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De l'ile Louise à l'ile Burnaby - Départ pour Sandspit

Nous sommes le premier mai. C'est le jour de mon départ. Les deux sacs étanches sont fin prêt. Le premier contient mes vêtements pour la semaine et le second, un sac à dos, protège le matériel photographique. Il est d'un orange pétant. Pas de quoi passer inaperçu avec ça sur le dos. Claire et Odile m'accompagnent jusqu'à l'aéroport. Nous avons de l'avance. Tant mieux, je n'aime pas être en retard. A l'enregistrement il y a la queue. Une employée d'Air Canada me fait passer plus rapidement dans une file où personne ne s'est entassée et je confie ma valise de vêtement au tapis roulant qui l'avale goulument. J'espère qu'il arrivera à destination sinon, là où je vais, je ne suis pas prêt de le récupérer avant une semaine. Dans mon sac à dos, il n'y a que deux serviettes et mon matériel. Pas de vêtement de rechange... Je croise les doigts.

J'ai du temps à tuer. Je fais le tour des magasins et regarde les casquettes à visière. Elles sont trop petites pour ma grosse tête. Après avoir avalé le casse croûte préparé le matin je me dirige vers le contrôle de sécurité. L'employée fait faire un va et vient à mon sac à dos. Avec tous les câbles d'alimentation et les batteries l'écran de contrôle du scanner affiche ce qui ressemble à une bombe à retardement. A coté des câbles, mes boitiers et mes optiques sont décortiquées par le scanner. Toutes les lentilles sont clairement visibles, cela m'amuse. Tout se passe sans un sourire de l'employée concentrée sur son travail. Elle me laisse passer enfin.

Isabelle, la photographe qui m'a donné envie de faire ce voyage, doit prendre le même avion que moi. Je me rends à la zone d'embarquement où quelques personnes attendent sagement mais elle n'est pas là. Je m'assois confortablement et regarde l'horloge de temps en temps. Le haut parleur débite quelques phrases en anglais dont je ne fais pas très attention jusqu'au moment ou j'entends au milieu des accents anglophones : "Alane Gobeurte". Tiens, mais il s'agit de moi ! Effectivement je suis appelé par l'hôtesse d'accueil. Dans ma tête, je me dis qu'Isabelle cherche à me prévenir d'un contretemps. Il ne s'agit pas de cela, l'hôtesse me propose d'échanger ma place pour qu'une famille puisse se regrouper ce que j'accepte volontiers.

Dehors il ne pleut pas. Je me dirige vers l'avion. Il est petit et les espaces pour les bagages de cabine ne peuvent accueillir mon sac à dos. Je le dépose sur une étagère roulante qu'ils chargeront dans la soute. Tout le monde semble être installé. A coté de moi un homme discute avec deux dames installées derrière son siège. Je regarde ma ceinture pour l'attacher lorsque j'entends "- Ah ! Tu es là ! Bonjour Alain comment vas tu ?". C'est Isabelle. L'avion décolle et se retrouve rapidement dans les nuages.