Le ciel s'enflamme sur la vallée de la Biebrza. Seul le cri sonore des grues qui rentrent au dortoir vient rompre le silence du crépuscule qui commence. Devant moi une grande étendue où se mêlent l’eau et le végétal. Tout sollicite mes sens. Grimpé en haut d’une tour d'observation je suis devant le plus grand marais continental d'Europe. Ma vue ne s'arrête qu'à la ligne de bouleaux située à plusieurs kilomètres. Ce sont des bouleaux peu élevés qui croîssent sur ce sol tourbeux et humide. Ils occupent les boulaies et saulaies primaires de la Biebrza (prononcer Biebcha) ainsi que les forêts inondables dans les marais de transition et les hauts marais de cette région de Pologne. Mon regard est tout particulièrement attiré par un point noir qui semble bouger entre les bouleaux, je l'observe au travers de mes jumelles. Il semble se rapprocher mais il est vraiment trop loin pour espérer le voir convenablement. C'est un élan. La première observation de l’animal est un spectacle merveilleux. Il semble tranquille au milieu des phragmites, broutant de temps à autre et avançant de façon lente, il semble suivre une piste. C'est la saison du rut chez les élans, il est surement sur la trace d'une compagne. Les élans vivent en Europe, les orignaux au Québec et les mooses dans les pays anglophones mais il s'agit en fait d’une seule et même espèce (Alces alces). Celle-ci comprend sept sous- espèces : l'élan d'Europe, l'élan d'Amérique du Nord et du Québec, l'élan de l’Ouest canadien, l'élan de Sibérie (sud-est) et de Chine, l'élan d'Alaska que l'on trouve aussi dans le Yukon et en Colombie Britannique, c'est le plus grand, l'élan de Scandinavie et de Sibérie, l'élan du Yellowstone que l'on trouve en Alberta, au Colorado, en Idaho, au Montana, en Utah, au Sud de la Colombie britannique, dans l'Etat de Washington et dans le Wyoming. C’est le plus grand et le plus remarquable des cervidés vivants. Sa taille est comparable à celle du cheval, haut sur pattes, tête longue, encolure courte, queue réduite. Le corps de l'élan mesure de deux à deux mètres quatre-vingt-dix de long pour une hauteur au garrot de un mètre soixante-dix à deux mètres quarante. L'élan est un animal solitaire, sauf au moment du rut ou pendant l'hiver où il peut constituer de petits groupes de deux à huit individus. Celui qui se présente à moi est seul et la nuit tombe. Je prends rendez-vous avec lui pour un lever matinal près de ce grand marais. |
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Alain Alzy said: