Il se trouve que j'ai eu très souvent l'occasion de voyager aux USA pendant mon enfance et ma jeunesse. Peu importent les raisons de ces voyages et ça n'avait rien à voir avec le patrimoine de ma famille qui a toujours été ridicule.
Une fois passé l'intérêt tout relatif de pouvoir frimer à la rentrée en disant à ses copains qu'on avait passé l'été à Orlando ou à Chicago, j'ai rapidement été blasé de ces voyages, d'autant que je trouvais très peu d'intérêt aux gens rencontrés là-bas et aux choses qu'on me faisait voir (je suis par exemple vacciné à vie contre les parcs d'attraction). Ainsi, arrivé à l'adolescence, j'ai arrêté d'accompagner mes parents dans leurs pélerinages périodiques (ah... vous faites un circuit Indianapolis-Nasville-Miami cet été ? hmmm... ben moi je vais rester en Normandie, c'est plus cool, bon voyage !).
Bon, je crache pas dessus non plus, les voyages forment la jeunesse et ça m'a quand même ouvert des horizons. Cependant, je pensais ne jamais avoir à retourner dans ce pays qui me laissait un souvenir très mitigé.
Et puis, la vie étant ce qu'elle est, j'y suis retourné. Deux années de suite. Mais cette fois par mes propres moyens et en l'organisant moi-même. Et j'ai adoré ce que j'ai vu.
Deux séjours de trois semaines en Californie et alentours, en mode road-trip. Bien sur, j'ai fait les passages obligés (Las Vegas, Malibu, le Golden Gate, etc...) et je vous épargne l'album photo, mais ce que j'ai vraiment apprécié, ce sont les espaces naturels. Le désert Mojave, la vallée de la Mort, la Pacific Highway, le Grand Canyon et surtout les parcs nationaux : Yosemite, Joshua Tree, Kings Canyon, Sequoia...
Et dans ces parcs, ce qui m'a le plus touché et dont je garde le souvenir vivace, ce sont les forêts de Sequoias géants.
Lorsque vous pénétrez dans ces forêts, c'est à la fois la sensation de rentrer dans une cathédrale naturelle, immense et silencieuse, d'approcher des êtres vivants qui nous sont inaccessibles de par leur âge, leur taille, leur règne différent du nôtre et en même temps l'émerveillement de pouvoir toucher, voir et sentir ces arbres gigantesques et quasiment immortels à notre pauvre échelle.
Pour ceux qui ont du mal à visualiser, ce sont les forêts de Sequoias géants qui ont servi de décor pour les scènes de la Guerre des étoiles dans le Retour du Jedi (oui voilà; celui avec les gentils Ewoks).
Les chiffres ne donnent rien : plus de 100 m de haut, 30 m de circonférence, 3000 ans d'âge... alors je mets quelques photos (avec des gusses pour donner l'échelle) mais c'est tellement loin de ce qu'on peut ressentir en vrai que je vous encourage vivement à faire le voyage pour saluer ces habitants hors normes de notre petite planète.
Est ce que ça vaut le coup de faire 12 heures d'avion et je ne sais plus combien d'heures de voiture pour voir... des arbres ? Oui. Indubitablement oui.
Vous vous sentirez minuscules, éphèmères et humbles mais aussi émus, fascinés et admiratifs devant tant de... majesté, de beauté et de sérénité. Laissez tomber les hotel-clubs de Tunisie ou les boîtes d'Ibiza et déplacez-vous pour voir des choses importantes. Et belles.
1 comment
Blacksad said:
Et puis, méfie toi, dans les parcs y'a quand même du touriste. C'est pas vraiment into the Wild...