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Pour mes vacances d'été, j'ai décidé de repartir en Espérantie, comme je l'avais fait en 2006 au château de Grésillon, pour continuer à pratiquer l'espéranto en situation réelle.
FESTO est la rencontre annuelle organisée par JEFO (espéranto-jeunes). Cette année, la rencontre a eu lieu à Zwingenberg en Allemagne, du 8 au 15 août, en collaboration avec GEJ, l'association allemande.
Pour la première fois, je suis allé à une rencontre d'espéranto dans un pays dont je ne maîtrise pas la langue. Cet article existe en version française et en version espéranto : merci de corriger la traduction dans les commentaires s'il y a des erreurs.
8 août : Voyage vers FESTO
J'habite à La Ciotat, mais je suis parti de Desingy, où habitent mes parents. Je suis passé par Mulhouse, en contournant la Suisse. Après Mulhouse, on sent le passage des autoroutes françaises aux autoroutes allemandes. Il n'y a pas de péages, mais les autoroutes sont globalement moins bonnes. Il y a même des panneaux pour vous prévenir quand l'autoroute est bosselée. La vitesse est illimitée (recommandation à 130), sauf à quelques endroits comme les embranchements où elle est souvent limitée à 120. On sent que la voiture est importante en Allemagne.
Après quelques kilomètres, je suis arrivé sur des autoroutes construites en morceaux, qui sont un héritage de la seconde guerre mondiale. En effet, à ce moment-là, ces carrés d'autoroute était plus facile à remplacer.
Sur une aire d'autoroute, les toilettes sont payantes, et ce qui m'a surpris, c'est qu'on obtient un ticket d'entrée/sortie, avec un ruban hologramme ! Les 0,50€ du ticket peuvent être déduit d'un achat dans la boutique, mais je ne sais pas s'il était vraiment nécessaire de mettre un hologramme sur les tickets pour décourager les faussaires en tickets de toilettes :)
Je suis arrivé à FESTO pour le repas du soir, où j'ai retrouvé des têtes connues il y a 3 ans. La première soirée est traditionnellement consacrée aux présentations et à des jeux pour se souvenir des prénoms.
Cette première soirée s'est achevée par un bon concert de Stefo à la guitare, où il a fait la meilleure blague de FESTO :
« Si John Lenon avait été espérantiste, il se serait appelé Joh Leno pour laisser de la place pour l'accusatif »
9 août : assemblée générale de JEFO, visite de Zwingenberg
Le petit déjeuner est prévu entre 7h30 et 8h30, ce qui est un peu dur pour des vacances. Heureusement, on peut finir sa nuit jusqu'à 10h30 où Guillaume a organisé un jeu sur les poèmes.
Après le repas de midi, j'ai enfin compris comment fonctionne un accordéon, grâce à Fabien, qui m'a expliqué que la main gauche permet en fait de réaliser des accords entier.
À 14h, l'assemblée générale de JEFO a commencé. On a fait le tour des projets au point mort (JI, VK, BD Asterix), des projets qui marchent (kalendaretoj, t-shirts, FESTO) pour ensuite passer à l'élection des komitatanoj (membres du comité), où je n'étais pas candidat. Il y aura probablement un compte-rendu publié quelque part sur le net.
J'ai fait la découverte du terme « mojosa », qui est utilisé par les jeunes pour décrire quelque chose de cool. En cherchant sur le net, on voit que le terme existe seulement depuis 2003, mais qu'il est de plus en plus utilisé. L'espéranto est une langue vivante.
Ensuite, nous avons marché dans Zwingenberg pour un jeu où l'on avait une liste de choses à prendre en photos, en attendant le repas du soir.
La soirée a commencé par un concert de Guillaume au piano, que j'ai vraiment trouvé génial. C'était rythmé, énergique et avec de l'humour. Il a même chanté une chanson en allemand dont il ne comprenait pas les paroles, mais le plus drôle, c'était la parodie de PafKlik en valse. Vous pouvez écouter l'enregistrement de Gijom « Fek al Esperanto » en live pendant FESTO. Cette chanson était déjà une parodie, puisqu'elle encourage les espérantistes à arrêter l'espéranto :)
La soirée s'est poursuivi par un karaoké. Finalement, je suis aller me balader un peu en ville pour constater que Zwingenberg est complètement mort la nuit.
10 août : Roche et rock
Le lever pour le petit déjeuner est suivi d'une présentation sur ICE, le réseau de train allemand à grande vitesse. Il y a une forte communauté de cheminots espérantistes, ce qui explique qu'il y ait une fédération des associations nationales de cheminots espérantistes, la IFEF. Leur slogan est sympa : « Le rail relie les pays, l'Espéranto les peuples ».
Après le repas de midi et la sieste, nous avons fait une excursion sur la montagne de Zwingenberg en montant au sommet par la forêt. J'ai beaucoup krokodilé sur Linux et nous avons vu une chèvre.
Le soir, nous avons eu un concert d'Alles Francesca (groupe allemand invité) puis ensuite de Supernova. Je n'aime pas trop le rock, mais c'était quand même sympa. Platano, une moitié de la Pafklik, les a rejoint pour une chanson.
Ensuite, il y a eu discothèque et l'évènement le plus marquant a été la virtuosité linguale d'une demoiselle. Heureusement qu'elle n'avait pas le H1N1, elle aurait fait 5 victimes. On m'a toujours dit que l'espéranto favorisait la diversité des langues, je comprends maintenant ;)
La soirée s'est calmement terminée par une promenade dans la ville, avant une bonne nuit de sommeil qui m'a fait manqué le petit déjeuner.
11 août : Pluie et eau
La pluie ne dure pas longtemps dans cette région, mais le sol reste humide. Malgré le temps plutôt gris qu'il y avait alors qu'on était en plein été, une bonne partie des toits des maisons ont des panneaux solaires.
L'après-midi, nous avons eu un cours de danse à 2, pour préparer le concert du soir. Ceux qui me connaissent savent que je n'aurai manqué ça pour rien au monde.
La première danse est une ronde en se tenant la main, en alternant filles et garçons. Tout le monde avance de 4 pas, puis recule, ensuite seulement les filles, ensuite seulement les garçons, qui en profitent pour changer de cavalière. Chaque couple tourne alors sur lui-même en se tenant fermement les 2 mains. Ensuite, le couple avance dans le sens de la ronde, avec la main droite dans la main droite sur l'épaule droite de la fille et la main gauche dans la main gauche. Et on recommence.
La deuxième danse est en couple, tourné dans le sens trigo, en se tenant une main, les filles à l'extérieur du cercle. On fait 4 pas dans le sens de la marche, demi-tour en changeant de main, puis 4 pas en arrière (et donc dans le même sens). On repart ensuite en avant pour 4 pas, demi-tour et 4 pas en arrière. On fait ensuite un petit saut pour se rapprocher l'un de l'autre, on resaute pour revenir. Le garçon et la fille échange leur place (fille à l'intérieur du cercle). La fille passe sous le bras du garçon et change de cavalier.
La troisième est une danse bretonne. Le principe est de faire un pas chansé (sans sauter) vers la gauche, puis de faire la même chose vers la droite, mais avec des pas plus petits, ce qui fait qu'on avance vers la gauche. On se tient par les petits doigts et on enroule et on déroule en faisant de 9.
Pour la quatrième, les hommes et les femmes se mettent sur 2 lignes face à face. 2 pas chassés cours en avant pour se retrouver proches, puis 2 pour revenir, 4 fois. Ensuite, la même chose, mais en échangeant les places, 4 fois.
Après la danse, on est allé à la piscine. Il y avait un toboggan, mais le plus drôle, ça a été la piscine ronde à vagues, où on a chanté une bamba pendant 20 minutes en créant un courant circulaire dans la piscine.
Après le repas, on a discuté avec un violoniste coréen qui parlait français sur l'espéranto. Ce qui était drôle, c'est qu'il prenait tout au premier degré. Par exemple, ils nous a demandé s'il y avait un secret entre les espérantistes, et on lui a dit que oui, mais qu'on pouvait pas lui dire puisque c'était secret :) Il y a vraiment cru, et a demandé le lendemain comment ça se passait pour connaître ce secret.
Le concert de ce soir-là était Kapriol, une troupe qui fait de la musique celtique en espéranto. On a beaucoup chanté en canon, et on a ensuite dansé les danses apprises.
Les filles ne le savent probablement pas, mais c'est pendant la danse que je les teste. Est-ce que qu'elle résiste ? Est-ce qu'elle suit ? Est-ce qu'elle sourit ? Comme ces danses changent de cavalière, il suffit d'un morceau assez long pour se faire une idée du caractère de chacune. Surtout, ne leur dites rien ;)
Kapriol s'est ensuite associé à Tone, un brésilien dont je reparlerai, pour faire un bœuf très sympa. La soirée s'est terminée en Karaoké, animée par la charmante Eli.
12 août : Métal et verre
Tôt le matin, nous sommes allé à Francfort en train. La ville a été détruite pendant la guerre. Elle est donc très moderne et je regrette de ne pas pouvoir voir plus de bâtiments anciens. Nous avons vus beaucoup de gens en costard, sortant d'immenses tours en métal et en verre. Les églises que nous avons visitées n'était pas tellement décorées, malgré des orgues vraiment très impressionnants.
Le soir, Kapriol nous a fait un concert et nous avons beaucoup dansé, toujours les danses apprises la veille. Les filles ont même mieux dansé que la veille. Nous avons ensuite regardé le film « Le huitième jour » sous-titré en Espéranto, avant de finir à la soirée discothèque.
13 août : Froid et glace
Réveil à 9h30 pour le cours de tournage de crayon. Le principe est de faire tourner son crayon dans la main, comme le font de plus en plus les étudiants à l'université. Il y a des figures faisables et d'autres plus difficiles.
L'après-midi, il faisait gris, mais nous avons été au lac à pied. Après une partie de « 6 qui prend » (j'adore ce jeu), nous nous sommes baigné, juste avant qu'il ne commence à pleuvoir.
En attendant le train pour le retour, j'ai appris l'existence d'une banque solidaire, la NEF, qui est une banque coopérative. Vous avez une carte bleue normale, mais vous achetez des parts de votre banque, et vous avez le droit de vote en assemblée générale. J'ai cru comprendre qu'il y a un mouvement pour essayer d'instaurer l'espéranto comme langue de travail.
Nous avons ensuite mangé une glace (j'ai pris des spaghetti au chocolat), et j'ai appris que le PDG de la boîte des yaourts « Vrai », qui est la même que celle qui fait Sojasun, est favorable à l'espéranto. Cette boîte, c'est Triballat Noyal, une entreprise française qui a racheté une entreprise italienne et qui a fait le pari d'utiliser l'espéranto comme langue de travail. Ils ont le label Entreprise Esperanto.
Le soir, nous avons eu 2 concerts : celui de Platano (de la Pafklik), en première partie, suivi de Tone, un brésilien qui a la capoeira dans le sang.
Le style de Platano est plutôt dans un style rap hiphop agressif, comme on l'a connu en France avec NTM, et a enflammé la salle avec « Fek al Esperanto », qui est bien entendu de l'humour.
Tone joue plus sur la rythmique et dégage une énergie communicative, ce qui le rend plus accessible pour ceux qui n'apprécient pas le hiphop. Il s'est même permis de faire des morceaux plus calmes, ce que je n'avais jamais vu dans le hiphop.
La soirée a continué en discothèque, mais j'en ai profité pour jouer au loup-garou, pendant que mon belge préféré s'amusait à reconnaître les signes d'intérêt féminins (beau gosse !).
14 août : Réunion des éléments
Cette dernière journée a vraiment été représentatif de l'Espérantie : on y trouve beaucoup de choses différentes, toutes plus intéressantes les unes que les autres.
La matin, j'ai assisté à une présentation sur l'aide qui a été apportée par IEJ, l'association des jeunes espérantistes italiens, lors du tremblement de terre du printemps dernier.
Je suis arrivé au milieu de la présentation sur la musique de Vinilkosmo. J'ai eu de la chance, je suis arrivé lors de la présentation de l'année 2006, c'est-à-dire que j'ai eu la suite de la présentation d'il y a 3 ans.
Après le repas, on est allé au château qui surplombe Zwingenberg. J'ai mieux apprécié cette excursion que l'autre et le château permet vraiment de voir un vrai panorama.
De retour de l'auberge de jeunesse, il y a eu un apéro pour le dernier jour, pendant lequel on a remis un T-shirt FESTO et 2 BD Spirou en espéranto au gestionnaire de l'auberge de jeunesse, avant le repas. Pendant la digestion, j'ai appris des rudiments de Toki Pona. Oui, c'est encore une langue bizarre que personne ne parle...
Cette dernière soirée a commencé par Inicialoj DC, qui chantait et jouait de la guitare électrique sur une vidéo projetée. La musique était sympa, et j'ai bien aimé le concept.
Ensuite, c'était soirée internationale, et chacun pouvait proposer de faire quelque chose. Il y a d'abord eu un bœuf avec des berimbaus, un accordéon, un violon et un didgeridoo et Tone en chanteur. C'est le genre d'orchestre que vous ne verrez qu'en Espérantie.
Il y a eu ensuite du chant avec piano, de la pub pour aller à JES (qui peut résister à Julia, Eli et Sophie ?), les VVĈP (les Red Hot Chili Peppers, en espéranto et en vieux), de l'accordéon avec Quentin, et aussi avec Fabien (ma préférée c'est « With or without you »), Cristina a chanté. Et c'est la première fois que j'ai vu, en vrai, quelqu'un jouer du thérémine, merci Gianmarco !
Et jusqu'à 4 heures du matin, on a bien dansé, et j'étais suffisamment alcoolisé pour être la 6ème victime. On a discuté des relations hommes-femmes, avec Jean-Benoît et Le Belge, en regardant un lever de lune sur la forêt.
J'ai vu une étoile filante ce soir-là, j'ai fait un vœu. Elle est passée vite, mais elle était sûrement verte.
15 août : Retour
Réveil vers les 10 heures, l'auberge avait laissé des trucs à manger même pour les lève-tard, c'était sympa. J'ai donné un petit coup de main pour le rangement, avant de dire au revoir à ceux qui n'étaient pas encore parti. Une question revient souvent : « Est-ce que tu vas à JES ? »
FESTO, c'est un peu comme Lost. On a aimé l'histoire, on a essayé de comprendre les personnages et on a juste envie de savoir où ça va continuer la saison prochaine.
1 comment
Platano [La Pafklik] said:
MoJoSo mi ne shatas tro ankaù... Sed mi ne pensas ke malache signifus la same..
Modrena Juna Stilo Malache !
Moderneco achas
Juneco ankaù ofte
Sed chu tiom malbone krei novan vorton?
Pli bone krei ol preni de la angla ?
Amuzighi kun lingvo ne nepre estas sagxa sed ankaux ne chiam stulta...