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Johnny : l'album posthume
L’album posthume de Johnny Hallyday, Mon Pays c’est l’Amour, est disponible depuis ce matin.Mis en place à 800000 exemplaires et déjà certifié disque de platine avec plus de 100000 précommandes, c’est l’événement discographique de l’année.Mais c’est surtout, et avant tout, un très bon disque de Johnny! Peut-être pas le meilleur (De L’Amour garde notre préférence), mais un de ses plus réussis. Nous avons pu l’écouter en avant-première et en parler avec Maxim Nucci (Yodelice) qui a coécrit la plupart des titres et l’a réalisé.Voici ce qu’on en pense et ce qu’on en sait, chanson par chanson…

«J’en parlerai au diable»: premier titre, premier single et probablement la meilleure chanson du disque. Elle donne le ton: très rock mais moins épuré, plus épique que le précédent (De L’Amour).Du pur Johnny, magnifiquement chanté, d’une voix incroyablement préservée, voire régénérée.Le texte est inspiré d’une chanson de Ray Wylie Hubbard (Conversation With The Devil), mais on ne pourra pas évidemment pas s’empêcher d’y entendre les mots d’un homme qui sait que la fin est proche: «Si l’heure vient à sonner, demain soir à sa table, j’assumerai mes choix et lui seul m’entendra» (9/10)
«Mon Pays c’est l’amour»: la chanson qui donne son titre - un peu gangnan- à l’album, est loin d’être une sucrerie.C’est au contraire un rockabilly au son très cru, introduit du classique «One, two three, four» Cochranien.Dans la lignée des «Rocks les plus terribles» de Johnny (8/10)
«Made in Rock’n’Roll»: un autre rockabilly, adapté de «Let The Good Times Roll» de JDMc Pherson, avec une intro qui rappelle «La Fille de l’été dernier». Ce devait être le titre de l’album et de la tournée, mais Johnny a refusé: trop facile (8/10)
«Pardonne-moi»: première ballade «épique», sur laquelle Johnny pousse la voix façon «Diego».Un chouette solo de guitare Dean Parks? Val Mc Collum?Yarol Poupaud?Yodelice?) vient tempérer les envolées de violons.Le texte («Comment pourrais-je tromper la mort quand elle me sourit?») sonne comme un adieu (6/10)
«Interlude»: un instrumental grandiloquent d’Yvan Cassar qui devait s’accrocher à la fin de «J’en parlerai au diable».Merci à Yodelice de nous avoir épargné ça! Placé à cet endroit, il sert de passage de la face A à la face B.Ou de transition dans la setlist d’un concert, puisque c’est dans cette idée que Maxim Nucci a agencé l’album (3/10)
«4M2»: un blues de prison à la Johnny Cash, comme Johnny les aimait.La chanson avait été composée pour De L’Amour et était restée inutilisée.La faiblesse chronique des textes commence à se remarquer… (6/10)
«Back in LA»: retour au gros son des stades que recherchait Johnny pour cet album. Miossec signe un texte que les exégètes ne manqueront pas d’interpréter (à tort) comme une prise de position dans la polémique sur la «citoyenneté» de Johnny.C’est juste la chanson d’un gars qui espère le retour de sa femme (7/10)
«L’Amérique de William»: une ballade acoustique à la dobro, avec chœurs gospel.Après «Tennessee», le texte (signé Jérôme Attal) évoque William Faulkner, mais de manière beaucoup plus cliché et maladroite: «Sur les photos des customs il y a de la vie en Kodachrome» (6/10)
«Un enfant du siècle»: «Que restera-t-il de nous?» se demande Johnny dans ce rock très enlevé et accrocheur, en forme de bilan générationnel. Peut-être cela justement: du rock! (8/10)
«Tomber encore»: la chanson d’un fan (Boris Lanneau) qui avait fait passer un cahier rempli de textes à Johnny. Yodelice en a tiré une power ballade Springsteenienne, rehaussée par la guitare de Yarol Poupaud (8/10)
«Je ne suis qu’un homme»: «Le monde qu’on espérait ne verra pas le jour» conclut Johnny qui prend sa part de responsabilité dans l’échec de sa génération à changer le monde.Une très belle power ballade qui termine l’album sur une note mélancolique (9/10). Les fans vont adorer ce disque...