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Retour sur mon voyage en Pologne - Claude

Nous sommes en septembre 2011. J'ai rendez-vous à l'aéroport Paris Charles De-Gaulle pour m'envoler vers Varsovie ou m'attends un guide naturaliste. J'ai décidé d'aller voir de plus près le brame de l'élan. Mon voyage ne sera pourtant pas tout à fait ce que j'en rêvais. C'est cette raison qui me fait écrire si tard ce voyage.

Revenons quelques semaines avant mon départ. Je rentre du travail comme à l'accoutumé. Sur la table de la cuisine un courrier m'attends. Sur l'enveloppe figure le logo de l'agence spécialisée dans les voyages pour photographe que j'ai choisi pour cette sortie. J'ouvre le courrier. Il s'agit de la confirmation du vol et des horaires. Rien d'extraordinaire mais cependant une chose attire mon attention. Le nom d'un autre participant figure à coté du mien. Il se prénomme Claude. Serions-nous que deux ? Claude est un prénom mixte. S'agit-il d'un homme ou d'une femme ? Ce prénom n'est plus vraiment à la mode. Quel age peut-il avoir ? J'en plaisante avec Odile, mon épouse.

Je suis arrivé de bonne heure à l'aéroport, j'ai mal dormi dans cet hôtel tout proche des pistes. Non, ce ne sont pas les avions qui m'ont dérangé mais cette satanée ventilation mécanique incontrôlée qui a fait un raffut du diable toute la nuit. Le bon coté des choses c'est que l'hôtel est à deux stations des guichets d'enregistrement. Il n'y a encore personne de l'agence pour m'accueillir mais j'ai tout ce qu'il faut pour entrer mes coordonnées dans la borne d'enregistrement. L'une d'elle n'est pas utilisée. J'y vais et comprends rapidement son abandon. Elle ne fonctionne pas. J'attends mon tour. Peu après, je me dirige vers une dame en uniforme qui m'accueille à son guichet avec un grand sourire. Je lui présente mes papiers. Elle me montre de la main le tapis roulant tout près d'elle. La bande mécanique pèse puis avale mon bagage qui disparait derrière un rideau lourd de plastique noir.

Les mains libres, sac photo sur le dos, je reviens vers l'espace de circulation. Là, un homme jeune tient entre ses mains une affichette au nom de mon agence de voyage. Il est entouré de quelques personnes. Je me présente. L'homme est souriant. Il me dit quelques mots que je ne comprends pas bien. Je suis encore sonné par la mauvaise nuit passée. Il vient de me présenter les personnes autour de lui mais il n'a pas prononcé le prénom de Claude. Il attend encore deux personnes. Plus tard, un grand gaillard au teint rouge s'avance vers nous. Il semble un peu perdu. Il s'adresse au porteur d'affichette qui l'emmène près des bornes d'enregistrement. Le temps passe, le gaillard revient. Le temps passe encore. La dernière personne attendue ne se présente toujours pas. Las d'attendre, l'homme de l'agence nous propose de passer les formalités douanières. Ca tombe bien j'ai envie de prendre un bon café et il n'y a rien de prévu dans cet espace de circulation. J'avance avec l'homme rouge tandis qu'une dame embrasse le restant de la troupe. Elle vient avec nous laissant derrière elle mari, père et mère. Nous passons les contrôles. Je trouve de quoi prendre une espèce de café brulant et coûteux puis rejoins mes compagnons de voyage.

Nous sommes installés dans la salle d'attente sur des bancs, succession de sièges en métal perforé. Les sacs à dos sont posé sur les sièges qui nous séparent. J'essaie d'entrer en contact avec l'homme rougeau. Il a une trentaine d'années. Il tremble et m'avoue avoir peur des voyages en avion. Impossible d'aller plus loin dans la discussion, il se lève fait le tour de la salle, se rassoit puis se relève. Il ne tient pas en place. J'entame alors la discussion avec la dame qui m'a été présentée mais dont je n'ai pas retenu le prénom. Elle aime faire des voyages, son mari aussi mais ils ne partent jamais ensemble. Ils gardent chacun leur tour les parents de monsieur.

Sur un siège, face à nous, un homme d'âge mur s'est installé. Il ne semble pas en bonne santé. Il entreprend la jeune fille assise près de lui.

- "Bonjour mademoiselle, vous aussi vous allez à la chasse ?"
Elle ne répond pas.

- "Moi, je vais chasser l'élan !" ajoute t'il entre deux toux.
Silence de la demoiselle.

- "Vous savez, je ne vais pas le chasser véritablement, je vais juste le prendre en photo."

Il a tout du Claude de mon courrier. Il semble avoir quatre-vingt ans. Que vient-il faire avec nous ? Le programme prévoit des marches longues. Il ne semble pas en état de nous accompagner.

Je l'aborde. Il s'agit bien de Claude. L'homme est sympathique et cultivé. Il me parle de sa passion des animaux dans le détail. Il m'impressionne. Il me dit n'avoir que soixante-cinq ans. Celà me rassure et je me dis qu'il a toute sa place avec nous, ... peut être.

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Retour sur mon voyage en Pologne : le guide naturaliste