- "A quelle heure arrive le train ? - "Va t-on me rembourser mes chaussures neuves ?" Ce sont là de graves questions que le jeune appelé, Henri MORAND, n'hésite pas à poser, par écrit, au Commandant du Bureau de Recrutement de LILLE, qui est à l'époque installé à BOULOGNE-SUR-MER :
Ce 30 Août 1916
"Monsieur le Commandant du Bureau de Recrutement de Lille,
"Ne serait-ce pas abuser de votre bonté de me renseigner sur la question suivante : suivant mon ordre d'appel sous les drapeaux, je dois me rendre le 10 Septembre avant 8 heures du matin à la gare la plus proche de ma résidence pour me rendre au 3 ème Régiment du Génie à Pont-de-Cé (Maine et Loire).
"Pour quelle heure dois-je être arrivé là ? Y a-t-il une gare à Pont-de- Cé ? Les chaussures neuves ne sont-elles pas remboursées au Régiment ?
"Dans l'attente de vous lire, veuillez croire, Monsieur le Commandant, avec mes remerciements anticipés, à l'assurance de mon plus profond respect
Henri Morand (Cl.15)
La réponse (car il y en eut une !) est dans le plus pur style militaire :
"Bureau de Recrutement de LILLE
"Réponse :
1° Vous devez vous conformer à votre ordre d'appel, prendre le premier train du matin.
2° Quant à vos chaussures, il ne m'est pas possible de vous répondre avec certitude. Adressez-vous à votre corps, le 3 ème Génie, qui vous renseignera sur le champ.
Boulogne, le 31 Août 1916
Le Commandant de Recrutement,
M. MARTY
7 comments
Jenny McIntyre said:
Pat Del said:
Pat Del said:
Le 21 Juin 1917, il écrit à ses parents :
(..) " Me voici réhabitué à la vie militaire" (...) "En ce moment, nous sommes en train de changer de baraque : c'est tout un travail !"
Et d'ajouter :
"J'ai reçu de ma petite marraine (***) un colis comportant une jolie glace et un portefeuille. Je suis bien content, car ce sont des choses utiles. Je me suis empressé de lui répondre pour la remercier."
Mais, Henri n'en finit pas de changer de cantonnement. Le 18 Août 1917, il annonce à ses parents :
(...) "Nous venons à l'instant de déménager ...
Et il leur fait part d'un 'malheur' :
(...) "J'ai un déplorable incident à vous annoncer . La nuit dernière, comme je n'ai plus couché au même endroit, j'avais laissé imprudemment mon porte-monnaie dans la poche de ma culotte, qui pendait au-dessus de ma tête. Ce matin, pendant que je m'habillais, j'ai remarqué que l'on m'avait volé 19 francs. Je ne savais plus ce que je faisais tellement que cela m'a causé un effet. Enfin, je suis bien désolé ! Et trouver le voleur, c'est impossible : nous étions au moins 40 dans la grange. De mon côté tout va bien, à part l'incident que je viens de signaler, et dont je ne suis pas encore revenu. Que voulez vous, c'est bien désagréable : l'on voit par là qu'il ne faut avoir confiance en personne, et qu'on se trouverait vite sans argent" (...)
(***) Cette marraine de guerre s'appelait Doodie Mc.Neil, une jeune fille américaine qui réside alors en Angleterre. J'aurai peut-être l'occasion de lui consacrer un article, pour autant qu'il puisse intéresser les très rares lecteurs de cette rubrique d'Ipernity ...
Saluton al ciuj...!… said:
Pat Del said:
Rosemma said:
Pat Del said: