L'élan est adapté aux territoires qu'il habite mais son cou trapu le rend incapable de ramasser sa nourriture sur le sol. Il lui faut écarter largement ses pattes antérieures ou s'agenouiller sur ses poignets pour le faire. Il ne broute pas comme les autres cervidés et son geste naturel est de lever la tête et de chercher sa nourriture dans les arbres et les buissons. Il mange certaines plantes aquatiques et il lui arrive, parfois, de plonger complètement pour les atteindre. En Pologne, l'élan est sévèrement protégé dans les parc régionaux et nationaux. L'élan n'y attire que les chasseurs photo. Dans leur territoire ordinaire de forêts denses, cette chasse présente diverses difficultés. Même les porteurs des bois les plus encombrants arrivent à se faufiler sans que les photographes les aient même aperçus. Je n'ai pas été mieux servi et n'ai pu apercevoir les grands mâles aux bois palmés pourtant présents sur le lieu de mon séjour. Lorsque la terre était suffisamment boisée, les élans habitaient tout l'hémisphère Nord de notre globe. Avec la disparition de beaucoup de forêts et de marais boisés, les effectifs de l'élan ont diminué. Mais, dans les pays où l'élan jouit d'une protection sérieuse, il s'est largement multiplié durant ces dernières décennies, en particulier grâce au fait que les femelles ont souvent deux petits. Les élans sont peu sédentaires et parcourent parfois des centaines de kilomètres. Ils peuvent traverser de larges bras de mer. Cet instinct migrateur les prend surtout pendant la période du rut, qui se place au début de septembre. Leur bramement est sourd. Une série de "hon hon" guturaux qui résonne la nuit dans les marécages. Les élans vagabondent partout à la recherche de femelles et peuvent se livrer des combats acharnés. Comme chez le chevreuil, le brame de l'élan se passe plus calmement que celui de beaucoup d'autres espèces de cervidés. Le mâle en rut n'essaie pas de s'entourer de douzaines de biches et de les défendre contre des rivaux. Il reste, pendant quelque temps, avec une seule femelle. Si l'on voit deux ou trois individus autour de lui, il s'agit certainement d'une mère avec son petit de l'année et celui de l'année précédente. Au bout d'un certain temps, le couple se sépare et le mâle se cherche une autre compagne. En 1849, après une courte période de liberté de chasse due à la révolution de 1848, on ne comptait plus que onze élans en Prusse orientale. Leur effectif était si réduit qu'aux confins de l'Europe centrale qu'ils étaient voués à une disparition certaine. Heureusement, la protection sévère mise en place a permis de les voir se multiplier de nouveau. Sources : B. Grzimek et L. Heck Editions Stauffacher |
1 comment
Juan E. said: