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Ma vie-1960
Le 23 ème RIMA

Les AFRICAINS
Arrivés au 23 RIMA,apès les diverses formalités d'usages,nous sommes logés au deuxième étage "à gauche sur la photo" la facade est criblée de balles,les anciens nous racontent que l'an passé les fells attaquaient la caserne.
Nous sommes acceuillis par des africains en particulier par Mamadou Keîta c'est un guerrier Mossi natif de la Haute Volta (Le Burkina Faso à présent) il a des scarifications
ethniques sur le visage et sur le corps faites avec une pierre taillée des l'age de dix ans.
Nous préparant pour partir en opération,il nous montrera son gri-gri ceinture de cuir avec de toutes petites poches contenant de la terre de son pays,il est persuadé être protégé.
Pour preuve il me demande de tirer sur lui. Bien sur je m'abstiens.
C'est un très bon cuisinier,il nous fait gouter ses spécialités à base de poulet avec beaucoup de légumes. Il me parle souvent de son pays et il veux que plus tard je le rejoigne à Ouagadougou pour travailler comme opérateur télétype ?
Abou N'Diaye est un Wolof du Sénégal,ce sera tout au long de mon séjour un bon copain.
Doudou N'Diaye est tout petit pour un sénégalais,il est rigolo,très dévoué pour ses amis.
Doumé Suzini est un corse adorable,il est copain avec tout le monde aimable,
serviable,il me fera déguster le meilleur couscous de Miliana et connaitre Hamed le
patron .
Jean Trainard,parisien,engagé dans les paras à 18 ans malgré son sale caractère deviendra mon meilleur ami. Tout ce petit monde cohabite amicalement.
Le matin du 22 février 1960,j'emprunte l'escalier pour rejoindre la cour,et à mon grand étonnement je vois trois africains à genou sur un tapis,dans la matinée j'aurais l'explication "c'est la fête de la Tabaski ou fête du mouton pour les africains ou
Aîd El Kébir pour les arabes. ce jour là j'apprendrais que 80% des africains sont musulmans.
A midi nous avons droit à un immense "Méchoui" avec huit moutons et à la distribution de la noix de Kola pour les africains.Tous les gradés et notre lieutenant-colonel chef de notre régiment sont présents.
Certains africains sont à la recherche de grands couteaux avant de se rendre au
réfectoire,chaque mouton grillé est posé sur une table et nous devons nous servir,avec mon petit couteau j'ai failli y laisser ma main,avec leurs coutelas ils découpent d'énormes morceaux et les transportent dans leur chambrée.
Un jour en fin de matinée,arrive un détachement d'africains grands et maigres,ce sont
des Massaïs.
Mon ami Mamadou est éffrayé,il n'ira pas au réfectoire,et me conseille vivement de ne pas les croiser,car si ma tête ne leur plaît pas ils risquent de me tuer,je trouve ça un peu farfelu ?
Le groupe de Massaïs en début de l'après-midi partira pour rejoindre le 2ème Bataillon
du 23 ème RIMA à Hamman Righa à 40 km au Nord-Est de Miliana.
Nous avons dans notre régiment en plus des africains de AOF et AEF,des Martiniquais,des Guadeloupéens,des Réunionnais,des Indochinois,des Algériens et même des fellaghas repentis et quelques métropolitains.
Depuis leur indépendance en 1958,les africains ne sont plus francais,certains n'acceptent plus les ordres,cela est vraiement préoccupant,surtout en opération ?
Dans la caserne tout ce petit monde cohabite sans trop de problemes,l'ambiance est bon enfant.
A l'extérieur,la situation est plus délicate,nous recevons en renfort le commando
"Guillaume" composé de 80 parachutistes.
Peu de jours après notre arrivée,avec notre 4/4 radio son chauffeur,Gilles Decaix Doumé Suzini et moi-même nous partons en opération,nous traversons Miliana suivi de notre chien Kabyle,ce n'est que sur la route après accélération qu'il fait demi-tour,
c'est avec tristesse que nous l'abandonnons.
Nous arrivons sur un terrasse naturelle surplombant la vallée du Chéliff,la zone est protégée par une Compagnie d'Africains ,c'est une ambiance garden-party,c'est un
capitaine qui supervise l'opération de ratissage plus de 800 militaires sont depuis la pointe du jour sur le terrain,avec Suzini nous sommes les opérateurs radio-phonique nous allons suivre par radios avec les différents commandos le déroulement de l'opération.