Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
Je me suis promené dans le petit jardin
Qu'éclairait doucement le soleil du matin,
Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle.
Rien n'a changé. J'ai tout revu : l'humble tonnelle
De vigne folle avec les chaises de rotin...
Le jet d'eau fait toujours son murmure argentin
Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle.
Les roses comme avant palpitent ; comme avant,
Les grands lys orgueilleux se balancent au vent.
Chaque alouette qui va et vient m'est connue.
Même j'ai retrouvé debout la Velleda
Dont le plâtre s'écaille au bout de l'avenue,
- Grèle, parmi l'odeur fade du réséda.
Paul Verlaine (Poèmes saturniens)
3 comments
'ºLº' said:
Amour non partagé comme nous le rappelle la statue de Welleda..
Reminiscence .. Pousser la porte de la mémoire ..
J'aime ce vers :
"Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle."
Pourquoi Verlaine le " pur", Lorenzo stp? Bien étrange choix d'adjectif ..
Toi qui es fan , connais-tu "L'Autre Verlaine" de Goffette ?
« Dans son exil parisien, parlez-lui donc de l’herbe, moite comme une main de femme, et luisante comme une promesse, parlez-lui de ce vert qui roule dans son nom et qu’il cherche en vain dans la lumière de l’absinthe, et tout en lui, en un instant, redevient doux comme la laine. »( Guy Goffette )
Un délice
Merci Amilis .
Amilis said:
j-p l'@rchéo said: