On revient toujours sur les lieux de ses crimes
Kratié (Cambodge) - Tel un assassin, je reviens toujours sur les lieux de mes crimes photographiques. J’attends parfois quelques années, mais je reviens toujours. Pour une ambiance, une lumière particulière, une rencontre… En photo aussi, la récidive existe.
En revenant à Kratié, après un premier séjour en Avril-Mai 2019, j’ai voulu voir si je n’étais pas passé à côté d’une scène intéressante ou compléter des séries déjà engagées. De toute façon, j’avais suffisamment apprécié cette ville qui longe le Mékong, pour y revenir pour le plaisir. J’y avais pris de nombreuses photos, notamment de ce que l’on appelle abusivement le « village flottant ». Une arnaque pour touristes car il ne s’agit en réalité que de baraques en tôle pour pêcheurs. Elles abritent des moteurs diesel pour actionner les treuils qui remontent les filets. Un outil de travail pour ces professionnels de la pêche en eau douce, qui eux, vivent avec leurs familles plus confortablement au sec, sur les rives du fleuve.
Cette année, manque de chance, le niveau du Mékong est particulièrement bas. Plutôt que de nager entre deux eaux, pour le plus grand profit des pêcheurs, les poissons sont bien planqués dans la vase. A défaut pêcher en grandes quantités, les autochtones parviennent quand même à capturer assez de poissons pour nourrir leurs familles, mais la pêche se pratique en barques. Les treuils à moteur diesel étant inefficaces en dessous un certain niveau d’eau. Les cabanes flottantes et leurs filets motorisés sont au chômage technique, jusqu’à la prochaine crue.
A l’instar des pêcheurs, à défaut de rentrer complètement bredouille de ma pêche photographique, mes photos n’apportent rien de plus que celles de 2019. Le coucher de soleil est toujours aussi somptueux, mais l’endroit est plus désert et de nombreuses cabanes flottantes ne sont plus là.
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Taken on Wednesday April 19, 2023
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Posted on Thursday April 20, 2023
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29 comments
homaris said:
Madeleine Defawes said:
Je vois quand même quelques humains :-)
Bonne journée. Amitiés
Jean-luc Drouin replied to Madeleine Defawes:
Là, me rapprocher et avoir de la boue jusqu'au genoux, n'était pas un investissement rentable pour moi. J'ai préféré les intégrer au décor.
LotharW said:
Jaap van 't Veen said:
Annemarie said:
Have a great day!
Nouchetdu38 said:
Pierre Pasqualini said:
sunlight said:
Jeanne chevillard said:
Patrick Brandy said:
Günter Diel said:
Typo93 said:
De nos jours, le Mékong est un fleuve encore pollué par l'usage intensif d'herbicides dont le puissant Agent Orange-dioxine par l'armée américaine d'août 1961 à 1971 : près de 80 millions de litres d'herbicides ont été déversés sur la jungle vietnamienne et laotienne.
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Apparition de graves problèmes de santé, en particulier pour les vétérans de la guerre et pour les populations vietnamienne, cambodgienne et laotienne (malformations à la naissance, hypertrophie, rachitisme, cancer des poumons et de la prostate, maladies de la peau, du cerveau et des systèmes nerveux, respiratoire et circulatoire, cécité, diverses anomalies à la naissance)." (Wikipédia)
Personnellement, j'éviterais de manger du poisson... :-(((
Jean-luc Drouin replied to Typo93:
Le petite dernière concernant le Mékong, est due à nos bon amis les chinois. Pour respecter leur parole donnée au nom de la préservation de l'environnement, on sait qu'ils ne touchent (officiellement) pratiquement plus à leur environnement, mais pillent tout ce qui se trouve à l'extérieur.
A la frontière entre le Laos et le Cambodge dans la région des 4.000 îles, se trouvent des derniers spécimens de dauphins d'eau douce. Et bien les chinois, pour faciliter le rapatriement chez eux des ressources pillées, construisent de nombreuses routes, sous prétexte d'aide au développement. Malgré les protestations des instances environnementales internationales, ils viennent de commencer la construction d'un pont gigantesque au-dessus du Mékong, en pleine zone de reproduction des dauphins. Une espèce en voie de disparition qui est virtuellement éteinte maintenant. Comme dirait le chanteur : "Où qu'c'est qu'jai mis mon flingue ?"
Quant au poisson, déjà que je ne suis pas fan. J'ai des photos où l'on voit dans quelles conditions ils sont transportés et conservés... en plein soleil. Même si on se doute qu'ils sont bourrés de produits chimiques et de métaux lourds, rien qu'à voir l'aspect extérieur, ça ne donne pas envie. Ici, je me contente de riz et de légumes agrémentés parfois de miettes de poulet. Depuis 15 jours de voyage j'ai déjà perdu 5 kilos. Je pèserai moins lourd côté taxe carbone quand je reprendrai l'avion ;-)))
Rosalyn Hilborne said: