Photo ratée qui fonctionne malgré tout
Junagah (Inde) - On ne va pas se raconter d’histoires, le tirage est limite et ce n’est pas du tout la photo que je voulais. Je rappelle qu’en 2008, je débutais avec mon premier appareil numérique et j’étais loin de le maîtriser. Mais cette photo va illustrer mon propos sur le "mise au point".
Pour cette photo d’un couturier qui attend le client, je voulais faire un portrait classique, mais assez large pour intégrer la machine à coudre. Elément qui à lui seul informe sur le métier de l’artisan. Une photo à priori plutôt facile à faire.
Je trouvais que l’homme avait une bonne tête. Je me suis accoudé sur le comptoir de son échoppe qui donnait sur la rue pour le photographier en légère contre plongée. J’ai fait (enfin, c’est ce que je croyais), ma mise au point sur le visage et j’ai déclenché.
De retour à l’hôtel, j’ai réalisé que ma photo était ratée. Comme les capteurs de l’autofocus étaient réglés, par défaut, en « multi-zones », l’automatisme a choisi de faire le point sur la partie de la photo qui lui semblait la plus importante. Ici, c’est la main. Résultat, comme j’avais une ouverture relativement élevée (qui limite la profondeur de champ), le visage qui pour moi était le plus important se retrouve… flou. Alors que dans mon esprit c’est la main qui aurait dû être floue pour mettre en valeur le visage bien net.
Coup de chance, je trouve que finalement cette photo fonctionne relativement bien. Mais là, je n’ai aucun mérite. C’est le hasard de l’électronique embarquée qui a fait le boulot.
En photo, il faut pourtant limiter les effets du hasard technique. Encore moins laisser l’appareil faire la photo à votre place. Si cette fois, ça a fonctionné (heureux hasard !) dans 99 % des cas la photo sera véritablement ratée.
C’est la raison pour laquelle depuis cette photo, même si j'utilise l’autofocus pour faire la mise au point, je n’utilise que le capteur central. Comme ça, je fais le point uniquement où je le décide. Un fois la mise au point faite, je maintiens le déclencheur à mi-course pour mémoriser le point et je recadre éventuellement. Quand mon cadre est définitif, je déclenche.
C’est au photographe de décider sur quelle partie de l’image il veut que sa photo sera nette ou pas.
Avec l’utilisation du capteur central de mise au point, il ne sera jamais pris en défaut. Bon, il y a d’autres paramètres qui interviennent comme l’hyper-focale. Mais ça, c’est une autre histoire. Je sais que ceux qui n’ont pas une approche technique de la photo, ce que je viens de dire peut s’apparenter à du chinois. Moi aussi à mes débuts (du temps de l’argentique) j’ai commencé à photographier à l’instinct. Mais j’ai dû me mettre assez rapidement aux bases de la technique pour traduire en image ce que j’avais en tête. Même pour les photos prises à l’instinct, la maîtrise d’un minimum de technique s’avère nécessaire.
Cette anecdote relative à cette photo démontre que c’est en faisant des erreurs et en comprenant d’où elles viennent que l’on progresse dans la maitrise de la technique.
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Taken on Wednesday August 6, 2008
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Posted on Friday December 20, 2019
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25 comments
Annemarie said:
Jaap van 't Veen said:
Have a nice weekend.
Alain Lefebvre said:
Annaig56 said:
Jean-luc Drouin replied to Annaig56:
tiabunna said:
Balatre said:
je travaille aussi avec le collimateur central, ce qui me permet de faire la mise au point sur mon sujet et ensuite je déplace l'appareil pour obtenir le cadrage désiré.
Boro said:
@ngélique ❤️ said:
J.Garcia said:
...la maîtrise d’un minimum de technique s’avère nécessaire...
Je suis d'accord, Jean-luc
HappySnapper said:
Christa1004 said:
Jean-luc Drouin replied to Christa1004:
Robert Cabaret said:
( la relation de la main et de la machine ne nuit en rien au "flou relatif" du visage ....)
Balatre said: