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Observations nocturnes
Il y a un animal que nous pouvions voir en Ecosse, c'est la martre des pins. Par contre, comme tous les mustélidés, l'animal n'est, le plus souvent, actif qu'à la tombée de la nuit. Pour mettre toutes les chances de notre coté, nous avons prévu d'effectuer une observation nocturne organisée par le Wildlife Watching.
Il est un peu plus de 20 heures. Nous attendons devant l'accueil du Glenmore caravan park. Comme les horaires d'ouverture du camping ne nous permettent pas de ressortir avec le "camion" nous avons commandé un taxi. C'est lui qui doit nous emmener au lieu de rendez vous prévu avec le Wildlife Watching.

Le chauffeur de taxi semble connaitre l'endroit. Il nous demande si nous sommes venu voir le "badger". Je ne sais quoi lui répondre, je ne connais pas la signification du mot "badger" en français. Je lui répond que je n'ai pas compris sa question. Le reste du parcours s'effectuera dans le silence.

Après avoir tourné à la gauche d'un monument, nous nous dirigeons vers le Loch An Eilen par une petite route en sous-bois. Le point de rendez vous se situe dans une propriété privée. Nous réglons le taxi et attendons. Nous sommes en avance. Bientôt une première voiture arrive avec des anglais munis de jumelles. Ils s'arrêtent et attendent eux aussi. Une seconde voiture puis une troisième. La nuit commence à tomber. Elle est fraiche. Les passagers restent dans leurs véhicules.

Après plusieurs minutes un gros véhicule tout terrain descend vers nous. Le conducteur arrête le véhicule et ouvre la portière. Pour nous, c'est une surprise. C'est John, notre accompagnateur de la journée ,qui est là devant nous. Il ne nous l'avais pas dit et pourtant nous lui avions parlé de notre sortie nocturne lui demandant même si nous pouvions garer notre "camion" à proximité. Il disait : "May be, i don't know." Il ne savait pas. C'est pour cette raison que nous avons pris un taxi et c'est lui qui avait donné l'heure de retour au conducteur.

C'est lui qui nous emmène maintenant dans l'observatoire, une cabine confortable et chauffée avec de larges fenêtres de tous les cotés. Une cloison sépare les deux cotés de la cabine mais nous pouvons passer d'un coté à l'autre en poussant un des rideaux qui permettent de filtrer la lumière. Des chaises, en nombre, sont installées tout autour. John nous explique les règles à tenir dans l'abri et nous montre quatre petits téléviseurs. Ceux-ci montrent différents sentiers surveillés par des caméras extérieures. Il s'installe devant et nous abandonne au silence.

La première heure est longue car le jour est encore présent et les animaux ne sont pas encore décidés à s'approcher de l'observatoire. Une souris tente désespérément d'attraper un grain de maïs posé sur une roche proche de la fenêtre située à l'arrière de la zone d'observation principale. Elle sent notre présence et s'effraie avant même d'arriver à la nourriture convoitée.
Après quelques temps, les personnes les plus âgées s'installent sur les sièges. Leurs yeux commencent à se fermer et leurs têtes deviennent lourde. C'est à se moment que des chuchotements empressés indiquent qu'une personne vient d'apercevoir un animal. Il s'agit d'un chevreuil qui suit un sentier qui mène à l'observatoire. Il n'ira pas jusqu'à nous. Il se détourne et s'enfonce dans l'ombre de la forêt.

Sur l'écran de John un animal s'agite. Il nous le signale. Nous cherchons la bête des yeux et l'apercevons à environ deux cent mètres. Il s'agit d'un petit carnivore de la taille d’un petit chat. A sa bavette jaune orangé qui s’étend sur le poitrail, entre les pattes et sur le cou nous reconnaissons la martre des pins. La bête est rapide. Elle montre de temps à autre sa tête entre les fougères. Elle semble se dresser et s'arrêter mais nos appareils photo ne sont pas suffisamment rapides. Elle ondule maintenant dans la clairière avant de disparaître dans des herbes plus hautes. Nous attendons qu'elle réapparaisse mais tel n'est pas son bon vouloir.
Un puis deux puis quatre chevreuil traversent la zone. Une troupe de biches passe par derrière et contourne l'observatoire. L'une d'elles, plus gourmande s'approche des grains de maïs déposé là pour les attirer. Une paire de jumelle poussée trop près du carreau fera un "toc" peu naturel.
La troupe s'éloignera laissant la place à une bête trapue et courte sur patte. Elle porte deux bandes noires sur un museau blanc. C'est un blaireau. Il semble habitué aux grains de maïs, il est à moins de 50 cm des fenêtres sans que notre présence lui porte soucis.
- "A badger, a badger !" chuchotte une fille à sa mère qui s'empresse de venir voir le blaireau. Je viens d'apprendre un nouveau mot anglais mais, c'est vrai, il ne sera pas facile à placer dans une conversation, j'ai peur qu'il ait, en Ecosse, le même second sens que nous lui donnons en France.

2 comments

Guy Bas said:

très beau reportage,merci pour le partage
9 years ago ( translate )

Laurence Cambon said:

Beau reportage en effet.
9 years ago ( translate )