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"Un été sans fin" de Françoise Hàn (1)
Ma fille chérie m'a fait découvrir cette poétesse hier, je l'en remercie infiniment.

Et je prends un grand plaisir à commencer à vous la faire connaître....Car cet article sera suivi de plusieurs autres

MICHAEL WILKINSON

Poème rompu

Autour de ce
qui ne peut être dit
les cendres s'amassent
feuilles et feuilles
brûlées
Va-t-il en naître
autre chose qu'un chant

sur les murs effacés
une lumière pure

Les cendres tourbillonnent
autre chose que le cri
peut-il s'élever
au-dessus d'elles
dépasser
l'horizon absolu
retrouver
aux quatre vents
le nom perdu

décembre
éboulis de basalte
sur la terre

Ce qui ne sera
jamais dit
laisse une empreinte
à même le silence une trace inaltérable

plus tard beaucoup plus tard
sera lue peut-être

en d'autres vies
un amour s'éveillera de l'obscur
une courbe s'ouvrira





Poète et critique littéraire. Née à Paris en 1928, Françoise Hàn y vit de façon permanente depuis 1945. A longtemps travaillé dans l'édition scientifique.
Il y a pourtant une soif
qui s’éloigne
dans l’inconnu des terres sans puits
une lueur très longtemps sur l’horizon
(Ne pensant à rien)
Collaboratrice de la revue Europe (Paris) et des Lettres Françaises (Paris). Membre du Comité de rédaction de La Traductière, revue du Festival franco-anglais de poésie (Paris) et d’Osiris, revue multilingue de poésie (Old Deerfield, Mass., Etats-Unis). Membre du jury des prix Artaud et Sernet (Journées Poésie de Rodez).

Bibliographie - Cité des hommes, Seghers, Paris, 1956. Depuis lors, une quinzaine de recueils, plus des éditions à tirage limité et des poèmes-collages muraux. Principaux titres en librairie - Saint-Germain des Prés, Paris : Nous ne dormirons plus jamais au mitan du monde, 1987. - Rougerie, F 87330 Mortemart : Une fête, même au creux du sombre, 1997. - Cadex, F 34160 Saussines : Profondeur du champ de vol, avec des graphismes de Rodolphe Perret, 1994 – L’évolution des paysages, avec des monotypes de Marie Alloy, 2000. - Jacques Brémond Editeur, F 30210 Remoulins : Cherchant à dire l'absence, 1994, 1996 – Lettre avec un fragment de bleu, 1996 – L'unité ou la déchirure, 1999 – Ne pensant à rien, 2002, avec des encres de Jean-Michel Marchetti. – Une feuille rouge, 2004, interventions graphiques de Jean-Michel Marchetti, tirage limité.

4 comments

.t.a.o.n. said:

mon francais (tu le sais) est catastrophique, mais ca m'impresse ! (if i understood it in the right way...)
8 years ago ( translate )

HelenaPF replied to .t.a.o.n.:

Tu prends déjà cette peine de lire dans une langue étrangère de la poésie! Pour moi c'est un très beau cadeau mon Robert
8 years ago ( translate )

'ºLº' said:

De belles audaces lexicales comme je les aime ..et une grande finesse d'expression

"Ce qui ne sera
jamais dit
laisse une empreinte"

Cela me semble si juste ! ..

Si je peux apporter quelques lignes captivantes pour le partage:

"Nous nous rencontrons devant un rideau de scène abaissé depuis le début, qui ne sera jamais relevé. Derrière se joue notre vie, parfois une réplique nous parvient isolée, nous ne savons comment l’interpréter.
Nous colmatons les blancs avec de la charpie : bredouillements, ratures, actes manqués. Nous manipulons des accessoires inutiles. Nous essayons des rôles, sans pouvoir vérifier qu’ils sont bien dans la pièce. Quoi d’étonnant à ce qu’il y ait des discordances ?
Le miracle pourtant vient à se produire. L’impromptu. Des bribes de textes disparates en recomposent un autre, si juste, si frémissant, que nous ne pouvons plus douter.
Qui sait alors ce qui se passe de l’autre côté ?
(Tiré de "L’évolution des paysages)

Toute une ardeur de vivre qui me touche ..

Merci Helena
8 years ago ( translate )

HelenaPF said:

Merci ma chère Leonora d'ajouter à mon choix......
8 years ago ( translate )