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Lettre d'amour

Voici une... lettre d'amour, publiée il y a longtemps sur un de mes anciens blogs 360, et la plupart d'entre vous l'ont déjà lue là-bas.

Je vous rassure, je ne publie pas mon courrier à la vue de tous puisque cette lettre, bien que très sincère, fut à l'époque écrite pour une sorte de commande, ou d'exercice, et pas pour une personne en particulier.

Je dis cependant qu'elle est sincère car j'ai écrit à l'époque ce que je me pensais capable de ressentir, ce que j'ai imaginé pouvoir ressentir... Mais bien évidemment, cette lettre n'aura jamais ni la sincérité, ni la beauté simple d'une véritable lettre d'amour, adressée par un amoureux à la personne qui fait que la vie se découpe désormais en un avant et il l'espère jamais en un après.

Pour ce qui est des références, il y en a deux principales. Une à un conte philosophique qu'on apprend tous en terminale et l'autre, support du texte, à une chanson que vous trouverez quelque part dans mes documents.



Tu es.
Deux mots, deux syllabes qui me rappellent que je suis.



Si j’étais un romantique, je te dirais que mon amour est éternel… il ne l’est pas… mais justement car il aura une fin, justement car je le sais, il sera plus fort encore.



Si j’étais un poète, je te dirais que tu es belle comme un vol d’hirondelle sur le printemps… et j’inventerais mille mots différents pour raconter ta beauté… je ne le suis pas mais tout ce que je ne sais pas exprimer, j’espère que tu le devines, que tu le lis dans mes yeux, mes mains.



Si j’étais chanteur, je te chantonnerais que si j’avais une bouteille qui permette d’y conserver du temps, la première chose que je ferais est d’y mettre chaque jour qui passe jusqu’à la fin de l’éternité pour les passer avec toi… mais la seule bouteille que j’ai est celle qui se vide doucement devant moi… et qui me fait oublier que je ne suis pas tout ça.



Mais peut être que cette bouteille, une fois vide pourrait nous accueillir…version moderne et désenchantée de la chambre d’air et d’eau qui recueillit Merlin et Viviane il y a longtemps… et où ils sont encore, à s’aimer pour l’éternité.



A l’abri du temps, des hommes, je t’y aimerai… et alors le monde s’y effacera, le tumulte s’apaisera. Tout sera possible. Comme si je te couchais dans un champ de lin, tapis mauve ondulé, ou dans un champ de blé, piqué de coquelicots… car quand tu m’ouvres tes bras, tes jambes, ton corps, ton cœur… tout disparaît, il n’y a que toi. Dans cet instant d’éternité, ce fragment de divin ou je me fonds en toi, rien n’existe que toi. Tout à un sens, nous sommes l’infini, nous sommes la question et la réponse. Et quand la pesanteur me rappelle, que je sens les blés qui me piquent, que le bourdonnement de la vie reprend, j’ouvre les yeux… le soleil ne m’éblouit pas car là d’où je viens, j’en ai vu mille… et même si je sais que je dois revenir dans la caverne, parmi mes semblables et qu’aucun ne me croira, qu’on me trouvera fou et étrange … qu’importe car maintenant que j’ouvre les yeux, je te vois. Tu es là.



Je ne peux t’offrir qu’un amour d’homme. Un pauvre amour… qui n’est pas éternel, qui ne sait pas comment dire, qui tient dans une bouteille… Tiens, cette bouteille que je vais finir, en me disant que si toi aussi, un jour tu m’aimais, je pourrais y faire rentrer Paris, et le monde entier, dans cette fichue bouteille. En attendant, tu es. Et c’est tout ce dont j’ai besoin.

4 comments

Blacksad replied to :

Merci !
14 years ago ( translate )

Blacksad replied to :

Je bois plus qu'avant. Mais j'aime plus aussi. Alors finalement, j'y gagne quand même.
14 years ago ( translate )

Blacksad replied to :

Merci d'être passée et de ton com.
14 years ago ( translate )

Blacksad replied to :

Effectivement, c'est la page d'un chat noir et triste...
14 years ago ( translate )