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IMG 7072 Claude Monet. 1840-1926. Paris. Le quartier de viande. The quarter of meat vers 1864. Paris Orsay.

Claude Monet. 1840-1926. Paris.
Le quartier de viande. The quarter of meat vers 1864.
Paris Orsay.

L'ART, LE BEAU, LE LAID ET "LES LUMIERES"

Devant une oeuvre d'art, on aime, ou on n'aime pas. C'est le jugement subjectif, personnel, individuel. Mais le Beau et le Laid, comme le Bien et le Mal, peuvent être objectivés. Le meilleur critère, pratique, est le jugement majoritaire des peuples accordé avec celui des élites. Quand il n'y a pas accord entre les peuples et les élites c'est qu'une société est en crise.

"Tout l’art florentin depuis Giotto et tout au long du Quattrocento, possède cette stupéfiante qualité de vérité absolue, reconnue. L’effet immédiat d’un grand Giotto ou d’un Masaccio est de laisser le spectateur sans voix. Cela s’appelait autrefois la Beauté."
MARIE MAC CARTHY "Les Pierres de Florence" 1956.

"Le monde discerne la beauté, et, par là le laid se révèle. Le monde reconnaît le bien et, par là le mal se révèle."
Dao De Jing, le Livre de la Voie et de la Vertu
LAO TSEU (Laozi)

"Il est impossible de rien comprendre à l'art médiéval si l’on ne comprend pas quel espace de liberté y est consenti à l’artiste. L’art médiéval offre l’évidence d’un plaisir des formes qui est commun aux artistes et à leur public et qui ne se confond pas avec l’inspiration religieuse."
ANDRE CHASTEL. L’Art Français Flammarion 1993



A/ LE BEAU ET LE LAID

Pendant des millénaires, en Europe, et dans toutes les civilisations, "le Beau" a été un but et un critère de l'Art, notamment en peinture. L'art avait une fonction : ajouter à la beauté et aux grâces de la vie et faire partager cette beauté et ces grâces au plus grand nombre. Toutes les élites des civilisations passées poursuivaient ce but, outre bien sûr d'imposer aux peuples leurs idéologies, leurs conceptions du monde.

1° Le Beau était le but poursuivi par l'artiste quand il peignait un tableau. De l'époque médiévale à l'Art Moderne, l'artiste a toujours eu pour finalité le Beau. Même quand il entendait peindre une situation dramatique, ou horrible comme les événements de la passion du Christ (Retable d'Issenheim) ou l'Enfer ( Bouts, Bosch). Même quand il a entendu peindre les horreurs de la guerre, comme Jacques Callot, Goya ou Otto Dix.

2° Le Beau était reconnu comme tel par consensus.
Comme l'a écrit Mikel Dufrenne dans un article de l'encyclopédie Universalis, le Beau est défini par trois critères, que l'on dira objectifs : L'opinion des élites, l'opinion commune de la population, le temps.
Une excellente définition, pratique, pragmatique, qui ne se noie pas dans les concepts abstraits, la recherche d'une Essence du Beau, et utilise un langage parfaitement compréhensible pour tous.

Ces définitions laissent bien sûr la place à l'opinion individuelle et aux goûts de chacun. Comme l'a écrit aussi Mikel Dufrenne dans le même article : "L'œuvre d’art s'impose avec la force de l'évidence, pour le bonheur de qui la contemple."
C'est un quatrième critère, plus subjectif, qui varie en fonction des individus. Telle oeuvre peut procurer du bonheur à telle personne, et pas, ou moins, à telle autre. Mais d'une part le but essentiel de l'artiste était de procurer un bonheur à son public, et ce bonheur était ressenti par une majorité d'hommes de milieux différents.
L'attitude totalement relativiste qui consiste à dire qu'il n'y a pas de critère du Beau, et que tout est affaire de goût personnel, est fausse, par excès, et par méconnaissance des réalités historiques établies.
Il est vrai qu'il n'existe pas de définition, abstraite, philosophique du Beau. Il semble que les grands philosophes aient tous échoué dans toutes leurs tentatives pour en une proposer une. Il n'existe pas non plus de définition mathématique du Beau. Il est donc inutile de se casser à la tête à rechercher des définitions abstraites du Beau. Mais le Beau n'en existe pas moins.
Le Beau est un fait d'expérience dont toute l'histoire humaine témoigne, dans toutes les civilisations.
Le Beau est un sentiment de satisfaction, une émotion positive, partagés par une large fraction d'une société, peuples et élites ensemble, cette conjonction est nécessaire, et confirmés par le temps.
Ce qui a changé avec l'Art Contemporain, progressivement, mais très nettement à partir des années 1950, c'est que le Beau n'a plus été un but de l'art. Le Laid a même été revendiqué comme une recherche légitime de l'art dans la peinture et la sculpture, comme d'ailleurs dans la danse, et la dissonance en musique. L'art contemporain se fait gloire de surenchérir dans le Laid, l'Absurde et la provocation.
Comme le constate très réalistement l'historien d'art Ernst Gombrich, l'art est devenu "une aventure aux confins de l’impossible et l’art du laid."
L'adhésion idéologique de l'Art Contemporain au Laid est un constat banal, qui a été fait de multiples fois, et qui a été pleinement revendiqué par tous ses théoriciens.
Le critique d'art Michel Tapié (1909-1987) constate dans les années 1950-60 que "l'Art Moderne -entendez Art Contemporain- est né le jour où l'idée d'Art et celle de Beauté se sont trouvées disjointes." Il ne critique pas cette disjonction, bien au contraire il la constate et la justifie. "nous avons changé de valeurs". C'est très exact, il faut même dire c'est une inversion des valeurs du passé artistique de l'Europe et même de l'humanité. On peut en tirer gloire mais on peut aussi s'interroger sur sa validité.
Cela ne veut pas dire que cela a été pour le mieux ! Il est très significatif que toute l'Europe des Musées distingue, dans presque toutes les langues, les Musées des "Beaux Arts" des "Musées d'Art Contemporain". C'est l'officialisation du divorce de l'Art et du Beau.
Cette Nouveauté dans l'histoire de l'humanité n'est certainement pas sans signification ni conséquences.
Il n'est sans aucun doute pas indifférent qu'une société décide que son art officiel, en peinture et en sculpture, n'aura plus le Beau comme but, et proclame que le Laid, et l'Absurde, sont des valeurs esthétiques légitimes.
Les philosophes ont beaucoup discuté des rapports entre l'esthétique et l'éthique, le Beau et le Bien. Ils ont généralement conclu qu'il existait entre ces concepts fondamentaux, spécifiques à l'humanité, des rapports étroits et des relations de convergences.

B/ LES LUMIÈRES

L'art contemporain, celui officiel des collections permanentes des musées, s'explique exactement comme tous les arts européens antérieurs : par l'idéologie qui anime les élites qui l'imposent.
L'art Grec s'explique et se comprend par référence aux conceptions d'un monde conçu comme pluriel mais harmonique à condition que l'homme respecte les Dieux et l'ordre naturel.
L'art Catholique et Orthodoxe mettent en scène la religion du Christ, telle qu'interprétée par leurs églises respectives.
L'art de la Renaissance, sans entrer en conflit avec l'art catholique, est une redécouverte de certains thèmes de la pensée et de l'histoire de l'antiquité gréco-romaine.
L'art du Siècle d'Or des Pays Bas, protestant, est le reflet d'une vision du monde chrétienne, mais surtout rationaliste, matérialiste et à tendances laïques. Ces tendances laïques ne sont pas générales chez les protestants, aux églises très diverses, mais ont été dominantes aux Pays Bas.
L'art Moderne (1850-1950), né à Paris, est multiple, foisonnant, libre, car il est l'expression d'une époque où aucune idéologie, religieuse ou profane ne dominait absolument l'Europe, mais où au contraire s'affrontaient des conceptions du monde différentes. Un art libre, mais des guerres effroyables entre les idéologies, que les peuples ont payé de leur sang.
L'art Contemporain des musées est absolument déterminé par l'idéologie triomphante qui structure
actuellement, totalement, sans plus aucune concurrence, la société occidentale : "les Lumières", dans leur version capitaliste-libérale, finalement triomphante de sa version marxiste. Cet "art" n'est pas né par hasard dans les années 1920s à New York.
La doctrine politique, démocratique, des "Lumières" se résume très simplement :
1° La Légitimité politique est dans le peuple souverain. C'est le principe public, affiché, proclamé, exotérique.
2° La Raison est seulement chez les élites éclairées. C'est le principe secret, ésotérique, qui est directeur des politiques réellement conduites.
"Le peuple", son seul rôle est de fonder, justifier une légitimité.
"Les avant gardes éclairées" sont seules compétentes pour gouverner.
Les marxistes avaient commis l'erreur de trop publier cette doctrine élitiste et de l'ériger en principe proclamé: le Parti Unique. Les "libéraux", commerçants et financiers, plus réalistes et plus efficaces, savaient bien mieux dissimuler. Le multipartisme est de rigueur dans cette version de la démocratie éclairée, mais les Grands Influents contrôlent tous les partis et leurs programmes. Ils ont eu le temps d'apprendre depuis les débuts du capitalisme, vers 1100 en Europe, à domestiquer, progressivement, les hommes politiques de toutes les nations. Ce sont les banquiers qui forment les chefs d'état.
Dès lors, l'art contemporain officiel, celui des musées, est facile à comprendre : le Laid et l'Absurde, que cet art revendique comme ses particularités légitimes, s'expliquent par la doctrine des Lumières : C'est un snobisme et une manière pour l'élite éclairée, initiée, de se reconnaître, de se différencier et de marquer sa distance par rapport aux peuples non éclairés.
Un facteur technique est toutefois décisif, qui a rendu possible cette évolution de la politique artistique, mais seulement au cours de la seconde moitié du 20è siècle. Quand l'art (peinture et sculpture) a pu cesser d'être un mode obligé de communication entre les élites et les peuples, comme il l'était dans le passé. La peinture et la sculpture, au temps des cathédrales, ou sous Louis XIV, devaient plaire aux peuples pour les "instruire", ou même simplement les éblouir. L'art des civilisations du passé avait une fonction intersociale, de communication entre les élites et les peuples. Il était nécessairement un partage : celui d'une vision du monde, et bien sûr le beau était un moyen de séduction et de communication incontournable. Ce n'est plus nécessaire.
Les élites gouvernantes contemporaines ont à leur disposition des moyens de propagande nouveaux, dont ne disposaient pas les anciennes élites gouvernantes, autrement plus efficaces que l'art : l'enseignement centralisé, étatique, obligatoire, les grands médias (presse, cinéma, radio, télévision) de plus en plus concentrés entre les mains des mêmes, et la publicité. La publicité, contrairement à l'art contemporain, ne s'autorise pas le laid, l'absurde et la provocation ou seulement à dose homéopathique, humoristique.
Dès lors l'art officiel pouvait cesser d'être inter-social, l'art n'était plus indispensable comme moyen de communication entre les élites et les peuples. L'art officiel pouvait couper les ponts avec les populations, et devenir une réserve à l'usage des seuls éclairés. Une réserve exclusive pour les Sages et les Gardiens de la République Universelle Eclairée par les Lumières, et fermée au gens du commun. Le commun ? : les 9/10è de la pyramide qui est représentée sur le billet de un dollar. Même si quelques petits dixièmes supplémentaires se sont instaurés Gardiens de cette vision du monde. Les chiens de garde sont nécessaires pour les peuples, comme pour les moutons, c'est du moins ce qu'ILS pensent
Pour enclore cette réserve artistique le Laid et l'Absurde étaient à la fois les défenses et les clés tout à fait appropriées : Le Laid et l'Absurde constituent des barrières fortement dissuasives pour la majorité de la population. Ce sont des clefs tout à fait sélectives, car peu osent s'en servir. Pour forcer le passage et entrer dans la Réserve, il fallait reconnaitre la légitimité de ces clefs, accepter de jouer ce jeu là. Sinon on n'entrait pas au Paradis de l'art officiel. C'est ce que certains artistes ont parfaitement compris.
C'est ainsi que les gens du commun (70% de la population française, mais ces statistiques sont biaisées) restent à la porte des grands musées d'art contemporain, et se contentent de la photographie, de l'art privé et commercial, de l'art mural destinés à tout le monde. Tandis que les élites intellectuelles et prétendument "intelligentes" peuvent jouir de l'atmosphère raréfiée des sommets de l'art contemporain.

L'histoire de l'art européen contient un enseignement qui tient en un constat de fait et un jugement :
1° De - 500 à + 1950 l'art européen en peinture et en sculpture s'est voulu Beau et dans son ensemble a été beau.
2° A partir de la deuxième moitié du 20è siècle l'art européen, devenu l'art occidental, l'art officiel, celui des élites idéologiques et politiques, a rejeté la finalité du Beau. L'Art Contemporain officiel est Laid. Une anti esthétique, revendiquée comme telle. L'Anti-Art, imposé par les élites contre les sentiments des populations est une caractéristique de notre temps en Occident.
Ce sont des faits. Il est possible de les nier, et de construire un "réel idéologique", une réalité inventée, c'est à dire fabriquée pour être conforme aux croyances actuelles. Mais ce sont des faits quand même.
3° l'Art Contemporain Institutionnel, Mondialiste, laid, absurde et provocateur, est un signe de décadence, de destruction, de mort. Car tout est relié, le Beau, le Bien, le Vrai. Les élites occidentales ont une éthique dont leur esthétique officielle est nécessairement le reflet. Les peuples ainsi dirigés ont du souci à se faire. C'est un jugement, une opinion, qu'il est possible de ne pas partager.



ART, BEAUTY, THE UGLY AND "LIGHTS"

When you see a work of art, you either like it or you don't. It is the subjective, personal, individual judgment. But Beautiful and ugly, like Good and Evil, can be objectified. The best criterion, in practice, is the majority judgment of the people agreed with that of the elites. When there is no agreement between peoples and elites, it is because a society is in crisis.

"All Florentine art since Giotto and throughout the Quattrocento has this amazing quality of absolute truth, recognized. The immediate effect of a great Giotto or Masaccio is to leave the spectator speechless. It was once called Beauty."
MARIE MAC CARTHY "Les Pierres de Florence" 1956.

"The world sees beauty, and through it the ugly is revealed. The world recognizes good and through it evil is revealed."
Dao De Jing, the Book of the Way and Virtue
LAO TSEU (Laozi)

"It is impossible to understand anything about medieval art if we do not understand what space of freedom is granted to the artist. Medieval art offers evidence of a pleasure of form that is common to artists and their audiences and not confused with religious inspiration."
ANDRE CHASTEL. French Art Flammarion 1993


A/ THE BEAUTIFUL AND THE UGLY

For millennia, in Europe, and in all civilizations, "Beauty" has been a goal and a criterion of Art, especially in painting. Art had a function: to add to the beauty and graces of life and to share this beauty and graces with as many people as possible. All the elites of past civilizations pursued this goal, in addition of course to imposing their ideologies and worldviews on peoples.

1° Beauty was the goal pursued by the artist when he painted a painting. From medieval times to modern art, the artist has always had Beautiful as his goal. Even when he intended to paint a dramatic, or horrible situation such as the events of Christ's passion (Issenheim Altarpiece) or Hell (Tips, Bosch).Even when he wanted to paint the horrors of war, like Jacques Callot, Goya or Otto Dix.
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2° Beauty was recognized as such by consensus.
As Mikel Dufrenne wrote in an article in the Universalis encyclopedia, Beau is defined by three criteria, which we will call objectives: The opinion of the elites, the common opinion of the population, time.
An excellent definition, practical, pragmatic, which does not drown in abstract concepts, the search for an Essence of the Beauty, and uses a language perfectly understandable to all.
These definitions leave room to the individual opinion and tastes. As written also Mikel Dufrenne in the same article: "The work of art is imposed on all, with the strength of the evidence, to the delight of the beholder." It is a fourth criterion, more subjective, which varies depending on individuals. Such artwork can bring happiness to such a person, and not, or less, to another. But firstly, the primary aim of the artist was to provide happiness to his audience, and this happiness was felt by a majority of men of different backgrounds.
The fully relativistic attitude of saying that there is no criterion of the Beauty, and that everything is matter of personal taste, is false, by excess and by ignorance of the established historical realities. It is true that there is no definition, abstract, philosophical of the Beautiful. It seems that the great philosophers have all failed in their attempts to propose a definition of the Beautiful. There is also no mathematical definition of Beauty. There is no need to break the head to search for abstract definitions of Beauty. But Beauty does exists nonetheless.
The Beautiful is a fact of experience, which all of human history testifies, in all civilizations.
Beauty is a sense of satisfaction, a positive emotion, shared by a large section of society, elites and peoples together, this combination is absolutely necessary, and confirmed by time.
Beauty is a fact of experience. Beauty is a feeling of satisfaction, shared by a large section of society, and confirmed by time.
What has changed with Contemporary Art, gradually, but very clearly from the 1950s, is that the beautiful was no longer a goal of art. The ugly has even been claimed as a legitimate search for art in painting and sculpture, as well as in dance, and the dissonance in music. Contemporary art prides itself on outbidding in the ugly, the absurd and the provocation.
As noted very realistic art historian, Ernst Gombrich, the art has become "an adventure to the borders of the impossible and the art of the ugly."
The ideological accession of Contemporary Art at the ugliness is a banal observation, which was done multiple times, and has been fully claimed by its theorists.
The art critic Michel Tapié (1909-1987) notes that in 1950-60 "Contemporary Art is born on the day when the idea of Art and that of the beauty found disjointed." He does not criticize this disjunction, on the contrary he finds good and justifies it. "We have changed values." That is very true, it must even be said that it is a reversal of the values of the artistic past of Europe and even of mankind. We can take pride in it but we can also wonder about its validity.
This is not to say that it was for the best! It is very significant that all of Europe Museums distinguishes between Museums of the "Beaux Arts" and the "Museums of Contemporary Art". This is the formalization of the divorce between the Art and Beauty.
This novelty in the history of mankind is certainly not without meaning and consequences.
It is undoubtedly not indifferent that a society decides that its official art, in painting and sculpture, will no longer have the beauty as its goal, and proclaims that the ugliness and the absurdity are legitimate aesthetic values . The philosophers have discussed much the relationship between aesthetics and ethics, the beauty and the good. They have generally concluded that there are close relationships and convergence relationships between these fundamental concepts, specific to humanity.

B / THE LIGHTS

Contemporary art, the official one of the permanent collections of museums, is explained exactly like all the earlier European arts: by the ideology that animates the elites who impose it.
Greek art is explained and understood by reference to the conceptions of a world conceived as plural but harmonic, provided that man respects the gods and the natural order.
Catholic and Orthodox art expressed the religion of Christ, as interpreted by their respective churches.
The art of the Renaissance, without coming into conflict with Catholic art, is a rediscovery of certain themes of the thought and history of Greco-Roman antiquity.
The Art of the Golden Age of the Netherlands, Protestants, is the reflection of a Christian worldview, but especially rationalistic, materialistic and with secular tendencies. These secular tendencies are not general among Protestants, with very diverse churches, but have been dominant in the Netherlands.
The modern art (1850-1950), born in Paris, is multiple, fruitful, free, because it is the expression of a time when no ideology, religious or profane absolutely dominated Europe, but where on the contrary different conceptions of the world were in conflict. A free art, but appaling wars between the ideologies, which the people have paid with their blood.
The contemporary art of museums is absolutely determined by the triumphant ideology that structures now, totally, without any more competition, Western society: "the Enlightenment", in their capitalist-liberal version, finally triumphant of its Marxist version. This "art" was not born by chance in the 1920s in New York.
The political, democratic doctrine of the "Enlightenment" is summed up very simply:
1. Political legitimacy is in the sovereign people. It is the public principle, displayed, proclaimed, exoteric.
2. Reason is only among enlightened elites. It is the secret principle, esoteric, which is the director of the policies actually conducted.
"The people", its only role is to found, justify a legitimacy.
"The enlightened avant gardes" are alone competent to govern.
Marxists had made the mistake of publishing too much this elitist doctrine and of erecting it as a proclaimed principle: the One Party. The "liberals", traders and financiers, more realistic and more effective, knew better dissimulate. Multipartism is obligatory in this version of enlightened democracy, but the Great Influents control all parties and their programs. They have had time to learn since the beginning of capitalism, around 1100 in Europe, to domesticate, gradually, the politicians of all nations. In our time it is the bankers who form the heads of state.
From then on, the official contemporary art, that of the museums, is easy to understand: the ugly and the absurd, which this art claims as its legitimate particularities, are explained by the doctrine of the Enlightenment: It is a snobbery and a means for the enlightened elite, initiated, to recognize and to differentiate themselves, and to mark their distance from the unenlightened peoples.
A technical factor, however, is decisive, which made possible this evolution of the artistic policy, but only during the second half of the 20th century. When art (painting and sculpture) was able to cease to be an obligatory mode of communication between elites and peoples, as it was in the past. Painting and sculpture, at the time of cathedrals, or under Louis XIV, were to please people to "educate" them, or even dazzle them. The art of the civilizations of the past had an inter-social function, of communication between the elites and the peoples. It was necessarily a sharing: that of a vision of the world, and of course the beautiful was a means of seduction and communication essential. It is not necessary any more.
The contemporary ruling elites have at their disposal new means of propaganda, which were not available to the former ruling elites, who were more efficient than art: centralized, state, compulsory education, the mass media (press, cinema, radio, television) increasingly concentrated in the hands of a small minority of decision-makers, and the advertising. Advertising, unlike contemporary art, does not allow the ugly, the absurd and the provocation or only to homeopathic dose, humorous.
From then on, official art could cease to be inter-social, and art was no longer indispensable as a means of communication between elites and peoples. The official art could cut the bridges with the populations, and become a reserve for the use of the only enlightened ones. An exclusive reserve for the Sages and Guardians, of the Universal Republic, enlightened by the Enlightenment, and closed to the common people. The common? : the 9 / 10th of the pyramid that is represented on the dollar bill. Even if a few small additional tenths have been established Guardians of this vision of the world. Dogs on guard are needed for both peoples and sheep. That's what they think.
To enclose this artistic reserve the ugly and the absurd were both the most appropriate defenses and keys: The ugly and the absurd constitute highly dissuasive barriers for the majority of the population. These are very selective keys, because few dare to use them. To force the passage and enter the Reserve, it was necessary to recognize the legitimacy of these keys, accept play this game there. Otherwise it is not possible to enter paradiseof the official art. That's what some artists understood perfectly.
This is how ordinary people (70% of the French population, but these statistics are biased) stay at the doors of the great museums of contemporary art, and are content with photography, private and commercial art, wall art intended to everybody. While intellectual and supposedly "intelligent"elites can enjoy the rarefied atmosphere of the peaks of contemporary art.

The history of European art contains a teaching that is based on a statement of fact and judgment:
1 ° From - 500 to + 1950 European art in painting and sculpture wanted to be beauitful, and as a whole was beautiful.
2 ° From the second half of the 20th century, European art, now Western art, the official art, that of ideological and political elites, rejected the finality of the beautiful. Official Contemporary Art is Ugly.
An anti aesthetic, claimed as such. The Anti-Art, imposed by the elites against the feelings of the populations, is a characteristic of our time in the West.
These are facts. It is possible to deny them, and to build an "ideological real", an invented reality, that is to say manufactured to conform to current beliefs. But these are facts anyway.
3° Institutional Contemporary Art, Globalist, ugly, absurd and provocative, is a sign of decadence, destruction, death. Because everything is connected, the Beautiful, the Good, the True. Western elites have an ethic which is necessarily reflected in their official aesthetics. The peoples thus directed have a lot to worry about. It is a judgment, an opinion, that it is possible not to share.
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