Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme!
Au gré des envieux, la foule loue et blâme ;
Vous me connaissez, vous! – vous m’avez vu souvent,
Seul dans vos profondeurs, regardant et rêvant.
Vous le savez, la pierre où court un scarabée,
Une humble goutte d’eau de fleur en fleur tombée,
Un nuage, un oiseau, m’occupent tout un jour.
La contemplation m’emplit le coeur d’amour.
Vous m’avez vu cent fois, dans la vallée obscure,
Avec ces mots que dit l’esprit à la nature,
Questionner tout bas vos rameaux palpitants,
Et du même regard poursuivre en même temps,
Pensif, le front baissé, l’oeil dans l’herbe profonde,
L’étude d’un atome et l’étude du monde.
Attentif à vos bruits qui parlent tous un peu,
Arbres, vous m’avez vu fuir l’homme et chercher Dieu!
Feuilles qui tressaillez à la pointe des branches,
Nids dont le vent au loin sème les plumes blanches,
Clairières, vallons verts, déserts sombres et doux,
Vous savez que je suis calme et pur comme vous.
Comme au ciel vos parfums, mon culte à Dieu s’élance,
Et je suis plein d’oubli comme vous de silence!
La haine sur mon nom répand en vain son fiel ;
Toujours, – je vous atteste, ô bois aimés du ciel! –
J’ai chassé loin de moi toute pensée amère,
Et mon coeur est encor tel que le fit ma mère!
Arbres de ces grands bois qui frissonnez toujours,
Je vous aime, et vous, lierre au seuil des antres sourds,
Ravins où l’on entend filtrer les sources vives,
Buissons que les oiseaux pillent, joyeux convives!
Quand je suis parmi vous, arbres de ces grands bois,
Dans tout ce qui m’entoure et me cache à la fois,
Dans votre solitude où je rentre en moi-même,
Je sens quelqu’un de grand qui m’écoute et qui m’aime!
Aussi, taillis sacrés où Dieu même apparaît,
Arbres religieux, chênes, mousses, forêt,
Forêt! c’est dans votre ombre et dans votre mystère,
C’est sous votre branchage auguste et solitaire,
Que je veux abriter mon sépulcre ignoré,
Et que je veux dormir quand je m’endormirai.
Victor Hugo, Les Contemplations, Nelson, 1856
Déjà classé «monument naturel» en 1932 et labellisé «arbre remarquable» en 2020, le hêtre pleureur de Bayeux, qui fait aujourd'hui 40 mètres de circonférence, aurait été planté sous le Second EmpDu haut de ses 17 m, il se dresse avec majesté au milieu du parc, côté ouest. Son âge reste incertain, on lui donne environ 160 ans, mais il pourrait avoir en réalité plus de 200 ans.ire, il y a environ 160 ans, dans le jardin botanique
34 comments
Malik Raoulda said:
Bonne et heureuse journée paisible et reposante.
Denis Ve said:
Belle journée zen, Angélique...
Annemarie said:
juste de l'amour ou… said:
bises
sunlight said:
Nouchetdu38 said:
Bonne et heureuse journée****
William Sutherland said:
Admired in: www.ipernity.com/group/tolerance
Frany said:
bizzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz mon ange
Claude said:
Bonne journée.
Valeriane ♫ ♫ ♫¨* said:
belles prises !*****************
belle journée ma mie ! bisous♫
DOMCHO said:
Léopold said:
Günter Klaus said:
Wünsche noch einen schönen Nachmittag,liebe Grüße Güni :))
Kayleigh said:
Stephan Fey said: