Il y avait à BAILLEUL (Nord), je crois que c'était 1bis, rue du Collège, un vieux monsieur dont le prénom était Pharaon (oui ça existe ! Il y en a même un de célèbre : Pharaon de Winter rien qu'à bailleul et rien que parmi les morts de la guerre 14-18 il y en a 4 !

* BILLIET Pharaon Joseph Alexis
Est né le 17 avril 1881 à Bailleul (Nord), fils d’Auguste Désiré François natif de Bailleul, tisserand et de Nathalie Stéphanie Pattou native de Bailleul, journalière.

Domicilié à Bailleul, tisseur, époux d’Octavie Romanie Bervoet, mariés le 13 juin 1917 à la mairie de Bailleul.
Chasseur au 3 e bataillon de chasseurs à pied.N° matricule : 0270 au corps, classe 1901, n° 42 au Recrutement de Dunkerque. Mort pour la France le 1 er octobre 1918, tué à l’ennemi d’un éclat de grenade sur le champ debataille devant Sommepy (Marne) à l’âge de 37 ans.

* DEROO Pharaon Elie
Est né le 26 juin 1891 à Bailleul (Nord), fils de Marie Louise Deroo native de Bailleul, bobineuse. Domicilié à Bailleul, rue de Lille, célibataire.

Soldat au 91° Régiment d’Infanterie.N° Matricule : 6913 au Corps, Classe 1911, N° 794 au recrutement de Dunkerque. Mort pour la France le 27 juillet 1915 à l’hôpital temporaire N° 26 rue du Lycée à Roanne (Loire) suites de blessures de guerre à l’âge de 24 ans.

* RIEM Pharaon Albert
Est né le 11 juillet 1892 à Bailleul (Nord), fils d’Auguste Corneille natif de Poperinge (Belgique), tisserand et de Marie Pauline Deswarte native de Bailleul, dentellière.
Domicilié à Bailleul 39 Kortenker, tisseur, célibataire.

Soldat au 162° régiment d’infanterie.N° matricule : 13419 au corps, classe 1912, n° 616 au recrutement de Dunkerque. Mort pour la France le 7 mai 1916 à Fromereville (Meuse), disparu à l’âge de 23 ans.

* VERHAEGHE Marcel Pharaon
Est né le 17 janvier 1892 à Bailleul (Nord), fils de Théophile Émile natif de Beveren (Belgique),
tisserand et de Léonie Marie Deprez native de Bailleul, tisseuse.
Domicilié à Bailleul, 85 rue des Foulons
Soldat au 73° régiment d’infanterie. N° matricule : 4541 au corps, classe 1912, n° 627 au recrutement de Dunkerque. Mort pour la France le 25 février 1915 à Le Mesnil-les-Hurlus (Marne) tué à l’ennemi à l’âge de 23 ans.

Remarquez que tous ces morts sont des ouvriers ! Les bourgeois sont généraux ou planqués bien tranquilles ...

). D'un côté je pense qu'il s'appelait Pharaon Wiette (mais d'un autre côté au cimetière dans l'allée U il y a une tombe Bossuwe-Chieux sur le côté : Pharaon 1897-1964 et sa femme Cécile 1899-1984, donc pas les mêmes, et pourtant les années correspondraient). Il vivaient là avec sa femme, et puis il est mort, et je me souviens que la veuve, pas bouleversé du tout et très réaliste - c'est comme ça cette engeance ! ... - avait dit aux croques-morts qui sortaient le cercueil de chez lui: « bousculez pas mon pauvre mari ! »

Quand il était vivant on avait parlé avec lui quelques fois, et il passait beaucoup de temps à regarder les ouvriers qui travaillaient devant chez lui.

Ça n'existe plus. Autrefois, de tous temps jusqu'à l'époque actuelle exceptée, il y avait toujours partout des badauds, qui regardaient, en particulier qui regardaient les gens travailler à chaque fois qu'il y avait des travaux sur, ou visibles de, la voie publique.
Maintenant, qui oserait encore faire ça? Il se ferait aussitôt arrêter, « pour des raisons de sécurité » j'imagine ! Il n'est même pas question d'approcher d'un endroit où il y a un chantier ou de la construction, rien que diriger son regard vers quelqu'un qui fait quelque chose, de nos jours, ce quelqu'un si il vous aperçoit vous lance un œil mauvais et inquisiteur !

Je suppose que bientôt ça sera carrément interdit par la loi de regarder les ouvriers travailler quand ils sont dans la rue sous votre nez ! il faudra faire semblant de ne pas les avoir vu, sous peine de sanctions.

Alors qu'autrefois il n'y avait rien de plus naturel et habituel. Et aussi de se promener et de regarder autour de soi, qui oserait encore le faire de nos jours?! Il se ferait alpaguer par la police.

D'une manière générale toute les formes de sociabilité de rue, qui est le B-A BA de la société, sont disparues.