Quand l'âtre qui s'éteint
Fume au visage de la nuit,
Elle tisonne encore quelques rondins
Noueux comme ses doigts bouffis.
Le coussin s'effiloche sous le chat
Qui s'étire, un instant ronronne
Et langoureusement se rendort.
Elle marmonne doucement par habitude
Des mots sans suite dans sa solitude.
L'ombre avance sur les murs gris
Mangés par du nitre envahissant
Qui effrite la pierre en effaçant
La couleur primaire enfuie.
Dans l'ovale d'un cadre, jauni,
Deux visages contemplent l'infini.
Mais la pendule ancienne
Ajuste son tempo moqueur
A la ronde des heures.
Le fauteuil d'osier gémit
Sous l'écho affaibli
Du poids des ans.
Promis à la rouille du clou,
Un rosaire de nacre,
Un crucifix en bois,
Ont perdu leur patine d'antan.
Son lit n'a plus de ciel,
Ses rêves s'épuisent
A son regard perdu.
La lueur vibrante des flammes
Lui fait une noble auréole
Qui lui baise avec tendresse
Ses beaux cheveux blancs...
©Valériane
8 comments
Annaig56 said:
la vieillesse est impitoyable Jean de la Fontaine
Valeriane ♫ ♫ ♫¨* replied to Annaig56:
M@rie ♥ ♥ said:
Valeriane ♫ ♫ ♫¨* replied to M@rie ♥ ♥:
guenievre said:
Valeriane ♫ ♫ ♫¨* replied to guenievre:
Elisabeth (moi,élo) said:
Valeriane ♫ ♫ ♫¨* replied to Elisabeth (moi,élo):