Bruno Nicolini, alias Bénabar, est de retour avec un nouvel album résolument optimiste dont le son doit beaucoup à sa collaboration avec Mark Daumail de Cocoon...
À écouter ses chansons, on le croirait volontiers moqueur et sarcastique, alors qu’il n’y a pas plus gentil garçon que Bruno Nicolin, alias Bénabar. On le retrouve comme on l’a laissé, ni fâché qu’on n’ait pas aimé ses derniers albums, ni aigri de n’être plus le perdreau de l’année. À48 ans, dont vingt de carrière, le chanteur s’est fait une philosophie de tout et du succès médiatique en particulier.Elle le conduit à examiner la vie avec un positivisme assumé dans les chansons de son nouvel album, dont le titre semble indiquer qu’une page est tournée…
C’est quoi, pour Bénabar, «Le début de la suite»?
Au départ, c’est l’idée de ne pas faire un disque pour faire un disque.Au bout de 20 ans, le risque est grand de se répéter. J’avais envie d’aller de l’avant, de prendre des risques, quitte à surprendre ou à décevoir.
Le risque, c’était de faire appel à Mark Daumail?
Entre autres, oui.Je ne le connaissais pas personnellement et sa musique est très différente de ce que j’ai fait jusqu’ici.Cocoon c’est pop et electro folk, alors que je suis plus dans une tradition de chanson réaliste et de variété. Je me demandais ce que ça pourrait donner sur mes textes.J’avoue que j’étais un peu dubitatif. Mais ça a été une super rencontre.On est devenus amis et je suis très fier de l’album qu’on a fait ensemble.
À une exception près («Chauffard»), les textes sont plus apaisés et optimistes qu’auparavant…
Il n’y avait pas d’intention préalable.On ne s’est pas dit qu’on allait faire un album «positif». Ce qu’on voulait, c’était des chansons simples et directes, faites pour divertir et émouvoir. On est restés dans l’humeur du moment, qui était plutôt festive.Enregistrer dans le Bordelais, pour un amateur de bons vins et de bonne chère comme moi, ça apaise les angoisses (rires). Après les années difficiles qu’on vient tous de vivre, je sentais la nécessité d’alléger les choses, d’aller vers quelque chose de plus positif.Même si je reste lucide sur les difficultés...
Dans «Brève et approximative histoire de France», il y a une allusion à En Marche.Macroniste?
Mais non! La chanson était écrite avant les présidentielles.Ce n’est pas un commentaire politique,.Même si Macron a pu susciter un certain optimisme au moment de son élection et incarner l’idée de renouveau qui était dans l’air...
Les concerts seront aussi différents musicalement que l’album?
On va essayer d’intégrer les nouveaux sons, mais je ne considère par la tournée comme le service après vente de l’album.Ce sera comme d’habitude, entre Joe Dassin et Les Négresses Vertes.J’ai été obligé de reprendre les musiciens qui me suivent depuis vingt ans: ils ont trop de dossiers sur moi! (rire)
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