1323 mètres d'altitude. Deux feuilles de hêtre dansent au dessus du vide. Elles sont suspendues par un vent violent qui souffle en haut d'un cirque de roches aux parois abruptes. Sur le parking d'en bas nous avions bien ressenti ce vent fort mais, au sommet du Hohneck, il souffle tant qu'il est difficile d'entendre parler son voisin. Marc et Denis se sont joints à Didier pour venir à notre rencontre. Ils font tous partie du Club Photo de Dombasle. La première rencontre a eu lieu sur le parking d'en bas avant de reprendre les voitures et emprunter les lacets qui montent au sommet. Depuis la route nous apercevrons notre premier chamois. Un arrêt rapide pour l'observer. Le sourire jusqu'aux oreilles, nous reprenons la piste vers le sommet. En haut ça souffle. Une équipée de photographes vient garer leur voiture près de nous. Dès les portières ouvertes, deux gants s'envolent obligeant l'un deux à une course poursuite avec les taquineries du vent. Il n'est pas utile d'approcher si nombreux les chamois, Marc et Denis prendront une piste opposée à la notre. Dès les premiers mètres nous apercevons une tâche brune mouvante au loin. La tentation était bien grande d'aller droit vers la silhouette aperçue mais Didier nous fait prendre la piste de cailloux. Marcel est encapuchonné dans une tenue verte qui cache son maillot porte bonheur. Il n'entend pas les indications de Didier attentif à chacun de nous, expliquant le lieu, les bons spots, les réussites photographiques de son fils Teddy. Lauréat de plusieurs prix dont ceux de Montier en Der, tant recherché des photographes animaliers, Teddy mérite la fierté de son père. Didier nous guide sur le chemin qui mène aux chamois. La tâche brune a disparue. Nous approchons de la crête longeant la bordure du cirque. Quelques photographes sont déjà présent. L'endroit semble connu comme les digues du lac du Der en période de migration. Didier nous invite à dépasser l'endroit pour nous rendre sur un aplomb au dessus d'une pente bien raide. - "C'est ici que les chamois passent la nuit. Si vous venez demain dirigez vous lentement jusqu'ici ..." Il s'approche du bord et nous fait signe du bout des doigts de nous approcher. Deux doigts sont levés puis trois. Nous approchons lentement, à demi accroupis. Et la, à une vingtaine de mètres en dessous de nous une petite troupe de chamois broute la pente. Les deux premiers sont bien visibles, le troisième est derrière les rochers et les arbres. Ils semblent monter. -"Mets toi là, sur le coté. Tu les attends, ils vont monter." En effet après quelques minutes d'attente un jeune chamois passe la tête à travers le V d'un arbre à deux troncs. Clic clic, les appareils crépitent. Françoise, emmitouflée de la tête aux pied est au dessus de moi. Elle ne se prive pas de savourer l'instant. C'est un rêve qui se concrétise, un moment tant espéré. Je ne vois pas son sourire façon banane derrière le pull remonté bien haut mais je sais qu'il est là. Les chamois se déplacent et nous avec. Les horaires d'hiver ne nous feront pas de cadeau, le temps est gris et le jour fini tôt. La carte mémoire bien pleine nous retournons à la voiture. Denis et Marc sont déjà présents. Le temps d'une photo de groupe et d'une petite coupette de champagne et nous devrons déjà nous quitter. Encore un grand merci à Didier Bracart, un salut à Denis Gluzicki. Donnez bien le bonjour à Marc. Une sortie que j'ai hâte de renouveler. |
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Deodatus said: