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Ma vie-1958
L'appel sous les drapeaux
Le 22 BCA à Nice
Les Transmissions coloniales à Nogent Le Rotrou
Le 38 RT à Laval
Fin juin je reçois mon ordre de mobilisation,je dois rejoindre le 45 BT à FES au Maroc,maman est soulagée,ce n'est pas l'Algérie. Pierre mon copain est à la frontière tunisienne à Tebessa et mon cousin André est à Bouira en Kabylie.
Le 10 juillet je prends le train pour Marseille,à la sortie de la gare Saint-Charles,un camion est la et on nous embarque pour le célèbre camp de Sainte-Marthe,direction le réfectoire,au menu petits pois,je dirais gros pois farineux difficile de faire plus déguelasse
( 60 ans après je me rappelle du gôut et de l'odeur).
Dans l'après-midi direction le port,nous arrivons sur le quai devant notre bateau et nous attendons,nous sommes 24 jeunes recrues dont trois gardois et un Lozérien.
Vers 18 heurs enfin une information,nous ne partons pas au Maroc,refus des autorités marocaines,moi qui m'étais payé une superbe paire de lunettes chez un opticien de renom pour affronter le soleil d'Afrique je suis déçu (j'ai toujours mes lunettes,et sans une rayure).
Vers 20 heures un sergent-chef des chasseurs alpins vient nous chercher,direction
l'avenue des Diables bleus à NICE. A notre arrivée, tard dans la nuit nous allons directement dans une grande chambre de 40 lits environ,premier contact avec les punaises, il fait très chaud,vers trois heures du matin sous notre fenêtre arrive une section,ils paraissent complètement crevés,certains ont les pieds en sang.
Ca promet,le lendemain matin la célèbre coupe de cheveux,et la distribution de notre nouveau garde-robe et la fameuse tarte du chasseur alpin,l"horreur.
A présent notre instruction commence,marche au pas cadencé,petits pas, très rapide,sport avec de nombreux exercices pour muscler les abdominaux,parcours du
combattant,baignade à la mer à six heures du matin avant d'escalader le Mont BORON et parfois le Mont ALBAN qui surplombe la Baie de Villefranche.
En cours nous apprenons les diverses armes,les mines antipersonnelles en particulier et pour garder le moral les avantages d'être un bon fantassin. Vu notre entrainement intensil certains un peu rondouillards perdent quelques kilos ou se retrouvent à l"hopital pour épuissement. Pour les autres c'est la pleine forme,à part la nourriture dégueulasse,on se croirait au Club Med.
Un beau matin nous rendons notre paquetage des troupes alpines,et nous partons en train rejoindre la Coloniale à Nogent le Rotrou au nord-ouest de Paris.
Notre nouveau casernement est superbe,chambrée de huit, une cuisine bien équipée et d'une propreté exemplaire.Deux groupes du nord,nous rejoignent et nous finissons nos classes,notre chef ancien lieutenant dans la légion étrangère nous met au parfum,nous devons respecter la propreté du casernement y compris dans la cour il est formellement interdit de jeter un mégot,sous peine d'en découdre avec le chef
(Particulièrement costaud).
Pour le 15 août l'on nous sert un super repas,avec du vin de qualité et un petit cigare,le dimanche matin nous avons des croissants tous chauds au petit déjeuner;
Un matin au rapport ,on nous signale le départ pour les Iles Kerguelen dans les mers Australes d'un opérateur radio de notre régiment. Moi qui voulait être dans la Marine à présent j"ai une ancre de marine sur mon calot et aux épaulettes.
Nous devons à présent choisir notre spécialité,je choisis après explication opérateur
télétype,car l'on apprend à taper à la machine à écrire (Cela me servira pour mes futurs devis)
Début septembre je rejoinds le 38 RT caserne Schneider à Laval en Mayenne. Nous continuons nos classes et nous apprenons notre spécialité. La nuit nous montons souvent la garde,car en plus de garder notre caserne et tous les entrepots de matériels et de munitions,nous devons protéger les viaducs,usine à gaz,batiments
administratifs cibles révées du FLN. A la fin de notre stage je réussi mes deux certificats qui font de moi un opérateur.
Après quelques jours de permissions pour Noêl,je rejoinds le 801 GRET à Saint-Denis en région parisienne.