Je n'ai jamais eu d'animosité envers mon métier "alimentaire". Et pourtant, il m'a montré très tôt mes limites et ma place dans les gradins- admirer les champions. Mais il m'a permis aussi de me trouver dans les mêmes murs que ces champions. C'était enrichissant.
Christian était le plus jeune doyen de toute l'histoire de la Fac de Physique de l'université de Bucarest. Il a fait son doctorat à Moscou et parlait le russe parfaitement. Mais il était tout sauf un rat de bibliothèque. Il possédait le diplôme de guide de montagne, se sentait à l'aise sur les plus "noires" pistes de ski des Carpates et nageait des kilomètres dans la mer. Il voulait que je l'accompagne dans toutes ces activités , et moi, j'ai été sportive seulement d'apparence.
Il était mon coach impatient et cruel. Une fois j'ai été hospitalisée en cardiologie après une "promenade" dans les montagnes avec son groupe .
J'apprenais mal avec lui , et c'est un moniteur de ski professionnel qui m'a apprise faire correctement le mouvement de slalom.
Mais le "virus" a été bien transmis par Christian. C'est grâce à lui que j'ai connu l'enivrante sensation du vol , lorsque , en haut de la piste, on se lâche, on se jette d'un coup pour glisser vers le bas.
C'était lui qui m'a montré la beauté féerique des forêts de montagne en automne ,et toute cette beauté du monde réel qui existe en dehors de mes livres bien aimés.
L.