Ami,
Lis ces quelques lignes
Et puis oublie-les
Car je n’écris
Ni pour la mémoire,
Ni pour la postérité.
J’écris pour le vent
Qui emporte mes mots
Déchirés en menus morceaux
J’écris pour l’onde
Qui efface mes phrases
Dans ses noires profondeurs
J’écris pour le feu
Qui consume chaque lettre
En une poignée d’étincelles
Mais la terre est pour moi
Elle m’appelle et me digère déjà.
Je ne laisse pas plus de trace
Qu’une ombre de l’aube
Je ne suis pas plus présent
Que le bruissement d’une feuille.
Fugace, je suis déjà oublié
Je n’ai même jamais existé.
Oseras tu me contredire, ami ?
Non, car tu le sens toi aussi…
Alors viens, et rejoins-moi plutôt
Ici, au royaume de l’oubli.
3 comments
Blacksad said:
Blacksad replied to :
Blacksad said: