La petite vendeuse de charbon de bois
Ambalavao (Madagascar) - Tôt le matin. Je suis dans la partie du marché dédié à la vente du charbon de bois. Il faut dire que j’ai dans l’idée de faire un reportage sur ce système de cuisson très usité à Madagascar.
98 % de la population utilise quotidiennement ce combustible destiné essentiellement à la cuisine. Comme la majorité de la population est sous le seuil de pauvreté, les malgaches en achètent quotidiennement de petites quantités. Ils alimentent le feu en associant parfois au charbon des morceaux de bois de récupération.
Le charbon de bois est fabriqué dans les campagnes par les paysans. Ils récoltent du bois mort -abattent parfois des arbres- et le débarrasse de ses impuretés en le faisant brûler dans des bidons de récupération en ferraille qui ont contenu des hydrocarbures ou des lubrifiants chimiques.
Sur la photo, les assiettes et gamelles qui jonchent le sol servent de mesure pour une « unité » de charbon de bois. La plupart des acheteurs font l’acquisition d’une seule « gamelle de charbon » par jour. Deux, les jours de fête. Les gamelles sont consignées. Si elles ne sont pas rapportées par l’acheteur, il y a un supplément de prix. Ici, le moindre objet de récupération a une valeur.
L’unité de charbon ne coûte que quelques centimes d’euro. Mais à Madagascar, ce qui ne représente rien pour un occidental, pèse très lourd dans le budget mensuel de gens qui n’ont rien ou presque, pour vivre.
Quand je suis arrivé pour faire mes photos, la jeune vendeuse venait de se réveiller. Elle dort sur place la plupart du temps. On devine ce qui lui sert de lit à l’arrière plan de la photo. Quand cet enchevêtrement de bouts de bois ne lui sert pas de lit, il sert d’étalage ou de salle à manger quand la famille est réunie.
Selon ce que la jeune fille m'a dit, ses parents sont retournés à pied dans leur village à une trentaine de kilomètres d’Ambalavao pour fabriquer et rapporter de la matière première. Ils seront probablement de retour dans un ou deux jours.
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Taken on Tuesday February 25, 2020
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Posted on Sunday March 15, 2020
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21 comments
Jeanne chevillard said:
Xata said:
Luc Reiniche said:
Jaap van 't Veen said:
Pam J said:
THE YOUNG GIRL TUGS AT MY HEARTSTRINGS
Annaig56 said:
ROL/Photo said:
j'ai en partie connu ça.. en tous les cas j'ai encore dans mes entrailles
ce besoin de tout garder... la moindre vis que je ramasse au sol le moindre bout
de fil de fer..etc etc.... j'ai tjs appris étant jeune et même très jeune ça peut ou pourra
tjs un jour servir... tu me croira si tu veux..eh bien beaucoup m'a déjà été utile je suis en plus très bricoleur....
Armando Taborda said:
Typo93 said:
- La pauvreté frappe 92 % de la population en 2017.
- En 2019, seuls 15 % des habitants disposent de l'électricité. Ce taux n'a pas évolué depuis huit ans.
(source Wikipédia)
Des chiffres impressionnants !
Keith Burton said:
Ànn-Piaframie said:
HappySnapper said:
Annemarie said:
Nautilus said:
Jean-luc Drouin replied to Nautilus:
Il semblerait que le nouveau président élu il y a un an, veuille changer les choses. En tout cas c'est son discours. Le problème c'est qu'auparavant il avait été président. Depuis, il est milliardaire.
En revanche, l'une de ses promesses de campagne a été d'annoncer des aides alimentaires. Je peux au moins témoigner avoir assisté à plusieurs reprises à la distribution de riz. Comme il a largement piqué dans les assiettes des malgaches il y a quelques années, il peut bien lâcher quelques grains de riz. D'autant que cette aide ne sort pas de sa poche. Elle est en partie financée par l'Union européenne.
Les anciens affirment qu'ils vivaient mieux il y a une vingtaine d'années et qu'ils ne reconnaissent plus leur pays.