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La vallée de la Biebrza en voïvodie de Podlasie (3)

Les bois de l’élan peuvent peser plus de 20 kg. Les élans que j'ai vu avaient des bois simplement ramifiés et plantés court mais on se les représente habituellement épanouis en larges empaumures. Les yeux sont petits au dessus d'un naseau très allongé avec un mufle large. La lèvre supérieure est très mobile, large et saillante. Elles sont très adaptées pour manger des bois tendres, des plantes aquatiques, des graminées ou des des bruyères.

Le cou trapu est pourvu, chez les mâles, d'un appendice poilu qui pend sous la gorge. Il est appelé fanon, pampille ou cloche. Les sabots principaux sont grands, longs et minces, les sabots secondaires sont grands et larges avec des doigts très extensibles rendant possible la marche dans les marécages. C’est un bon nageur.

La gestation a une durée de 35 à 38 semaines et donne naissance à un ou deux petits, rarement trois. L’allaitement se prolonge sur neuf à douze mois. La longévité de l’élan est de vingt à vingt-cinq ans.

Beaucoup du caractère de l’élan ont été jadis mal interprétés et, jusqu'à nos jours, ont contribué à des conclusions extravagantes.

La première description écrite que nous en possédons se trouve dans «La guerre des Gaules» de César lorsqu’il parle de la forêt d'Hercynie. César situe cette forêt dans l'Europe continentale, au nord-est de la forêt d'Ardenne.
« Il y a aussi des animaux qu'on appelle élans. Leur forme se rapproche de celle d'une chèvre ; ils ont la peau tachetée, mais la taille un peu plus haute. Ils sont sans cornes, et leurs jambes, sans jointures ni articulations ; ils ne se couchent point pour dormir, et si quelque accident les fait tomber, ils ne peuvent se soulever ni se redresser. Les arbres leur servent de lits ; ils s'y appuient et prennent leur repos, ainsi inclinés légèrement. Lorsqu'à leurs traces les chasseurs découvrent les lieux qu'ils fréquentent, ils y déracinent tous les arbres, ou les coupent à fleur de terre, de manière qu'ils conservent encore toute l'apparence de la solidité. Ces animaux viennent s'y appuyer, selon leur coutume, renversent ce frêle appui par leur poids, et tombent avec l'arbre. »

Cette description est si bizarre qu'elle s'apparente aux légendes que propagent encore les chasseurs de nos jours. l'élan a l'habitude de casser, en s'y frottant, certains arbres assez solides pour pouvoir manger les feuilles et les branches tendres de leur cime. Cette histoire a au moins un fond de vérité.

Plus tard, Pline, naturaliste romain bien connu, raconte L'alce (élan), ressemblerait …
« à une de nos bêtes de somme, s'il ne s'en distinguait par la longueur de ses oreilles et de son cou. » « L'achlis (élan), qui ne diffère pas beaucoup de l'alce, mais qui a les membres d'une seule pièce; aussi ne se couche-t-il pas, mais il dort appuyé contre un arbre, que l'on scie, piège où il se prend; autrement sa vitesse extrême le sauverait. Sa lèvre supérieure est très grande, c'est pour cela qu'en paissant il marche à reculons; car s'il allait devant lui, sa lèvre s'enroulerait. »
Evidemment, cette lèvre supérieure de l'Elan est énorme, mais elle est parfaitement apte à arracher des branches et à attraper les feuilles des arbres.