Monsieur Amagier est un ancien ouvrier de l'entreprise,il est retraité,il vient l'après-midi,il reste à l'atelier,il est de bons conseils pour les jeunes
Jean Bolze est un très bon ouvrier,il sera notre contremaitre avant de se mettre à son compte.
André Chastel avec son apprenti Henri Pérez travaille pour GDF sous les ordres de Monsieur Bernard l'ingénieur.
Paul Lambert travaille aussi pour GDF est j'ai été son aide.quelques mois plus tard j'aurais l'honneur de travailler sous les ordres de Monsieur Bernard.
Jacques Selvy très bon zingueur,un vrai acrobate,j'ai appris avec lui plein de petites astuces,certaines contrariées notre patron.
Claude Arnaud,nous avons le même âge,il a été formé dans l'entreprise,il est à présent un bon ouvrier et nous faisons souvent équipe ensemble.
En février 1956 une vague de froid arrive sur notre région,avec Paul nous posons pour GDF une grosse canalisation en acier galvanisé,depuis un moment nous avons de plus en plus froid aux mains,un véhicule municipal s'arrête et le chauffeur nous dit
"vous êtes fous venez voir il fait moins treize" pour des méridionaux,c'est le pôle nord,nous les accompagnons pour nous chauffer les mains autour d'un brasero.
Pendant un mois nous allons passer nos journées a dégeler les conduites d'eau,réparer les diverses fuites sur les tuyauteries en plomb en particulier,nous utilison pour la première fois le tuyau "Plymouth" en plastique noir. La première lampe a souder au propane et c'est Bolze qui aura le privilège de l'essayer. Des que nous rentrons à l'atelier nous avons droit au "viandox" pour nous réchauffer.
Un matin de printemps Monsieur Wolf me remet une liste de matériel que je doit préparer et charger avec mon outillage et mon vélo sur la camionnette.Nous partons tous les deux,nous arrivons devant un petite villa en construction dans un lotissement,
après avoir déposé le matériel dans le garage et une rapide visite de la villa,il me dit à présent "tu te débrouilles,si tu as un problème va voir la villa à coté c'est un très bon confrère" Quelques jours après il vient récupérer mon outillage il vérifie mon travail il est satisfait.A présent je travaille tout seul. En fin d'après-midi,un représentant se présente au bureau,je reconnais le véhicule, deux ans avant au collège nous avions faits connaissance d'un produit "l'Afcodur" qui allait remplacer les tuyaux en plomb, la fonte et le fibro-ciment pour les évacuations.Mon patron me demande d'assister à la réunion et il commande l'outillage et un assortiment de ce nouveau produit pour l'essayer,les anciens plombiers ne veulent pas en entendre parler, je deviens le spécialiste du plastique.Mon patron est ravi car il voit un vrai avenir pour ce produit à des prix très compétitifs.
Fin 1957 avec Claude nous partons au Gai Logis,nous devons déposer l'ancienne cuisine,et tout reinstaller dans un nouveau local,l'opération est délicate car le collège fonctionne et c'est la cuisinière notre chef de chantier,en plus elle est adorable avec nous,elle pourrait être notre maman.Elle nous présente Claire sa charmante fille.
Début 1958,avec Henri et un jeune apprenti mon patron me confie les travaux du nouveau collège Place de la Salamandre,c'est un grand immeuble de quatre étages,
c'est DARIO le chef de chantier de l'entreprise VALETTE,une vingtaine de maçons travaillent sur le chantier,tous les matins à la pause casse-croute,je m'assieds à coté de Dario pour faire le point.Tout se passe pour le mieux tous les mercredis matin,mon patron me demande d'assister à la réunion de chantier avec Monsieur l'architecte et la Mère supérieure pour faire le point sur l'avancement des travaux.
Début juin le chantier se termine,une petite fête est organisée pour remercier tous les ouvriers, et en présence de mon patron, la mère supérieure et Monsieur Valette l'entrepreneur viennent tous deux me féliciter.Au cours de notre entretien j'en profite de parler de mes deux compagnons Henri et notre apprenti Alain. ( A la fin du chantier cette équipe de plombiers de 20 18 et 16 ans au milieu de jeunes filles de 15 à 19 ans a posé pas mal de problèmes au religieuses chargées de l'encadrement).
Entre-temps avec Henri nous avons commencé à Jonquières -Saint-Vincent dans une grande propriété viticole un grand chantier qui va durer 18 mois. C'est moi qui devait gérer ce chantier Mon paron avait oublier que je devais partir à l'armée.
Le 10 juin je suis en congé et j'installe le chauffage central dans notre villa,c'est mon copain Claude Ducruet qui me fait l'étude et le plan de montage,mon patron nous fournis tout le matériel,et au bout de quinze jours Monsieur Wolf constate qu'il a dans son entreprise un vrai monteur en chauffage.Après 28 mois sous les drapeaux début novembre 1960 je reprends ma place dans l'entreprise j'ai muri.
Papa me fait part de la conversation qu'il a eu avec mon patron,il envisage pour moi et Pierre mon copain d'enfance,une collaboraton pour prendre dans le futur la direction de son entreprise,cela me fait chaud au coeur.
C'est Denis ATHIEL qui m'a succédé à Jonquières,et à présent il est le contremaitre.
Début 1961 mon patron me confie un Immeuble de 33 logements route d"Uzes à Nîmes.
Après une longue négociation j'arrive à décrocher une partie du chantier à forfait, à condition de réaliser ces travaux le samedi après-midi et le dimanche,mon copain Jeannot Seguin me donne un sacré coup de main Mon patron est satisfait de notre travail .Nous aussi nous avons très bien gagné notre vie.
Avec Monsieur Wolf nous avons une très longue discution sur le travail à forfait,je lui propose après étude du prix de revient de la main d'oeuvre,de prendre à forfait de gros chantiers en totaliteé comme cela ce fait dans de nombreuses entreprises,il ne veux rien savoir.Je lui propose également de faire du chauffage central,il a vu l'installation réalisée chez mes parents et en plus je viens de lui faire en dehors de mes heures de travail et gratuitement une petite étude de chauffage pour un de ses clients. Il se précipite chez Monsieur Mouret ingénieur thermicien chez GARDET grosse entreprise de chauffage,pour montrer mes feuilles de calculs. Ce dernier n'en revient pas qu"un plombier puisse calculer comme lui ? Pour le chauffage c'est encore un non catégorique.
Ma décision est prise le 21 juillet 1961 je me mets à mon compte, j'ai 23 ans.
Toute ma vie je remercierais mon patron de m'avoir fait confiance, de jours en jours j'ai compris que je pouvais gérer mes chantiers comme un grand,et en me refusant tous mes rèves il a anticipé mon envie de toujours, devenir artisan.
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