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Le virtuel encore



Essenine n'est pas mon poète préféré, mais il a ce poème -là, bouleversant de beauté qui, mot-à-mot ,se réduit à :
« Ma vie, est-ce que je t'ai rêvée ?
C'était comme si
Un matin sonore de printemps
J'avais galopé sur un cheval rose. »
....On vit notre vie, on la rêve-qui sait ?
On croit savoir que le réel – s'est ce qu'on perçoit avec nos cinq sens , et l'imaginaire -c'est un sorte de monologue d'âme qui n'a aucun lien avec sensorialité.
Mais voilà que l'internet arrive et le monologue est remplacé par une relation interactive.
L'interlocuteur est là, mi-réel, mi-imaginaire, et c'est là le charme irrésistible d'une relation virtuelle, cette oscillation continue entre réel et imaginaire.
La possibilité de basculer vers le réel ou l'imaginaire pure est un danger qui la guette :dans le cas où on cède à l'envie de connaître notre interlocuteur « pour de vrai » elle perd son côté ludique.
Dans l'autre cas-elle perd ses repères de la réalité ,sans lesquelles on oublie vite.
L.