Si vous m’aviez dit il y a six mois que je voterais pour M. Macron, je vous aurais ri au nez.
Mais il est vite devenu le seul candidat possible contre une bande de brutes bornées et violentes qui entendaient s’emparer du pouvoir dans mon pays, ma patrie des Philosophes et de la liberté, pour peut-être ne plus le rendre.
Au nom de ma patrie, ces Trublions, si peu différents de ceux dont se moquait déjà Anatole France, beuglent leur refus du partage, la nostalgie d’un passé d’images d’Épinal, assez bon à leurs yeux pour duper ce peuple qu’ils méprisent : les fausses nouvelles qu’ils ont répandues en abondance font voir qu’ils comptent sur son manque d’esprit critique.
Les gros bataillons du lepénisme, ce ne sont pas des chômeurs au désespoir, ce sont des employés qui ne veulent rien partager : « moi je travaille, je ne veux plus payer pour les profiteurs du système et les étrangers ». Le fond du lepénisme, c’est un égoïsme farouche et borné : les capitalistes mondialistes ont compris qu’en donnant aux malheureux un os à ronger, on garde plus facilement son gigot. Les lepénistes veulent garder aussi l’os.
J’ai peu regardé, peu écouté Macron avant le vote, de peur d’être déçu par celui que de toute façon je choisirais, et surtout de lui trouver des faiblesses qui me feraient redouter sa défaite et le succès des hordes brutales.
Maintenant que c’est fait, je le regarde un peu plus, et ses différences souvent me plaisent. Je regarde peu la TV, mais il m’est arrivé d’entendre de loin des éclats des discours de Fillon ou Le Pen, où j’identifiais toujours le ton du mensonge avant d’entendre les paroles. Une sorte d’emphase déclamatoire surannée, où quand on écoute malgré tout, on est sûr, comme les enfants qui cherchent des œufs de Pâques dans le jardin savent qu'il y en a, de découvrir exagération, mensonges et fausses informations à profusion.
Macron, lui, reste dans la litote ; sur ce point, ses discours sont même critiqués pour leur ton monocorde, mais c’est une façon de rejeter la grandiloquence surannée de ses adversaires. Car le discours de meeting politique est une survivance d’une autre époque.
Il ne fait pas croire au peuple qu’il est comme eux – pas comme Fillon qui, après tant de malversations, osait déclarer sans rire qu’il n’arrivait pas à boucler ses fins de mois rien que pour ressembler à l’image fantasmée de l’électorat dont il gueusait les voix ! Est-ce assez croire les gens plus bêtes qu’ils ne sont !
Il est normal que le chef soit supérieur. Il ne s’encanaille pas comme Berlusconi ou Sarkozy – qui suivaient par là leur vraie nature en croyant ressembler aux électeurs méprisés. Pas de « Casse-toi, pauv’ con ! ». Il renoue, sans devoir renoncer à l'attitude cool qui convient aujourd'hui, avec la dignité qu’un consensus tacite attache encore à la fonction présidentielle. C’est le seul qui n’essaie pas bêtement d’appliquer les recettes de Trump parce qu’elles ont réussi une fois aux États-Unis.
Il n’est pas comme Trump, Marine ou Fillon le maître un peuple de hackers (auxquels on pardonne même d’être étrangers), de voleurs de correspondances numériques, de twitteurs, Fessebouqueurs et même de robots spammeurs. Mais par une maîtrise habile de la com’, il impose un ton digne et familier dans les relations avec les journalistes et la population, sourire et clin d’œil implicite en réponse aux questions les plus embarrassantes.
Je n’attends pas de lui des réformes éclatantes : le répit qu’il nous offre me suffit presque déjà, et la nouveauté de sa communication me ferait presque espérer.
Mais il est vite devenu le seul candidat possible contre une bande de brutes bornées et violentes qui entendaient s’emparer du pouvoir dans mon pays, ma patrie des Philosophes et de la liberté, pour peut-être ne plus le rendre.
Au nom de ma patrie, ces Trublions, si peu différents de ceux dont se moquait déjà Anatole France, beuglent leur refus du partage, la nostalgie d’un passé d’images d’Épinal, assez bon à leurs yeux pour duper ce peuple qu’ils méprisent : les fausses nouvelles qu’ils ont répandues en abondance font voir qu’ils comptent sur son manque d’esprit critique.
Les gros bataillons du lepénisme, ce ne sont pas des chômeurs au désespoir, ce sont des employés qui ne veulent rien partager : « moi je travaille, je ne veux plus payer pour les profiteurs du système et les étrangers ». Le fond du lepénisme, c’est un égoïsme farouche et borné : les capitalistes mondialistes ont compris qu’en donnant aux malheureux un os à ronger, on garde plus facilement son gigot. Les lepénistes veulent garder aussi l’os.
J’ai peu regardé, peu écouté Macron avant le vote, de peur d’être déçu par celui que de toute façon je choisirais, et surtout de lui trouver des faiblesses qui me feraient redouter sa défaite et le succès des hordes brutales.
Maintenant que c’est fait, je le regarde un peu plus, et ses différences souvent me plaisent. Je regarde peu la TV, mais il m’est arrivé d’entendre de loin des éclats des discours de Fillon ou Le Pen, où j’identifiais toujours le ton du mensonge avant d’entendre les paroles. Une sorte d’emphase déclamatoire surannée, où quand on écoute malgré tout, on est sûr, comme les enfants qui cherchent des œufs de Pâques dans le jardin savent qu'il y en a, de découvrir exagération, mensonges et fausses informations à profusion.
Macron, lui, reste dans la litote ; sur ce point, ses discours sont même critiqués pour leur ton monocorde, mais c’est une façon de rejeter la grandiloquence surannée de ses adversaires. Car le discours de meeting politique est une survivance d’une autre époque.
Il ne fait pas croire au peuple qu’il est comme eux – pas comme Fillon qui, après tant de malversations, osait déclarer sans rire qu’il n’arrivait pas à boucler ses fins de mois rien que pour ressembler à l’image fantasmée de l’électorat dont il gueusait les voix ! Est-ce assez croire les gens plus bêtes qu’ils ne sont !
Il est normal que le chef soit supérieur. Il ne s’encanaille pas comme Berlusconi ou Sarkozy – qui suivaient par là leur vraie nature en croyant ressembler aux électeurs méprisés. Pas de « Casse-toi, pauv’ con ! ». Il renoue, sans devoir renoncer à l'attitude cool qui convient aujourd'hui, avec la dignité qu’un consensus tacite attache encore à la fonction présidentielle. C’est le seul qui n’essaie pas bêtement d’appliquer les recettes de Trump parce qu’elles ont réussi une fois aux États-Unis.
Il n’est pas comme Trump, Marine ou Fillon le maître un peuple de hackers (auxquels on pardonne même d’être étrangers), de voleurs de correspondances numériques, de twitteurs, Fessebouqueurs et même de robots spammeurs. Mais par une maîtrise habile de la com’, il impose un ton digne et familier dans les relations avec les journalistes et la population, sourire et clin d’œil implicite en réponse aux questions les plus embarrassantes.
Je n’attends pas de lui des réformes éclatantes : le répit qu’il nous offre me suffit presque déjà, et la nouveauté de sa communication me ferait presque espérer.
2 comments
MIKELO (Michel Derey… said:
Ouf!... Le FHaine n'a pas réussi à saborder notre démocratie malgré ses discours démagogiques... Le parti "dédiabolisé" de Le Pen 2 est un copié-collé à peine reficelé du FN de Le Pen 1er....Un ravalement de façade bleu marine pour mieux tromper... Beurck!...
Roland Platteau said:
Et on n'a pas arrêté de la matraquer comme une marque de lessive pour faire que les électeurs "votent comme on leur dira de voter" comme disait Tocqueville en 1849
La France s'enfonce de plus en plus dans un désastre historique et une "dictature qui ne dit pas son nom"