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Rencontre avec Gaël Faure
Treize ans après ne pas avoir gagné la Nouvelle Star (Christophe Willem l’a emportée cette année-là), Gaël Faure ne regrette rien, au contraire: «C’est déjà assez lourd à porter comme ça. J’aimerais bien qu’on passe à autre chose!» maugrée-t-il. Son troisième album, Regain, paru cet hiver, devrait tirer un trait définitif sur la question. Loin des disques formatés d’ex-candidats de télé crochets, c’est l’œuvre d’un auteur-compositeur-interprète qui a (enfin) trouvé sa voie: celle d’une pop folk à la fois intimiste et engagée, dans la veine d’un Dominique A (qui l’appelle affectueusement son «chien fou des montagnes»). Le jeune Ardéchois à la tignasse en bataille arborait une chemise à fleurs de circonstance pour sa venue aux Nuits du Sud de Vence, avec Alain et Pierre Souchon dans ses bagages…

Qu’est-ce qui nous vaut le plaisir de vous voir enfin sur la Côte?
C’est vrai que je n’ai pas eu beaucoup d’occasions de jouer chez vous. Quand je demande pourquoi, on me dit toujours: «Tu sais le Sud, c’est difficile pour les artistes du milieu». Comme j’adore le sud et que j’en avais d’écumer le Nord et le Centre de la France, j’ai regardé la carte des festivals pour voir où je pourrais m’incruster cet été.J’ai vu celui de Vence qui avait l’air très sympa. J’en ai parlé à Pierre Souchon, qui est un ami, en lui demandant s’il ne voudrait pas partager l’affiche. Son père a dit qu’il serait ok pour venir aussi si ça se faisait et c’est parti comme ça. Bref, c’est grâce à moi que vous avez pu avoir Souchon en concert à Vence! (rires)

Vous vous invitez souvent?
Non, mais depuis qu’on a monté notre festival écolo itinérant, Le Chant des Colibris, je sais que c’est possible. On a monté des
événements à Bordeaux, Toulouse, Paris, Nantes, Marseille et Strasbourg, avec des ateliers participatifs, des débats et des concerts en point d’orgue. C’est super. Même Alain, qui n’était pas trop dans ce délire, a adoré. J’adore les Souchon, on s’entend super bien.

L’écologie est aussi très présente sur l’album
Oui. Je viens de la campagne, la préservation de la nature, le dérèglement climatique, ce sont forcément des problématiques qui me touchent. Ca m’a pris du temps pour en parler, mais ça s’est éclairé avec l’écriture du nouvel album. Ca donne du sens à ce que je fais et si ça peut avoir une petite influence…

Plus qu’un «Regain», c’est presque une renaissance!
Oui, je sens bien qu’il se passe un truc avec ce disque, au-delà même de la reconnaissance critique et médiatique. C’est un tournant important, lié à des rencontres, comme les Souchon ou Piers Faccini, mais aussi à une certaine maturation. Ca prend du temps pour s’ajuster, être plus précis sur ce qu’on veut faire et dire. J’y travaille encore, mais ça prend forme.