Traversée du fleuve à la tombée de la nuit
Madagascar - La nuit ne va pas tarder à tomber. Nous sommes sur le bac numéro 6, l’un des 10 bacs qu’il faut franchir sur la route qui mène de Fort-Dauphin à Manakara. La piste, s’étire sur 230 km avec une partie montagneuse que seuls les 4X4 et les camions peuvent emprunter jusqu’à Vangaindrano.
Ensuite pour rallier Manakara, il reste… 200 km, sur une route un peu moins difficile qui alterne entre pistes et quelques parties goudronnées. Sur cette dernière portion, le 4X4 n’est plus nécessaire. Un bon vieux taxi de brousse fait l’affaire. De toute façon les 4X4 s’arrêtent Vangaindrano pour repartir vers Fort-Dauphin. Là, il faut attraper un taxi de brousse ou trouver un embarquement dans un camion pour continuer jusqu'à Manakara..
Le premier jour nous avons circulé 17 h d’affilée pour parcourir… 130 km. Il faut dire que nous avons perdu du temps pour réparer la colonne de transmission qui a lâché.
Sur le bac numéro 2, le filin qui permet de tirer l’embarcation s’est coupé. Il a été récupéré avec une pirogue. Un bon noeud et c’est reparti !
A 01h30 du matin, après le bac numéro 8, il a fallu faire une halte pour dormir… Quatre petites heures. Outre la fatigue, circuler la nuit sur cette partie montagneuse est très dangereux. On avait déjà pris suffisamment de risques comme ça.
En effet, après avoir franchi le bac numéro 6 (photo), le chauffeur a accepté un chargement de 1.200 litres d’alcool de contrebande. En plus des 15 passagers. Malgré ses 4 roues motrices le pick-up avait du mal à grimper les côtes escarpées.
A chaque virage un peu serré, sous le poids du chargement, le véhicule risquait de se coucher sur le côté.
Sans oublier le franchissement de plusieurs feux de brousse en pleine nuit avec tout cet alcool à bord. Parfois, les flammes étaient à peine à plus de 5 mètres du véhicule. Ambiance "Salaire de la peur".
Les deux jours qui ont suivi ont été moins épiques que cette première journée, mais à peine moins fatigants.
Les photos présentées (avec PIP) ne donnent pas l'impression d'une "route de l'impossible". Elles ont été prises lors d'un rare moment de calme. Les passages les plus dangereux se sont surtout déroulés en pleine nuit et j'étais trop occupé à surveiller le chauffeur qui, pour couronner le tout, avait fumé plusieurs joints.
Sur le PIP on voit le bac n°6 qui vient pour charger notre pick-up et quelques piétons. C'est en débarquant sur l'autre rive que les 1.200 litres d'alcool nous attendaient dans des bidons de 20 litres. Les émanations d'alcool mélangées à celles du gasoil et d'une persistante odeur de poisson, vestige d'un précédent chargement, ont grandement contribué à rendre plus encore difficile ce voyage.
Maintenant que je suis arrivé à bon port, je ne regrette pas d'avoir effectué ce trajet. Mais je vais attendre un peu avant de recommencer.
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Taken on Tuesday February 18, 2020
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Posted on Friday February 21, 2020
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28 comments
Karl Hartwig Schütz said:
Annaig56 said:
Jaap van 't Veen said:
Have a nice weekend.
Malik Raoulda said:
Boro said:
Armando Taborda said:
Nautilus said:
Typo93 said:
Pas étonnant que nos pays "riches" représentent l'Eldorado pour ces gens.
Yves Saulnier said:
Ànn-Piaframie said:
Photo splendide ....( scène de tragédie antique )
photosofghosts said:
Amitiés
Fabio
José Manuel Polo said:
José Manuel Polo said:
sasithorn_s said:
sasithorn_s said:
www.ipernity.com/group/tolerance