IMG 7075 Edouard Manet 1832-1883. Paris. Fruits sur une table Fruits on a table 1864. Paris Orsay.
Edouard Manet 1832-1883. Paris.
Fruits sur une table Fruits on a table 1864.
Paris Orsay.
ART VIVANT, ART MORT, ART SUR COMMANDE, ART INDEPENDANT.
L'art n'est authentique que s'il parvient à explorer le mystère des choses.
François CHENG. (« Toute beauté est singulière » « D’où jaillit le chant » et « Shitao, la saveur du monde » "la peinture ou l'art du trait")
La peinture chinoise est fondée sur une conception taoïste du monde qui convie l’homme à entrer en communion avec l’univers considéré comme vivant.
François CHENG. (« Toute beauté est singulière » « D’où jaillit le chant » et « Shitao, la saveur du monde » "la peinture ou l'art du trait")
Je parle avec ma main, tu écoutes avec tes yeux, nous nous comprenons en un seul sourire.
SHITAO. 1642-1708
L’art pictural chinois n’est pas qu’une école du regard, il est une école de vie.
François CHENG. (« Toute beauté est singulière » « D’où jaillit le chant » et « Shitao, la saveur du monde » "la peinture ou l'art du trait")
L'Art Roman ? L'Art Gothique ? Un fameux succès de l'imaginaire. La preuve que l'homme est beaucoup plus que l'homme, et qu'il mérite Dieu.
Jean DUCHE. Le Bouclier d'Athena.
Une notice du musée d'art moderne de la Ville de Paris concernant les peintres de toute la période de l'art moderne (environ 1850-1930) utilise deux qualificatifs singulièrement adaptés et parfaitement descriptifs de la situation de l'art français et européen à cette époque: "Maîtres de l'art vivant" et "Maîtres de l'art indépendant".
Ces deux appellations sont liées, mais renvoient à des situations quelque peu différentes. Elles permettent d'approcher le phénomène artistique de manière à autoriser une réflexion sur l'art de la peinture à toutes les époques de l'histoire de l'Europe, et même en dehors de l'Europe.
A/ ART VIVANT. ART MORT.
Qu'est-ce qu'un art vivant ? Un art vit quand il est le reflet d'une émotion ressentie et partagée par toute une société, ou par un ensemble significatif de ses composantes. Un art dans lequel les artistes peintres sont les interprètes d'une vision du monde commune aux différents groupes qui constituent une société. L'art vit lorsqu'il est inter-social, communiquant à l'intérieur d'une société, entre ses différentes composantes. L'art vivant est une communion, un partage des saveurs nées de l'observation du monde et de ses mystères.
L'art catholique des périodes romanes et gothiques et l'art orthodoxe sont des exemples de tels arts autours desquels se rassemblent aussi bien les élites politiques et idéologiques que les différentes classes sociales, même les plus modestes, dont les artistes-artisans sont issus. Les élites idéologiques et politiques en fixent la substance, les peuples adhèrent sans réticence et les artistes, issus du peuple sont les acteurs de la circulation globale des significations et des émotions.
L'art vivant peut certes exister dans le cadre d'un partage plus restreint. C'est le cas de la peinture "renaissante" dont les thèmes tirés de l'histoire et de la mythologie gréco-romaine ont cette conséquence que cet art est réservé à un groupe social particulier, mais large et significatif car représentant toutes les couches supérieures de la société européenne. Du 16è siècle au 19è la peinture et la sculpture européenne sont ainsi constitués de deux arts vivants, celui religieux qui concerne l'ensemble de la société, toutes classes confondues, celui profane et historique, qui s'adresse spécifiquement à l'aristocratie et à la grande bourgeoisie.
Art vivant car art partagé à l'intérieur d'un vaste ensemble de population, telle a été aussi la peinture des Pays Bas réformés du siècle d'Or: le 17è siècle. Une peinture qui concerne toute l'aristocratie et la bourgeoisie néerlandaise, de ses classes artisanales à celles politiques et d'affaires. Cette peinture exclut cependant la masse de la petite paysannerie, contrairement à la peinture romane et gothique. Dans cet art néerlandais protestant la paysannerie peut être un sujet de la peinture, ce qui est déjà très différent de la peinture européenne, catholique et humaniste, de la même époque, mais la paysannerie n'est pas le public destinataire de cet art.
L'art mort c'est l'opposé de l'art vivant : un art artificiel, insincère, fabriqué, imposé. Un art sans public ou dont le public est contraint, d'une manière ou d'une autre. C'est un art qui n'est pas spontanément partagé, qui ne propose pas une vision dynamique, ressentie comme commune, de la vie et de la société. Un art séparé, d'apartheid, sectaire car réservé à une petite coterie de prétendus initiés qui proclament leur mépris des hommes en imposant une anti-esthétique qui doit déranger les peuples. C'est le portrait de l'art institutionnel occidental actuel. C'est le portrait aussi, à l'autre bout de l'échelle sociale, de l'art vandale des graffitis sauvages. Le non-art des gangs existe ainsi à tous les niveaux de la hiérarchie sociale.
Sous cet angle, art vivant et art mort, il faut bien constater que l'art vivant est une pratique millénaire et l'art mort, le non-art, laid, absurde et provocatoire, une invention récente de l'Occident.
B/ ART INDÉPENDANT. ART SUR COMMANDE
Art Indépendant. Par rapport à l'élite gouvernante, politique, idéologique, économique. C'est un phénomène exceptionnel. Généralement l'art est sociétal, hautement politique, c'est-à-dire que l'art concerne l'organisation idéologique d'une société dans son ensemble. L'art est une manière d'organiser les sociétés, une autre manière de faire de la politique, et à ce titre il est défini par les élites gouvernantes depuis la nuit des temps. Déjà au Paléolithique, au temps de l'homme et de l'art des cavernes, il est certain que le Chef et le Sorcier contrôlaient l'artiste. Les artistes interprètent, traduisent l'idéologie dominante, mais exécutent. Comme le rappelle Jean Duché dans le "Bouclier d'Athena" l'art européen et même mondial a toujours été, durant des millénaires, un art sur commande. Tels ont été les arts Égyptiens, Grecs, Romains, Paléochrétiens, Byzantins, Romans, Gothiques, Renaissants et tout l'art européen pendant des siècles. Cet art sur commande était cependant un art vivant, sincère et partagé. Les artistes étaient commandés, mais ils étaient sincères et libres car ils adhéraient totalement au projet idéologique et artistique défini par les élites gouvernantes. Les artistes n'étaient pas personnellement indépendants, ils n'étaient pas autorisés à définir le contenu significatif du message artistique, seulement à participer à l'interprétation de ses formes esthétiques. C'est dans ce cadre strictement interprétatif que les artistes étaient libres d'être les acteurs, plus ou moins créatifs, d'un art conditionné par tout un système idéologique défini au sommet de la société. Tel était le cas de Raphaël, Vinci ou Rubens.
L'Art Indépendant, dans le cadre de la civilisation européenne, c'est une création originale de la période de l'Art Moderne (1830-1950). Cette période de l'histoire voit l'apparition en Europe de l'indépendance personnelle de certains artistes et groupes d'artistes par rapport à un art sociétal qui, sans être un art d'état, est néanmoins officiel, installé, académique. Dès les impressionnistes et même déjà avec les pré-impressionnistes, par exemple l'école de Barbizon, apparaît un art de la peinture qui n'est plus un art sur commande. L'artiste peintre devient un centre autonome, individuel, indépendant de décision et de création artistique. Il définit seul le style et les thèmes de sa peinture. C'est une révolution qui n'a pas de précédent dans l'histoire de l'art européen.
La raison de cette évolution ? Sans doute plusieurs, dont la montée en puissance d'un individualisme qui ne date pas de la période moderne mais qui s'accentue. Une des principales raisons de cette naissance d'un art indépendant est certainement à chercher dans la diversité idéologique qui caractérise l'Europe du 19è siècle. Aucun système de pensée, aucune idéologie, sacrée ou profane, ne régente absolument de manière univoque la société européenne entre 1815 et la deuxième guerre mondiale. C'est au contraire une période de juxtaposition, de confrontation et d'affrontements de différentes idéologies et visions du monde. Cette situation de diversité idéologique permet aux artistes d'échapper aux élites gouvernantes, elles mêmes profondément divisées, et de devenir créateurs d'une esthétique personnelle dont ils inventent les règles et les significations. Quand les Chefs et les Sorciers sont nombreux, divisés, en lutte, les artistes sont libres.
Cette indépendance s'esquisse déjà avec les romantiques, puis se concrétise avec les pré-impressionnistes, les impressionnistes, les post impressionnistes, les artistes de l'art abstrait. Même les artistes de l'art classique sont dans une situation d'indépendance voisine, car s'il existe en France par exemple un art académique défini par un groupe d'artistes appartenant à l'Académie de Peinture qui contrôle l'accès au Salon annuel de Paris, il n'existe pas à cette époque, et pas plus en Europe, d'art sociétal, d'art d'Église ou d'art d'État, univoque, imposé par les élites idéologiques, politiques, économiques.
Après cette grande période d'innovation et de libertés que fut l'Art Moderne, l'Art sur Commande revient en force en Occident à partir des années 1950s. Il est très inspiré par des écoles de pensée d'origine européennes et françaises, mais il est en provenance des États Unis, de New York, sous le nom d'Art Contemporain. Hautement idéologique et politique, cet art représente le triomphe de la philosophie des Lumières et il est encadré par un clergé d’Éclairés. Une coterie occidentale qui s'oppose à une autre "avant-garde éclairée" rivale : celle de l'Est de l'Europe. L'Art Contemporain est en effet né dans les années 1920 et suivantes, à New York, en réaction contre un autre art sur commande : l'art des régimes totalitaires communistes. L'Art Contemporain Occidental est une création de haute politique idéologique : il est né aux tous débuts de la Guerre Froide contre l'Est. Il va se renforcer ensuite, à partir des années 1930 en s'opposant aux condamnations de "l'art dégénéré" du régime national-socialiste allemand. L'Art Contemporain c'est l'art Privé de la Grande Finance contre l'art Public du Parti Unique d’État. C'est après la seconde guerre mondiale, et même dans les années 1960 et suivantes, que cet Art Contemporain Commandé (ACC) s'impose totalement en Europe de l'Ouest, devient à son tour un véritable art d’État, et s'installe dans des musées ultra-modernes construits exprès pour lui.
Ce nouvel Art sur Commande, l'Art Contemporain Commandé (ACC) ou Art Contemporain Officiel (ACO), est cependant très différent de l'ancien art sur commande européen, celui millénaire des Beaux Arts. Il n'a aucune chance d'être millénaire, car il est mort-né. Tout est mort en lui de ce qui caractérise l'art depuis le paléolithique : la Beauté, la Signification, le Partage avec les peuples. Il survit cependant, sous perfusion, car il est devenu un art Financier et un art d'Etat, l'art d'une secte gouvernante qui a les moyens financiers et régaliens de l'imposer.
De l'époque moderne, toutefois, l'Occident du 21è siècle a conservé un héritage créatif qui semble bien être une forme continuée d'expression artistique, sincère et spontanée, relativement indépendante des pouvoirs politiques et idéologiques qui contrôlent la société occidentale : Une peinture non officielle, inspirée par la base ou les niveaux moyens de la pyramide sociale. Cette peinture s'observe, plus bas dans la hiérarchie sociale, politique et économique : dans l'art privé et commercial local, régional, quelquefois même à l'échelon national, dans l'art des rues, et dans la photographie.
L'Art Indépendant des pouvoirs politiques et idéologiques serait-il une invention de l'Occident "Moderne" ?
Pas du tout.
La Chine, pendant des millénaires, a cultivé deux arts de la peinture :
D'une part l'art sur commande, officiel, public, impérial, décoratif et solennel.
D'autre part l'art indépendant, privé, l'art des lettrés. Essentiellement taoïste, mais aussi confucianiste d'inspiration, c'est l'art des mandarins, souvent retirés des affaires publiques. Ce fut même aussi l'art d'un Empereur de Chine, dans son privé. C'est surtout l'esprit taoïste de tendance anarchiste, et le retrait de la vie politique, qui expliquent certaines particularités de l'art des lettrés chinois. C'est cet art privé des lettrés qui est de très loin le plus riche, le plus authentique, le plus vivant, le plus représentatif de la grande peinture chinoise, de son intelligence supérieure, celle spirituelle et du cœur, à la recherche permanente du Souffle de la Vie. Bref le contraire d'un art sur commande et d'un art mort.
LIVING ART, DEAD ART, ART ON ORDER, INDEPENDENT ART.
Art is only authentic if it manages to explore the mystery of things.
François CHENG. ("All beauty is singular" "From where the song springs" and "Shitao, the flavor of the world" "painting or the art of line")
Chinese painting is based on a Taoist conception of the world that invites man to enter into communion with the universe considered as living.
François CHENG. ("All beauty is singular" "From where the song springs" and "Shitao, the flavor of the world" "painting or the art of line")
I speak with my hand, you listen with your eyes, we understand each other in one smile.
SHITAO. 1642-1708
Chinese pictorial art is not only a school of the gaze, it is a school of life.
François CHENG. ("All beauty is singular" "From where the song springs" and "Shitao, the flavor of the world" "painting or the art of line")
Romanesque Art? Gothic Art? A famous success of the imagination. Proof that man is much more than man, and that he deserves God.
Jean DUCHE. The Athena Shield.
An explanatory notice from the Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, concerning painters of the full period of modern art (around 1850-1930), is particularly interesting.
Two qualifiers are particularly adapted and exactly descriptive of the situation of French and European art at that time: "Masters of Living Art" and "Masters of Independent Art".
The two qualifiers are linked but refer to different situations. They also constitute approaches to the artistic phenomenon that can provide an opportunity for reflection on the art of painting at all periods in the history of Europe, and even outside Europe.
A/ LIVING ART. DEAD ART.
What is a living art? An art lives when it reflects an emotion felt and shared by an entire society, or by a significant set of its components. An art in which painters are the interpreters of a world view sufficiently common to the different groups that make up a society. Art lives when it is inter-social, communicating within a society. Living art is a communion, a sharing of flavours born from the observation of the world and its mysteries.
Catholic art of the Romanesque and Gothic periods and Orthodox art are examples of such arts around which both the political and ideological elites and the different social classes, even the most modest, from which artists and craftsmen come, come together. An inter-social, univocal, shared art, which circulates from top to bottom of a society, and concerns all its components, all its particular micro-societies. The ideological and political elites determine its substance, the peoples adhere without reticence and the artists, who come from the people in general, are the actors in the global circulation of meanings and emotions.
Living art can certainly exist within the framework of a more restricted sharing. This is the case of "reborn" painting, whose themes drawn from Greek-Roman history and mythology have the consequence that this art is reserved for a particular social group, but broad and significant because it represents all the upper layers of European society. From the 16th to the 19th century, European painting and sculpture were thus made up of two living arts, the religious one that concerned the whole of society, all classes combined, the profane and historical one, which was specifically addressed to the aristocracy and the great bourgeoisie.
Living art because art is shared within a vast population, such was also the painting of the Reformed Netherlands of the Golden Age: the 17th century. A painting that concerns the entire Dutch aristocracy and bourgeoisie, from its artisanal classes to its political and business classes. However, this painting excludes the mass of small peasantry, unlike Romanesque and Gothic painting. In this Dutch Protestant art, peasantry may be a subject of painting, which is already very different from European Catholic and humanist painting of the same period, but peasantry is not the target public of this art.
Dead art is the opposite of living art: an artificial, insincere, manufactured, imposed art. An art without an audience or where the audience is constrained in one way or another. It is an art that is not spontaneously shared, that does not propose a dynamic vision, felt as common, of life and society. A separate, apartheid, sectarian art because it is reserved for a small coterie of so-called initiates who proclaim their contempt for men by imposing an "art that must disturb peoples. It is the portrait of Western present institutional art. It is also the portrait, at the other end of the social scale, of the vandal art of wild graffitis. The non-art of gangs thus exists at all levels of the social hierarchy.
From this angle, living art and dead art, it must be noted that living art is a millenary practice and dead art, the non-art, ugly, absurd and provocative, a recent invention of the West.
B/ INDEPENDENT ART. ART ON ORDER
Independent Art. In relation to the governing elite, political, ideological, economic. This is an exceptional phenomenon. Generally speaking, art is societal, highly political, that is, it concerns the ideological organization of a society as a whole. Art is a way of organizing societies, another way of doing politics, and as such it has been defined by the ruling elites since the dawn of time. Already in the Paleolithic, in the time of man and cave art, it is certain that the Chief and the Sorcerer controlled the artist. Artists interpret, translate the dominant ideology, but execute . As Jean Duché reminds us in the "Shield of Athena", European and even world art has always been, for thousands of years, an art on commission. These have been the arts of Egypt, Greece, Rome, Paleo-Christian, Byzantine, Roman, Gothic, Renaissance and all European art for centuries. This commissioned art, however, was a living, sincere and shared art. The artists were commissioned, but they were sincere and free because they fully adhered to the ideological and artistic project defined by the ruling elites. The artists were not personally independent, they were not allowed to define the significant content of the artistic message, only to participate in the interpretation of its aesthetic forms. It is within this strictly interpretative framework that artists were free to be the actors, more or less creative, of an art conditioned by an entire ideological system defined at the top of society. Such was the case with Raphael, Vinci or Rubens.
Independent Art, within the framework of European civilization, is an original creation from the Modern Art period (1830-1950). This period of history sees the emergence in Europe of the personal independence of certain artists and groups of artists in relation to a societal art which, without being an art of state, is nevertheless official, installed, academic. From the Impressionists and even already with the pre-impressionists, for example the Barbizon school, an art of painting appears which is no longer an art on order. The painter artist becomes an autonomous, individual, independent centre of decision making and artistic creation. He alone defines the style and themes of his painting. It is a revolution that has no precedent in the history of European art.
The reason for this evolution? Undoubtedly several, including the rise of an individualism that does not date from the modern period but which is accentuated. One of the main reasons for the birth of an independent art is certainly to be found in the ideological diversity that characterizes 19th century Europe.
No system of thought, no ideology, sacred or profane, absolutely unambiguously governs European society between 1815 and the Second World War. On the contrary, it is a period of juxtaposition, confrontation and opposition of different ideologies and worldviews. This situation of ideological diversity allows artists to escape the deeply divided governing elites and become creators of a personal aesthetic whose rules and meanings they invent. When the Chiefs and the Sorcerers are numerous, divided, in struggle, the artists are free.
This independence is already outlined with the Romantics, then became a reality with the pre-impressionists, the impressionists, the post-impressionists, the artists of abstract art. Even classical artists are in a situation of neighbouring independence, because if there is in France, for example, an academic art defined by a group of artists belonging to the Académie de Peinture which controls access to the annual Salon de Paris, there is no such thing as societal art, church art or state art, univocal, imposed by ideological, political or economic elites, at that time, and not more in Europe.
After this great period of innovation and freedom that was Modern Art, the Art on Order returned to the West in force in the 1950s. It is very inspired by schools of thought of European and French origin, but it comes from the United States, from New York, under the name of Contemporary Art. Highly ideological and political, this art represents the triumph of the philosophy of the Lights and is framed by a clergy of Enlightened. A Western coterie that opposes another rival "enlightened avant-garde": that of Eastern Europe. Contemporary Art was born in the 1920 and following, in New York in reaction to another art on commission: the art of communist totalitarian regimes. Western Contemporary Art is a creation of high ideological politics: it was born at the very beginning of the Cold War against the East. It was then strengthened, from the 1930s onward, by opposing the condemnations of the "degenerate art" of the German National Socialist regime. Contemporary Art is the Private Art of Large Finance versus the Public Art of the Single Party of State. It was after the Second World War, and even in the 1960s and following years, that this Contemporary Commissioned Art (CCA) became totally established in Western Europe, became in its turn a true state art, and settled in ultra-modern museums built especially for it.
This new Art on Command, the Ordered Contemporary Art (OCA) or Official Contemporary Art, however, is very different from the old art on order of Europe, the millenary art of Fine Arts. He has no chance of being millennial because he is stillborn. All is dead in him of what characterizes the art since the Paleolithic: the Beauty, the Meaning, the Sharing with the peoples. He survives, however, under perfusion, because he has become a financial art and a state art, the art of a ruling sect that has the financial and regalian means to impose it.
Is Art Independent of Political and Ideological Power an invention of the "Modern" West?
Not at all.
China, during millennia, has cultivated two arts of painting:
On the one hand, art on commission, official, public, imperial, decorative and solemn.
On the other hand, independent, private art, the art of the literates. Essentially Taoist, but also Confucianist by inspiration, it is the art of the mandarins, often withdrawn from public affairs. It was also the art of an Emperor of China, in his private life. It is above all the Taoist spirit of anarchist tendency, and the withdrawal from political life, that explain certain particularities of the art of the Chinese literates. It is this private art of literates that is by far the richest, most authentic, most alive, most representative of the great Chinese painting, of its superior intelligence, that of the spiritual and the heart, in constant search of the Breath of Life. In short, the opposite of a commissioned art and a dead art.
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Taken on Wednesday January 25, 2017
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Posted on Wednesday January 8, 2020
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