youtu.be/57eOXwoXwj4?si=GkXyelUl-zQzGpcN
Plus on approche de l'estuaire
Plus on se souvient du ruisseau
Qui, à peine sorti de terre,
Ignore tout des grandes eaux
Qu'on ait cheminé sans histoires
Ou coulé comme un sauvageon
Tous on voudrait, comme la Loire,
Revoir son mont Gerbier-De-Jonc
Je prendrai à tous les sourciers
Leurs baguettes de coudrier
Pour aller retrouver ma source
Là, je pourrai m'ensommeiller
Comme s'arrêtent de veiller
Les vieilles louves et les ourses
Lorsque j'ai glissé de ma mère
Après qu'elle eût perdu les eaux
Entre un fleuve et une rivière
On posa mon premier berceau
Et ce fut ma première ville
Entre ses jambes j'ai dormi
Si je fis des rêves fertiles
Il m'en vient encore aujourd'hui
De tout ce qui nous prédestine
On ne sait pas le moindre mot
Ni pourquoi, toujours, je m'obstine
À suivre les chemins de l'eau
J'ai bu à toutes les fontaines
Me suis penchée sur tant de puits
Que mon image est incertaine
Je la cherche encore aujourd'hui
J'ai passé des heures entières
À jeter des pierres dans l'eau
À patauger dans des rivières
Ou les pieds dans le caniveau
Mais les vagues, toujours, s'étalent
Et les cailloux tombent au fond
Toujours, les grenouilles détalent
Et les beaux reflets se défont
Je veux puiser dans mes richesses
Comme à la citerne le seau
Ne craignez pas la sécheresse
Il me reste encore de l'eau
Que dans ma voix elle ruisselle
Qu'elle chemine à ciel ouvert
Et tant qu'elle se renouvelle
On repoussera le désert
1 comment
PascalL said: