"Je suis le vent qui dénude les arbres fragiles
le désordre qui habite tes pensées
le trouble qui court, tel un reptile
Sur ton âme égarée dans la douce folie

Je suis le mystère qui pénètre ta chair
le désir accroché à aujourd'hui
le silence qui parle à la terre

Je suis les pleurs qui agonisent à l'infini
l'île qui accueille les faux départs
l'asphalte de l'amour désemparé

Je suis la clairière d'un triste pouvoir
l'arme qui annihile le passé
l'écran qui cache les mots

Je suis la lumière qui cogne
Au coeur de l'émoi tendre et chaud
le désespoir qui rogne
Les attentes dénudées du coeur

Je suis la tentation déchirante
la fièvre qui allume la passion
l'absence impertinente
le crépuscule de la raison

Je suis la démesure dans le charnel
l'exil de l'esprit
la flétrissure dans l'irréel
le déchirement de la vie

Je suis le feu qui consume
Le brasier de ton regard
cette pauvre plume
Qui écrit pour toi, trop tard..."

Antonin Dvorak | Piano Trio No.3 in F-minor, op. 65
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