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Le grand quatre cents mètres

C’est des milliers d’heures à s’attendre,

des milliers de singes en hiver,

des milliers, gelés à pierre fendre,

à des milliards d’années lumières;



c’est des milliers d’étoiles qui filent,

sans espoir d’arriver, jamais,

des milliers d’astres qui s’éteignent

en des milliardièmes de poussières;



c’est des milliards de presque frères,

enfants des pierres, rivés au sol,

vers de terre ignorant l’envol,

petits cailloux dans l’univers,



des milliards de presque poissons,

compagnons d’un même naufrage,

buvant la tasse, le gros bouillon,

dans un grand quatre cent mètres, quatre nages;



c’est des milliards d’êtres humains

sortis de l’œuf et s’époumonnent,

c’est des noirs, c’est des blancs, des jaunes,

nus comme la peau de leurs mains

et qui s’éveillent, et qui s’étonnent

devant le petit jour qui vient,

et qui se cherchent, et qui en vain

s’apprivoisent et puis s’abandonnent.

1 comment

Magoo said:

Oui. Le grand inventaire de la grande aventure.
12 years ago ( translate )