Les terrassiers des cimes
Keylong (Inde) - Ils travaillent entre 3000 et 5300 mètres d’altitude. Mal équipés et mal payés, au péril de leur vie, les ouvriers des Travaux publics indiens, sous le contrôle de l’armée, ont pour mission de maintenir ouverte la seule route sécurisée qui mène au Ladakh. Un axe vital emprunté six mois par an par des milliers de chauffeurs routiers. Des trompe-la mort, sans lesquels aucune activité économique ne serait possible dans cet État du nord de l’Inde. Une région par ailleurs hautement stratégique, coincée entre la Chine et le Pakistan. Pays avec lesquels l’Inde a toujours entretenu des relations conflictuelles.
Cette photo a été prise en 1995 vers 5 heures de matin. Nous venions de reprendre la route en direction de Leh au Ladakh, après une nuit passée dans une guest-house à Keylong (1.500 habitants) à 3080 mètres d’altitude. Nous avions parcouru 5 ou 6 km, lorsqu’à la sortie d’un virage, nous nous sommes retrouvés face cette étonnante scène pour un photographe. (Là, il faut reconnaître que l'utilisation d'un numérique aurait donné plus de précision dans les petits détails. Mais l'argentique est plutôt fait pour se regarder sur un tirage papier que sur un écran).
J’avais très mal dormi et je somnolais dans le 4X4, mais à la vue de ces « damnés de la terre », je me suis immédiatement réveillé. J’ai demandé au chauffeur de s’arrêter pour que je puisse prendre une série de photographies.
La neige avait fondu depuis peu, révélant une route en très mauvais état.
Les "terrassiers des cimes" tentent de la rafistoler la route tant bien que mal, en rebouchant à la main avec des pierres, les énormes nids de poules. Le rouleau compresseur de l’armée attend que les ouvriers aient colmaté les trous pour tasser les pierres.
Quand je suis repassé ici pour la dernière fois en 2017, la route était asphaltée et on roulait dessus comme une boule d’ivoire sur le tapis d'un billard. L’aventure n’est plus ce qu’elle était !
Mais les chauffeurs routiers qui empruntent cette route ne partagent pas mon avis sur la question. Une route bien entretenue leur apporte un supplément de sécurité et une moindre fatigue.
- Avoir de préférence en grand format pour découvrir tous les détails. Mais rien ne remplacera le tirage argentique 30x40 que j'ai réalisé à l'époque.
- Détails également sur le PIP, visible aussi sur la photo suivante.
- Ne pas tenir compte des données exif. Elles correspondent au matériel qui m'a servi à scanner les négatifs.
Nikon F 90 - 20 mm f : 2,8 - Film Ilford HP5 +, développé dans du Microphen à bain perdu, dilué 1+3.
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Taken on Sunday September 3, 1995
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Posted on Saturday May 2, 2020
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11 comments
ROL/Photo said:
**Les routes de l'impossible**
Annaig56 said:
le travail de ces hommes et oui les routes de l'impossible, ils ne doivent pas vivre très vieux,
neira-Dan said:
Annemarie said:
beautiful in BW
Happy sunday:)
Boro said:
Armando Taborda said:
William Sutherland said:
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www.ipernity.com/group/tolerance
Nautilus said:
Zulma said:
Jaap van 't Veen said:
LotharW said: