C'était à se demander
Tu sais
Chaque jour qui passait
Dans le chambranle des portes je te voyais
tu sais
et dans le noir obscur des caméras
Mes yeux t'inventaient
tu sais
Et ce n'était pas une ombre
Ou un fantôme de la galerie des glaces
C'était toi
tu sais...
Mais tu sais tout cela puisqu'au matin du monde
Tu étais là
Déjà
Sombre , en guenille
La pâleur à ton front
Comme un diamant
Avide des sangs ,
Eternelle et froide
Tu buvais
Déjà
Dans le crâne d'un oiseau mort
Le chant de nos éphémérides.
Non, ne pars pas
Reste avec moi
Que je m'habitue aux parfums des fleurs fades
Aux longues nuits, yeux muets
sur la meute des étoiles éteintes.
C'était à se demander
Tu sais
si tu viendrais un jour
Je me suis tant battu
Coeur séché
Rose fanée, ratatinée aux trois gouttes de vie
C'était à se demander
Tu sais
Si ta robe que chaque jour tissait
Viendrait un soir, une nuit
Frôler mes pieds de pitié.
Non, reste, viens à moi
Emporte moi
Je suis las
Tu sais
Je n'ai pas la lumière dans les yeux
Et tous me tendent une main
Tu sais
Je ne peux plus la prendre.
C'était à se demander
Tu sais
Si au jour de mes mille ans révolus
Tu saurais enfin veiller
Sur ton enfant .
Car tout est lent , ma mère
Le ciel, la terre
La mer qui va son chemin bleue
Et même la lumière
Qu'au sourire dernier
J'accroche à mes dents.
Mère amère, o mort
Serre moi dans tes bras
Et que je dorme calme
d'avoir tout donné.
***
A mon père
4 comments
Anna Mélia said:
Armando Taborda said:
Le miroir de l'aube replied to Armando Taborda:
Le miroir de l'aube replied to :