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Ma vie- 1960
Mon incorporation au Commando
Notre petit commando était commandé par un lieutenant d'active ,il était composé de quatre sections d'un vingtaine de Marsoins chacune.
La situation dans la région se détériore de jour en jour, Notre chef de bataillon décide de renforcer le commando par une cinquième section.
Un jeune sous-lieutenant du contingent est chargé de recruter les différents élements de son groupe.
Nous suivons pendant quelques jours un stage commando accéléré,progression sous tir de mitrailleuse à balles réelles,lancer de grenades offensives,nous devons retailler nos trellis pour éviter de faire du bruit lors de nos sorties nocturnes.
Question armement en plus de ma carabine US M1,je suis équipé d'une mitraillette américaine calibre 13 m/m et de son lot de chargeurs,quatre grenades offensives et quatre défensives. Au retour d'opération nous devons nous réaprovissionner à l'armurerie,sans aucune formalité.
Nos premières missions avec notre interprète algérien Kader "dont la tête est mise à prix par le FLN." consiste à patrouiller de jour dans les environs de Miliana.
Au début je suis opérateur radio au coté de notre sous-lieutenant,au fil des jours et de nos différentes missions ,notre chef doit modifier la composition de sa section,vu les difficultés que nous avons avec les africains,je rejoins mon ami Trainard à l'équipe voltige composé de quatre métropolitains,le poste radio sera transporté par un africain qui précèdera le sous-lieutenant.
Le responsable du fusil-mitrailleur et ses assitants sont africains,ainsi que l"arrière
garde Cette formation est plus cohérente l'équipe de pointe est dirigée par mon ami
Trainard,il est le plus aguerris de tous,nous formons tous les quatres une équipe soudée,avec notre chef nous sommes les visages pales.
En plus de nos patrouilles en solo,nous rejoignons l'ensemble du commando pour les embuscades de nuit qui de jour en jour se multiplient
Un jour nous avons pour mission de protéger le régiment d'artillerie qui forme de jeunes recrues,nous passont la nuit dans le djebel,pour sécuriser notre petit groupe pendant la nuit en plus de nos tours de garde,j'accompagne mon ami qui avec des
grenades et des fils téléphoniques piége l'oued et le passage à guet situé à trente mètres de notre groupe, ensuite nous allons pièger la piste à cent mètres de notre position. Nous rejoingnons notre groupe pour passer la nuit en toute sécurité ?
Vers une heure de matin,des éclats de voix de l'autre rive de l'oued,ce sont des copains d'un autre groupe qui transporte un adjudant victime d'une crise de palud,je fonce vers le guet piègé et leur ordonne de stopper, ils ne veulent rien savoir, notre chef en courant viens à ma rescousse,ils obeissent à ses ordres, ils s'arrêtent.
Nous devons à présent dépièger à la lueur de la lune,pendant ce temps le lieutenant par radio appelle l'ambulance,nous courons vers la piste, pendant que mon ami essait de dépièger je m'avance sur la piste pour faire stopper l'ambulance.Tout se termine pour le mieux.
Le lendemain matin de bonne heure nous partons pour de longues heures de marche avec un dénivellé de 700 mètres pour rejoindre nos roulettes qui nous amèment vers de nouvelles aventures.
Certains jours à notre arrivée à la caserne,nous avions juste le courage d'acheter au foyer une bière d'un demi- litre "Pills avec de la grenadine" et de la siroter au lit.
Certains soirs avec tous les restes de nos boites de ration de combat,on fait une
délicieuse soupe.
Malgré le stress et les frayeurs du moment,j'ai toujours cru à ma bonne étoile,ici c'était
"avoir la Baraka".
Quinze jours avant mon départ du 23ème RIMA l'ensemble de notre commando avait pour mission de boucler et ratisser un quartier très sensible de Miliana pour récupérer un dépot d'armement et de munitions, et d'intercepter un groupe de " fells" retranché.
Une fois sur le terrain,notre chef de section nous conseille "de mettre la pédale douce"
Derrière nous sur la route un peloton de gardes-mobiles avec leurs jumelles nous observent,deux de nos compagnons seront condamnés pour "mauvaise conduite".
Pour moi c'est avec soulagement qui je quitte mes copains à leur triste sort,le vent vient de tourner. Je rejoins la 712 CT,il me reste trois jours à tirer,avec deux copains et un chauffeur nous allons en jeep à Alger pour l'enterrement de trois de nos compagnons d'armes.Je retrouve mes deux copains Télétypes planqués pendant neuf mois au ministère de la guerre,le capitaine les envoie en opération dans la vallée de la Mitidja. Quarante huit heures après je rejoins ma famille à Marseille.
Un mois après mon retour,je reçois une lettre de mon ami Jean,il m'avait promis,de retour en France il s"arrêterait quelques jours à Nîmes.Dans sa lettre il me raconte qu'il est avec sa copine Milianaise et parisienne à ORAN,il a rejoint l'OAS et qu'il est dans le caca. Je n'ai plus eu de ses nouvelles,malgré ma réponse à sa lettre,il n'avait
plus de famille à Paris,sa maman décédée,sa fiancée partie,abandonné par son père depuis plusieurs années,découragé il s'était engagé à 18 ans dans les paras d'infanterie de marine,il sera parachuté avec le 3ème RPIMA de Bigeard en Kabylie.
Bien sur je suppose qu"il à été tué à Oran.
Il était mon ange gardien,il voulait toujours passer le premier,et j'entends toujours sa voix "fait pas le con ta maman et ta fiancée t'attendent" C'est avec une petite larme à l'oeil que je termine .........