Nous étions fiancés depuis 1958,depuis mon retour d'Algérie en octobre 1960,nous souhaitions nous marier dans les plus brefs délais.
Je reprends ma place aux ETS. Wolf . Mes parents me proposent de m'installer avec ma future épouse au rez de chaussée de leur villa.avec mon père nous nous lançons dans la construction d'un studio,composé d'une salle de séjour de douze mètres carrés,qui sera équipée d'un canapé que l'on ouvre tous les soirs,une toute petite salle d'eau avec receveur de douches et d'un modeste lavabo,une cuisine de quatre mètres carrés.
Papa s'occupe de la maçonnerie,je me charge de la plomberie du chauffage et de l'électricité,Henri mon futur beau-père la peinture et la pose des sols souples.
Marcelle était aide-soignante au CHU de Nîmes,elle a profitée de mon absence pour suivre ses études d'infirmière dans le cadre de la promotion sociale.
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Nous nous marions le 31 janvier 1961,à la mairie c'est le Sénateur-Maire Monsieur Taillade qui nous unis devant la loi. mon cousin Claude Bastide est mon témoin,Marcelle a pour témoin son amie d'enfance et infirmière.Le Pasteur BARDE qui officie au Temple de l'Oratoire célébra la cérémonie religieuse.
Nous partons en voyage de noces sur la Côte d'Azur avec la 203 Peugeot de Papa.A notre retour nous prenons possession de notre petit studio,quelques mois après Marcelle est infirmière,et touche un rappel de 700 frs.c'est le salaire mensuel d'un infirmière,cela nous permet d'acheter un réfrigérteur.
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Début juillet j'entreprends les démarches pour ma future installation,je rencontre le président de la Chambre des Métiers Monsieur Darfeuil,il me donne la marche à suivre,à cette époque un simple certificat de votre patron justifiant cinq années comme ouvrier
qualifié suffisait.Mon ami Jean BOLZE ancien contremaitre des Ets. Wolf me présenta à Monsieur Roger MARTIN comptable et Conseiller juridique,ce dernier me conseillera
le choix d'une petite banque locale,il m'accompagnera à la Banque Arnaud Gaidan,je suis reçu par Monsieur Jean-René SIHOL président et principal actionnaire de la banque,je dépose 500 frs pour ouvrir un compte. (A cette époque peu de gens avait un compte en banque,je découvre les chèques,les traites ou lettres de changes).
Je dois également prendre une assurance responsabilité civile et je rencontre le coutier de la MAFF à Nîmes Ce monsieur est un petit homme d'un certain âge avec un bonnet de nuit sur la tête,il me reçoit dans la cuisine de son modeste logement situé dans un vieil immeuble Quai du Cadereau, Après les formalités d'usages je signe le contrat et régle la première cotisation. Mes dernières formalités terminées le 23 juillet
1961 je suis artisan,j'ai 23 ans
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J'installe mon petit bureau à coté de la chaudière,une table de récupération,un petit meuble mural,une ancienne machine à écrire que me donne mon oncle Ferdinand et pour compléter un bureau le téléphone,à cette époque il fallait attendre huit mois pour une ligne téléphonique,grace à mon statut d'artisan,j'ai eu le téléphone dans la semaine.
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Pour la machine a calculer,j'attendrais deux ans pour me la payer soit
début mars 1963 , 630 frs la calculette manuelle sachant que le SMIG
était à 600 frs par mois.
Pour travailler je dispose d'une caisse à outils métallique et pour me déplacer mon fidèle scooter Lambretta.
Je débute par un petit chantier,l'installation d'une salle de bains chez
Madame Fourcade une femme adorable son mari Capitaine chez les paras esr mort au combat depuis un an,elle élève ses cinq enfants comme un chef,toujour le sourire elle affirme qu"étant sa première cliente elle me porterait chance ?
La première année est difficile,moi qui avais l'habitude de travailler sur de gros chantiers,je me retrouve avec de petites bricoles ,parfois un petit chantier d'un jourou
deux,je m'accroche.
C'est mon épouse qui fait bouillir la marmite, pour l'instant le peu d'argent que je gagne est investi dans l'entreprise.