Le jeu dans la société malgache
Antsirabé (Madagascar) - Aujourd’hui commence une série sur les jeux de hasard et d’argent dans la société malgache.
Comme en Asie, on joue beaucoup en Afrique. Et la Grande-île n’échappe à cette pratique. Comment pourrait-il en être autrement dans ce pays où les possibilités de se distraire sont proches du néant pour la majorité de la population ?
Du nord au Sud et d’Est en Ouest, on joue. On joue partout. Surtout dans la rue. Et on mise de l’argent. Systématiquement. Le jeu pour le simple plaisir semble n’avoir aucun intérêt pour les malgaches. Plus que le jeu, c’est la perspective du gain qui est au centre des préoccupations. On a toujours l’espoir de gagner et d’améliorer un ordinaire peu brillant. Les anciens comme le jeunes, personnes n’échappe à l’attrait des jeux d’argent. Même les enfants s’y mettent dès qu’ils ont intégré la maîtrise les règles. Règles apprises en observant leurs aînés.
Ici, tout est bon pour jouer -et perdre le plus souvent- quelques billets. Du simple pari entre amis au jeu de cartes en passant par les dés, le bonneteau ou les dominos voire la pétanque qui ici est un sport national. Et bien d’autres jeux de plateaux qui pour moi, restent des énigmes. Même une simple partie de baby-foot ou de billard est inconcevable sans une poignée de billets à la clé.
Les gens que j’ai photographiés en situation de jeu, ont été croisés au hasard de mes déplacements. Pas de recherche particulière, il y a des joueurs à tous les coins de rues. Ces gens là, souvent en dessous du seuil de pauvreté, ne parient que quelques centimes d’euros. Certains misent parfois deux ou trois euros, mais là, ce sont déjà des sommes plus conséquentes qui permettraient à une famille de se nourrir deux ou trois jours. Mais c’est plus rare. Ceux qui jouent de telles sommes sont déjà dans une spirale d’addiction. Et bien entendu, à Madagascar il n’existe à ce jour aucune politique de protection contre les dépendances.
Même si l’on ne voit pas les billets sur la photo ci-dessus, ces jeunes jouent de l’argent. Dès qu’un but est marqué celui qui l’a encaissé, pose rageusement un ou deux billets de 200 ariary (0,0050 centimes d’euro) et celui qui l’a marqué se saisit de l’argent l’empochant immédiatement. Il n’a pas fallu plus de 2 secondes pour que l’argent surgisse et disparaisse sous mes yeux.
J’ai été à deux doigts de passer à côté cette scène qui se jouait à proximité du marché couvert d’Antsirabé. Les jeunes se trouvaient dans une étroite ruelle devant laquelle j’étais passé plusieurs fois sans la voir. Ce sont les cris des joueurs qui ont attiré mon attention. Ils ont vu que j’étais là puisqu’ils m’ont dit « bonjour » sans relever la tête du jeu. Ils étaient trop absorbés par la partie pour s’occuper de ma présence et engager une conversation. Alors j’ai pris quelques photos, puis je suis reparti. Je ne suis par certains qu’ils aient vu que j’étais parti. La femme à la fenêtre qui à l'air de s'embêter, apporte un petit plus à cette photo.
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Taken on Thursday March 5, 2020
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Posted on Monday March 16, 2020
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26 comments
Julien Rappaport said:
©UdoSm said:
Jeanne chevillard said:
William Sutherland said:
Admired in:
www.ipernity.com/group/tolerance
Jaap van 't Veen said:
Annemarie said:
an italian invention
Bon journee
Annaig56 said:
Nautilus said:
Boro said:
Keith Burton said:
I especially like the colour palette - much more subdued that the vibrant colours of your shots from India - and they convey the general air of poverty and deprivation very well.
Armando Taborda said:
Pat Del said:
Ch'an said:
Jean-luc Drouin replied to Ch'an:
J'ai ma même scène cadrée sans cette femme à la fenêtre qui n'a bien entendu plus la même force, ni le même intérêt.
LotharW said: