Kratie (Cambodge) - Même s'il ne pèse pas bien lourd sur la balance, ce chat ne s'apprête pas à passer à la casserole. On sait que les cambodgiens des campagnes mangent toujours du chien, mais du chat ? Je n'en ai jamais entendu parler. De toute façon, j'ai bien vu que cette commerçante de rue avait de l'affection pour son petit félin. Et puis, il lui est très utile pour chasser les rats qui prolifèrent dans ce quartier qui fait face au Mékong.

Depuis mon dernier passage sur le site, j'ai franchi la frontière Cambodgienne. J'aurais l'occasion de revenir sur le niveau de corruption qui sévit tant au Laos, qu'au Cambodge. Hier, je me suis arrêté dans une ville étape à une soixantaine de kilomètres au sud de la frontière. Les voyageurs ne s'arrêtent habituellement à Stung-Treng, uniquement pour passer d'un bus à un autre. Je n'avais jamais visité Stung-Treng. Il est vrai que c'est un lieu perdu du Cambodge où un criminel recherché par interpole, s'il a un faux passeport ne serai probablement jamais retrouvé.

Une petite anecdote. Quand je suis descendu du mini-bus qui m'avait conduit à Stung-Treng, je me suis mis en quête d'un hôtel. J'ai demandé au chauffeur s'il connaissait celui dont je lui donnais le nom ? "C'est là", m'a-t-il dit en me montrant un magasin spécialisé dans la vente d'outillage. J'ai pensé que je m'étais mal exprimé et j'ai réitéré ma question. Il m'a pris par le bras et nous avons franchi les trente mètres qui nous séparaient du magasin. Et j'ai effectivement vu que le comptoirs du magasin faisait aussi réception d'hôtel. Je passe les détails, mais les chambres à l'étage (pas dans les rayonnages d'outillage) étaient correctes... Pour une nuit.

Je termine avec une seconde anecdote, toujours à Stung-Treng. J'avais trouvé un petit restaurant sympa. Probablement le seul de la ville qui ressemblait à autre chose qu'un garage en béton aménagé en cantine collective. Il était mitoyen avec un cabinet dentaire, pompeusement baptisé clinique dentaire. Ce matin, avant de reprendre la route, j'y prenais mon petit-déjeuner, quand j'ai vu la dentiste sortir de son cabinet avec une énorme perceuse électrique à la main. Stupeur ! J'ai cru un instant -sans réelle conviction-, qu'en absence de "roulette", elle utilisait un tel engin de chantier. Renseignement pris auprès de la patronne du restaurant, le cabinet dentaire venait de subir des travaux de rénovation et la chirurgienne-dentiste rapportait la perceuse à l'artisan qui l'avait oublié. Il faut dire qu'avec un tel outil de gros calibre à la vue de tous, ça peut dissuader les patients de se faire soigner les dents. Ou alors, il faut une massue pour l'anesthésie.