L'ange bleue qui vient des fois
Signer mes nuits salées
Soulève la poussière
De mes cahiers brûlés
A l'encre de sa loi
Les mots se taisent enfin …
Il n'y pas de son
Mais des bruits de sabots ,
Un souffle rouge lave
Des ailes chasse-corbeaux
Et tout ce bruissement
Dans un seul ruisseau
Me saoulent pour que je lave
La fatigue dans ses eaux.
Je l'appelle Ma Reine
Où ma Valse au Château ,
Mon Sable des Arènes
Ma Dame aux Seins Couteaux…
Et qui pourrait en rêve
Savoir où vont nos peaux
Quand à la nuit s'enchaînent
La lampe et le bandeau ?
Tout est en teinte vive
Là où le mot s'achève.
L'ange bleue qui vient des fois
Ne crie pas son absence,
Elle capitaine mes rives
Par le pont des silences:
Je suis son bateau lent
Je la porte en deux barques,
L'une irait au jusant
Et l'autre vers la source…
Mais tais toi ! me dit l'Ourse,
Et laisse à son ressac
Le soin de ballotter
Le cuir de ta carcasse …
A l'encre de sa loi
Les mots se taisent enfin
C'est l'étoile qui mouille
Une pluie rayons grains
Tout est à chuchoter
Et la mort et la vie
Et le monde trop gris...
Pour nos espoirs fous
Elle en fait une chaîne
Elle l' allume à mon cou,
Amulette gri-gri
Aux danses du vaudou .
Tam tam fait mon coeur loup !
Solitaires et joyeux
Mes pieds tournent la danse
Autour de ses frou-frou
Puis l'ange déploie son elle
En bleu dentelles bleues…
" Ô brûle moi les ailes
Au cru de tes baisers,
Déchire mon indolence
Achève mon brasier ,
Crevasse, creuse, plonge et
Mélange l'ange bleue
Au noir de ta fumée ,
Secoue ton innocence
Et crève la d'un coup.
Car tu es l' homme aimé
A qui tout est permis:
La douceur de l'âme mie ,
Le rire des cruautés."
Et quand tout est brûlé
A l'aube où vient le temps
Je sais qu'il me faudra
L'attendre très longtemps.
Ne dis plus que tu m'aimes
Je reviendrai un jour ...
Et ma langue perdue
Dans la sueur de l'ange
Rêvasse des poèmes
Sur mes cahiers brûlés.
Je t'attends ,disent ils,
Et les mots se mélangent...
*
L.D , le tableau des incandescences
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Anna Mélia said: