Pour les rares fidèles de ce blog, nous avons déjà parcouru ensemble le Burkina, mais aussi le Japon et l'île de Pâques. Je vais donc profiter de ces mois d'hiver froids et pluvieux pour égrenner quelques destinations plus ensoleillées... au coeur de la Polynésie française par exemple (en plus, c'est d'actualité vu que le ciel leur tombe sur la tête en ce moment)
Contexte : Bon je le remettrai pas à chaque fois mais il se trouve que j'ai eu la chance d'aller deux fois de l'autre côté de la planète. La première pendant presque 10 mois pour servir ma patrie (personne ne rigole) et la seconde deux ans plus tard en vacances... A chaque fois, j'ai pu visiter de nombreuses îles et profiter de cette culture et de cet environnement hors du commun.
Alors, aujourd'hui, nous allons commencer par l'île la plus connue de la Polynésie française, île que j'ai donc eu le plaisir de visiter par deux fois. Il s'agit bien sûr de Bora Bora !
Cette petite île (8 km sur 5) est située dans l'archipel de la Société (archipel divisé en deux : d'un côté les îles du Vent avec par exemple Tahiti et de l'autre les îles sous le Vent dont fait partie Bora). Elle a servi de base militaire au ricains pendant la guerre et depuis, l'île vit principalement du tourisme de luxe...
Alors bien sûr, y'a le côté "île super touristique de dépliant d'agence de voyage" donc faut pas trop chercher de restes de culture maorie authentique et y'a beaucoup d'hôtels de luxe avec bungalows sur piloti à 600 € la nuit (hors petit déj). On y croise surtout des japonais en lune de miel, quelques américains égarés, des français qu'on claqué leur Codevi pour s'offrir le voyage de leur rêve et... des japonais en lune de miel (ils sont marrants d'ailleurs).
Le bon plan du jour : ne surtout pas y dormir mais plutôt aller y boire un cocktail à 10 € pour profiter toute la journée ou toute la soirée des plages privées et du cadre... (vous pouvez même prendre gratuitement les navettes des hôtels situés sur les motus (îlots dans le lagon) en disant que vous allez consommer au resto ou au bar !)
Ce côté hyper touristique mis à part, Bora et surtout son lagon sont juste magnifiques. La couleur bleu turquoise vous scotche et vous restera dans les yeux pour très longtemps et l'île volcanique escarpée d'un beau vert émeraude s'y détache comme dans un écrin : c'est comme à la télé mais en vrai et en beau.
J'avoue y avoir fait quelques trucs touristiques, genre "repas des requins" ou "lagoonarium" (vous plongez en masque tuba dans des zones du lagon qui sont closes pour être sûr de rencontrer telle ou telle espèce, comme des requins citron ou des tortues par exemple).
L'évènement qui m'a le plus marqué, c'est une plongée bouteille que j'ai faite... et qui s'intitulait pompeusement "la danse des raies Manta"... Au bout de 20 minutes sous l'eau, on n'avait rien vu et on commençait à faire demi tour quand soudain elles sont arrivées : des créatures immenses mais d'une grâce tranquille et infinie et d'une envergure de plus de cinq mètres (mesurez dans votre salon pour voir). Elles sont passées juste au dessus de nous (on pouvait presque les toucher). Les Mantas "volaient" majestueusement et se tournaient avec lenteur nous laissant voir alternativement leur bouche gigantesque, leurs dos noir et leur ventre d'un blanc éclatant... Un moment de pure magie. Vraiment le genre de truc qui mérite d'être vécu (je sais, je sais... mais quand on le peut, ça vaut le coup).
Pas loin de Bora, il y a une petite île (on en fait le tour en deux heures à pied) quasiment inconnue des touristes : Maupiti. J'y a ai passé deux jours dans un cadre qui tranchait agréablement avec Bora. Une petite pension familiale avec le confort minimum, le lagon pour moi tout seul dans mon kayak de mer... des motus déserts à arpenter en mangeant des noix de cocos. Un vrai moment de repos en pleine nature, à bouquiner et se promener sans but...
Mais c'est au retour de Maupiti vers Bora que j'ai eu la peur de ma vie. J'avais pas pris l'avion (pas de sous) mais le bateau-navette (tout petit). Et quand je suis reparti, la tempête était arrivée. Le pilote a décidé de partir quand même mais quand j'ai vu que les tahitiens de l'équipage étaient inquiets... ben, j'en menais pas trop large. Il faut savoir que la passe (le passage dans la barrière de corail qui permet d'entrer ou de sortir du lagon) est particulièrement dangereuse à Maupiti (courants violents et vagues triangulaires très hautes). Mais, ce jour là, les vagues étaient juste monstrueuses.
Le pilote calcule son coup, s'élance et se chope de plein front la vague de la passe. Là, le (tout petit) bateau se met à la verticale (véridique) et se met à grimper la vague (genre plus de 7 mètres...). Scotché dans le fond de mon siège, j'ai l'impression que le temps s'arrête. Une fois le bateau arrivé en haut, la vague déferle et on retombe de l'autre côté en chute libre (vous savez le truc désagréable au niveau de l'estomac qu'on ressent dans les ascenseurs, ben pareil mais en beaucoup plus fort) et là, le bateau retombe à plat violemment dans un énorme bruit. Je vois les tahitiens s'agiter partout pour voir s'il n'a pas craqué. Non, c'est bon, ça tient le coup, le sourire leur revient (et à moi aussi). Le pilote, debout derrière sa barre, n'a pas bronché...
Du coup, le reste de la traversée, malgré les creux de trois mètres, est presque un bonheur...
En tout cas, ça fait des souvenirs.
[A suivre pour la découverte d'une autre île paradisiaque...]
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