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C'est pas tous les jours qu'elles rigolent...
Le grand projet socialiste de Najat Vallaud-Belkacem : interdire la prostitution.
Est-ce ainsi qu'on viendra à bout du chômage ?
En votant pour les socialistes, on pensait que ça ne pouvait pas être pire, mais on commence à douter. Le vrai problème qui devrait se poser à un gouvernement socialiste est à mon avis celui-ci :

Comment restituer aux gouvernements et aux peuples un peu du pouvoir de décision que est aujourd'hui entre les mains d'une oligarchie fondée sur l'argent, et qui gouverne le monde au moyen d'instances internationales cooptées qui ne sont pas soumises au suffrage populaire ? Comment parvenir à ce que le sort des individus ne soit plus décidé par les lois du marché ?

Un cas un peu simpliste : comment une "agence de notation" privée peut-elle décider du sort d'un état et ruiner ses citoyens ? le fait-elle de façon vraiment désintéressée ou parce que ses membres ont préalablement joué à la baisse sur le sort de cet État ?

Eh bien j'apprends qu'au lieu de se lancer dans ce beau combat, la jeune et fringante Najat Vallaud-Belkacem propose ...d'abolir la prostitution. Projet déjà envisagé sous le pouvoir précédent ; c'est moins étonnant puisque le prohibitionnisme est essentiellement une attitude de droite, mais c'était déjà sur une proposition socialiste.

Qu'est-ce que ça a à voir avec les difficultés du monde et la crise de la civilisation ?


À mon avis, faute éliminatoire pour cette jeune femme qui paraissait brillante et doit se souvenir encore des examens et des concours où certaines erreurs étaient aussi éliminatoires, parce qu'elle révèle qu'elle est futile et ne sait pas mettre en perspective ce qu'elle observe (1).

Soulever de tels faux débats est en outre une attitude visant généralement à ne pas traiter les vraies questions : « Voilà un parfait exemple de ce qu’est la démocratie néo-libérale : des débats triviaux sur des questions minimes entre partis qui, fondamentalement, poursuivent la même politique favorable aux milieux d’affaires » (Robert W. McChesney dans la préface de Le profit avant l'homme, de Chomsky). (2).

On risque d'en arriver vite à une gauche comme celle de Jospin avant 2002, gauche-caviar, gauche-gadget, gauche des belles dames bien coiffées, toujours à-côté de la plaque, réformant le droit à l'image ou le statut des détenus quand il aurait fallu s'occuper de réformer les retraites, au lieu d’abandonner le dossier aux griffes de la droite en ne le traitant pas.

En attendant, François, de grâce, j'avais fondé sur toi quelques espoirs, s'il te plaît, renvoie Najat Vallaud-Belkacem et ses pareil(le)s, elles ne font pas le poids, elles ne comprennent rien à ce qui se passe vraiment, et entoure-toi de gens qui sont conscients des vrais problèmes du monde et qui n'ont pas peur de se mouiller...

(1) En supposant que la faute lui en incombe entièrement : elle est porte-parole du gouvernement (ce qui la fiche mal, en donnant l'impression que le gouvernement se prend la tête avec des conneries), mais aussi « ministre des droits des femmes ». Or la cause féministe est un des alibis favoris de la bien-pensance pour éviter de traiter des questions plus graves, et c'est le premier ministre qui a choisi d'y consacrer un ministère.

(2) Le pseudo-débat sur le « mariage pour tous », avec toutes les ratiocinations minuscules qu'il engendre, est une diversion de la même sorte. Pendant qu'on parle de cela, on oublie les licenciements et le triomphe du MEDEF.