Loading
Le printemps.
Sur mon dernier article, j'évoquais avec quelques lecteurs égarés les textes dépressifs ou noirs. Il se trouve que mon précédent texte était triste mais plutôt optimiste finalement.

Celui que vous allez lire (ou pas, si vous avez le moral flageolant) est cette fois réellement noir. Il y a donc peu de chances qu'il parle à beaucoup de monde.
C'est un texte réflexe. Ecrit d'une traite, sans règles, ni pieds, ni rimes. Un truc qui vous sort de l'âme et pour lequel vous n'avez d'autre choix que de le cracher sur le papier.



J’avais soif, j’avais faim
C’était mon premier printemps.
Alors j’ai mordu en plein dedans
Avec mes dents pointues
Toutes neuves, toutes blanches.



Il a éclaté dans ma bouche
Tout éclaboussé ma langue mon palais
C’était chaud, c’était frais,
C’était léger, c’était épais
Et c’était doux, soyeux, sucré.



Et puis c’est descendu dans ma gorge,
Le goût a changé. Et j’ai senti l’amertume
De la terre métallique
Du sang mourant.
De tout ce qui était vivant. Avant.



Et puis c’est arrivé dans mon ventre affamé
C’était plein de piques, ça hurlait
Et ça m’a brûlé les tripes.
Alors j’ai crié.
Alors j’ai pleuré.



Depuis, les printemps ont passé.
Et j’ai beaucoup crié. Beaucoup pleuré.



Demain, c’est le printemps.
Et j’ai soif. Et j’ai faim.



Je hais le printemps.

5 comments

Blacksad replied to :

Aujourd'hui ? J'aurais bien envie de ne plus avoir faim et soif, justement !
14 years ago ( translate )

Blacksad replied to :

Tu as raison, ça, ce serait un vrai sujet d'angoisse.
14 years ago ( translate )

Blacksad replied to :

Ah ça pour être con, je te confirme qu'il est con ce Coyote.
14 years ago ( translate )

Blacksad replied to :

Belles allitérations !
14 years ago ( translate )

Blacksad replied to :

C'est de qui ?
14 years ago ( translate )