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Le plus menacé en France
C'est suite aux bons conseils d'un couple d'amis que le trajet initial de notre séjour en Ecosse fut modifié. Nous devions rester un jour de plus dans les Cairngorms. Tans pis, nous irons voir les falaises de Folsheug. Nous ne le regretterons pas.
Il y avait bien des choses à visiter à St Andrews mais le roadbook devait être respecté. Nous partons au petit matin après une journée de tourisme reposant qui s'est terminé sur un superbe couché de soleil.


Nous avons fait confiance à Fred et Valérie. Il nous avaient conseillé de nous rendre à Crawton, un petit village situé à environ trois miles au sud de Stonehaven. Ancienne communauté de pêcheurs sur la côte Sud-Est d'Aberdeenshire en Écosse, Crawton est quasiment déserté depuis 1927. Cinquante années de déclin en raison de la surpêche ont eu raison de ce petit hameau.

La réserve de Fowlsheugh est adjacente à ce petit village, c’est un site d'intérêt scientifique spécial au Royaume Uni. Nous y allons pour observer les pingouins torda, les fulmars, les choucas, les goélands, les guillemots, les macareux, les cormorans huppés. Bon, je m'arrête là. Il y a des choses à voir et donc à photographier.


Là encore, internet a été un merveilleux outil pour faire les repérages nécessaire au stationnement du "camion". La petite route qui mène à Crawton est en cul de sac. Vu la largeur de cette route, il n'était pas question de rater le petit parking situé avant la première ferme.

Nous arrivons de bonne heure. Peu de voitures sont présentes. Je profite de l'espace libre pour faire demi-tour sur le parking en renfoncement et me placer dans le sens du retour. Une voiture se gare près de nous. Il y a deux femmes à l'intérieur. La voiture est immatriculée en Ecosse. La plus âgée nous aborde dans un français impeccable. Sa fille vient lui faire visiter les falaises de Folsheug.
- "Il parait que c'est un endroit merveilleux."
Au cours de la discussion nous apprenons qu'elles sont toutes deux française. La fille fait des études en Ecosse. Un échange de sourire et nous les laissons filer sur le chemin de terre situé après le portillon de bois.

Ce chemin descend vers le plateau en longeant une belle crevasse où nichent quelques goélands. Un panneau nous conseille de ne pas déranger les nicheurs. Nous nous exécutons en passant notre chemin. Au début du parcours, il est impossible de voir la paroi, le plateau est situé au bord d'une falaises abruptes. Les observateurs arrivés avant nous sont assis au bord du plateau. Leur longue focale pointe la falaise d'en face.
Val et Fred ne nous avaient pas menti. Il y a là du beau monde ailé, des guillemots en colonie comme à leur habitude, des goélands marins, des pigeons bizet, des pingouins torda, des mouettes, des fulmars au bec crochu et très particulier avec des narines en forme de tubes.
Je suis maintenant assis au bord du précipice. Sous mes pieds, à quelques mètres deux pingouins torda vont et viennent. Je reste là à les regarder se bécoter. L'un d'eux se cache derrière un gros galet puis revient. Ils se regardent, tournent la tête. Le premier s'envole, le second en parait étonné. Il attend. Finalement l'autre revient. Ils se bécotent de nouveau.
J'apprécie la chance que j'ai de voir ce petit pingouin que les anglais appellent "razorbill". En France, le pingouin torda est l'oiseau marin le plus menacé. Il est en fort déclin en raison de captures accidentelles dans les filets maillants. Nos petits pingouins meurent le plus souvent noyés ou pollués par les hydrocarbures.
Je prends encore quelques photos avant de les laisser faire leur manège en toute intimité.
Pas de fous de Bassan ni de macareux sur ces falaises. Je croise de nouveau les deux françaises. Cette fois, c'est la fille qui s'adresse à moi. Elle à l'air déçue de n'avoir pas pu montrer les petits clowns des mers à sa mère. Elles repartent.

Quand à nous, nous avons le sourire radieux des beaux jours. La journée a été riche en observations. Nous reprenons le chemin du camion en pensant fort à Fred et Valérie. Ils ont été, comme à leur habitude, de bon conseil.

3 comments

Guy Bas said:

reportage très très intéressant et qui donne envie d'y aller
10 years ago ( translate )

Alain Gobert replied to Guy Bas:

C'est un pays magnifique, tu peux y aller sans appréhension. Juin-juillet pour la période de reproduction des oiseaux. Septembre octobre pour le brame et les couleurs des paysages.
10 years ago ( translate )

Alain Alzy said:

Un récit captivant
10 years ago ( translate )