Je garde dans ma mémoire les stigmates du jour
Où les rêves éternels paraissaient immenses
Où les rêves éternels paraissaient immenses
Où les ombres mêmes avaient l’air denses
Belles formes naïves sous une lumière neuve
Que je croyais pouvoir durer encore et toujours.
Aujourd’hui recroquevillé à l’aube de la nuit
Je tente en vain de retrouver les échos perdus
De ces éphémères et lointaines danses aériennes
De ces vestiges d’un grand feu triste et disparu
Noyé d’ennui par les ternes rayons d’un soleil gris.
Il ne me reste plus alors en ce soir d’errance
Que l’intangible et lancinant souvenir rance
De fragiles banquises où dorment des sirènes
Dans un vide insidieux, dans un silence obscène
Sous les lambeaux fanés d’inutiles étendards.
Furieux Narcisse, j’ai usé mes jours et mes yeux
A contempler mon image comme on contemple Dieu
Prétentieux gardien, j’ai usé mes jours et mes mains
A maintenir enfermés dans une petite cage
Les fauves indomptés de mes désirs sauvages.
Je me crois seul, je me crois nu,
Mais on est cent, mais on est mille
A errer dans ce monde vaste comme un nombril.
Je me crois seul, je me crois nu
A errer dans ce monde vaste comme un nombril.
Je me crois seul, je me crois nu
Mais on est cent, mais on est mille
A être seuls, à être nus.
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