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Brousse malgache

(Madagascar) - Avant-hier, je suis retourné sur un petit marché aux zébus qui se tient tous les mardis et les jeudis à une quarantaine de kilomètres de Fort-Dauphin. Quand j'y suis allé la première fois, nous avions mis une heure et demi en raison de l'état déplorable de la route. Cette fois en un peu moins d'une heure nous étions arrivés à destination. L'état de la piste s'est améliorée grâce aux travaux, toujours en cours, réalisés par une grande entreprise française de BTP. Cependant, il ne faut pas s'attendre à voir une route asphaltée à l'européenne. C'est toujours de la piste, mais elle a été élargie à certains endroits et les ornières nivelées.
Cette photo a été prise un peu à l'écart de marché aux bestiaux. L'homme en bleu qui tire un zébu vient de l'acheter et retourne chez lui à pied, probablement dans un rayon de trente kilomètres. Il est facile de savoir si un zébu vient changer de propriétaire car il est souvent attaché à une corde neuve comme c'est la cas sur la photo. Dans le cas contraire, elle ne serait pas si blanche. Sur les marchés aux zébus il y a toujours des vendeurs de cordes de chanvre.
Il faut garder en mémoire qu'à Madagascar, le zébu est un symbole de richesse. Un tel bovin selon son sexe, son âge et sa condition physique se vend entre 100 et 250 euros. Une fortune ici. Alors quand vous croisez un propriétaire de zébus habillé en guenilles qui vous demande de l'argent, vous êtes en droit de l'envoyer balader. Ce que je ne prive pas de faire en clamant bien fort que s'il a des zébus, il a de l'argent et que je ne vois pas pourquoi il m'en demande ? Ce qui à chaque fois provoque l'hilarité générale au dépens du quémandeur. A Madagascar demander de l'argent à un étranger est une seconde nature. Presque un sport national.
Cela dit, tout le monde n'a pas un ou plusieurs zébus. La pauvreté progresse statistiquement dans la Grande île. Dans les villes, mais aussi dans les campagnes. Entre deux périodes de récoltes, il peut se passer plusieurs mois pendant lesquelles on assiste à de véritables famines. C'est pour réduire cette période appelée "période de soudure" que les agronomes de l'ONG française Inter-Aide, cultivent avec les paysans de nouvelles espèces végétales (comme le pois de terre qui compense le manque de protéine animale) et leur apprennent des techniques pour améliorer les rendements. L'une de ces techniques est simple ; il suffit d'inciter les paysans à produire du composte avec tous les déchets naturels. Lors de mon reportage sur cette ONG dans les montagnes du sud de Manakara au début du mois, j'ai pu constater que cette aide avait permis de multiplier par sept le rendement d'un pied de Manioc. Avec plus de 7 kilos par pied, on permet de nourrir pendant une journée une famille de 9 personnes. Neuf personne étant la composition moyenne d'une famille de paysans malgaches.
L'objectif de l'ONG française est d'accompagner quotidiennement pendant deux ans les paysans pour qu'ils maitrisent les techniques enseignées et assurent leur propre autonomie alimentaire.
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15 comments

Madeleine Defawes said:

Superbe image animée de cette belle campagne !
Bravo à cette ONG française !
Bon weekend. Amitiés
9 months ago ( translate )

Marije Aguillo said:

Muy bonita la foto y muy, muy interesante la foto unida a la excelente información que añades. Está documentación es de un gran valor y hace la foto mucho más valiosa. Te agradezco que compartas todo esto con nosotros. Aprendemos mucho además de disfrutar de hermosas imágenes y paisajes.
9 months ago ( translate )

Marije Aguillo said:

Que importante es la formación de los agricultores. Unos pocos conocimientos pueden ser sustanciales para alterar el equilibrio entre el hambre y la autosuficiencia. Es como cuando en la época de la Revolución Agraria se aprendió a rotar cultivos eliminando el barbecho.
9 months ago ( translate )

Jean-luc Drouin replied to Marije Aguillo:

Les membres de l'ONG sont des ingénieurs assistés par des techniciens agricoles malgaches d'excellent niveau, qui apportent aux paysans des connaissances simples mais efficaces pour parvenir à l'autosuffisance alimentaire, au bout de deux ans. Des techniciens malgaches vivent dans les villages avec les populations formées car au moindre problème, elles peuvent se démoraliser et se démobiliser. La présence de l'ONG 24h/24 dans les villages de brousse permet de trouver immédiatement des solutions alternatives aux problèmes rencontrés.
9 months ago ( translate )

Anton Cruz Carro said:

Total naturalness in this livestock scene. As if it were a flamenco painting (There is even a man emptying his bladder). A very interesting explanation that is appreciated. Best wishes, Anton.
9 months ago

Annemarie said:

a vivid image !

thanks for sharing
9 months ago

Annemarie said:

Happy Spring and Eastertime!
9 months ago

Stephan Fey said:

Great capture!
9 months ago ( translate )

William Sutherland said:

Amazing capture and scenery!

Admired in: www.ipernity.com/group/tolerance
9 months ago ( translate )

TOZ said:

Super Image Jean lots of information.
Have a great weekend.
TOZ
8 months ago

J.Garcia said:

Merci également pour ces excellentes informations, Jean-luc
8 months ago ( translate )

Keith Burton said:

A beautiful landscape Jean-luc............which also shows people going about their daily lives.

From your interesting narrative, it's clear to see that good work is being done here to improve peoples lives.
8 months ago

Pierre Pasqualini said:

Jolie prise.
8 months ago ( translate )

Annaig56 said:

de belles actions pour la production pour leur autonomie qu'est ce que '''comme le pois de terre''' !!!!
8 months ago ( translate )

Typo93 said:

Et qui fait pipi ? Pas un zébu !
8 months ago ( translate )