Procès du Cuba Libre
Rouen(10/09/2019) - Procès du drame du « Cuba Libre » en correctionnelle, qui a fait 14 victimes dans un incendie provoqué par les bougies un gâteau d’anniversaire. Les deux officiers sapeurs-pompiers arrivés les premiers sur les lieux, le 6 Août 2016, viennent de déposer à la barre pendant plus de 3 heures. Sur la photo, ils quittent la salle d'audience. Outre les questions des magistrats, ils ont dû répondre aux nombreuses interrogations des avocats (défense et parties civiles). Sans préjuger de la décision de justice, leurs constatations, lors de l’intervention sur ce mortel incendie, ont été terribles pour les deux gérants du bar.
Afin d’aménager une piste de danse dans le sous-sol exigu de l’établissement, ils ont utilisé des matériaux de mauvaise qualité et terriblement inflammables. Un aménagement pour recevoir du public qui n’a pas été déclaré aux autorités compétentes, qui auraient immanquablement refusé l’autorisation d’exploitation pour non conformité à la législation en vigueur.
Pire, l’un des officiers a indiqué qu’à son arrivée, l’un des gérants lui avait affirmé qu’il n’y avait pas d’issue de secours. Ce qui a fait perdre un temps précieux aux secours. Lorsque son existence a été découverte au bout d’une heure, il a fallu enfoncer la porte car elle avait été condamnée.
Les deux officiers ont quitté la salle d’audience sous les applaudissements des familles des victimes. Ce ne sont pas leurs déclarations accablant les deux prévenus qu’ils applaudissaient, mais ces hommes qui quotidiennement mettent leurs vie en danger pour en sauver d’autres.
Aujourd’hui, mercredi, la parole est aux experts.
Sur la photo, ces héros du quotidien quittent le palais de justice suivis par quelques journalistes. Les autres sont occupés à réaliser leurs interviews. Eux aussi font leur boulot. Et eux aussi risquent parfois leur vie pour informer. Mais pas sur ce coup là. Au palais de justice, tout a été fait pour qu’ils suivent dans les meilleures conditions ce procès chargé d’émotion. A l’évocation des certaines scènes, de nombreuses personnes avaient la larme à l’oeil. Avocat et journalistes compris.
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Taken on Tuesday September 10, 2019
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Posted on Wednesday September 11, 2019
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15 comments
Annaig BZH said:
Dominique 60 said:
on vit ce procès avec toi jean luc !!
Jean-luc Drouin replied to Dominique 60:
Typo93 said:
William Sutherland said:
Admired in:
www.ipernity.com/group/tolerance
Jean-luc Drouin said:
Pour l'alinéa 2 de l'article 122, on estime (les experts) que la personne a eu une "altération au moment des faits". Elle est accessible à une sanction pénale pouvant être atténuée dans son quantum par son état au moment du passage à l'acte.
C'est l'article qui peut se rapprocher le plus de l'ancien article 64. Mais cette atténuation doit avoir un fondement psychique ou psychiatrique.
Bien évidemment, selon les experts, ces articles ne s'appliquent pas au gérants du "Cuba Libre". Ils ont intentionnellement négligé les règles élémentaires de sécurité. Et étaient en pleine possession de leurs moyens.
Malgré ces circonstances aggravantes liées à cette négligence volontaire, la peine encourue n'excède pas 7 ans d'emprisonnement. Ils comparaissent devant un tribunal correctionnel pas devant une cour d'Assises. Juridiquement, la qualification de "crime" ne pouvait pas être retenue. Il n'y avait pas chez eux, une intention homicide.
Mais en raison des conséquences, par le nombre de victimes, je comprends que ce soit difficilement compréhensible. Tout le travail en amont des avocats des familles des victimes a été de leur faire comprendre et accepter ce point de droit.
Nautilus said:
Jean-luc Drouin replied to Nautilus:
Quant au 5/7 et autres drames de ce type, s'ils servaient de leçon, on n'en parlerait pas aujourd'hui.
Dominique 60 said:
Keith Burton said:
J.Garcia said:
Un texte admirable!!
RHH said:
Valfal said:
Eric Desjours said:
Un "pris sur le vif" saisissant.
Nora Caracci said:
superbe témoignage !