Plusieurs d'entre nous sur ipernity avons échangé des propos sur Pessoa, le poète portuguais, celui qui notamment s'est forgé plusieurs identités d'auteur, qui a des 'hétéronymes'. Cela avait commencé parce que j'avais pris des photos dans le café 'Pessoa' à Ixelles. Un itinéraire pessoiste avait suivi.
Or, je viens de lire un petit livre 'Les trois derniers jours de Fernando Pessoa', alors que ses hétéronymes ne le lâchent pas. Je cite un passage:
"... et tous les matins, à l'aube, je restais à ma fenêtre et j'épiais les gradations de la lumière sur la ville, j'ai décrit plusieurs fois l'aube sur Lisbonne et j'en suis fier, il est difficile d'écrire sur les tonalités de la lumière mais je crois avoir réusssi, j'ai peint des tableaux avec les mots."
Il s'agit d'un court roman de Tabucchi, écrit en italien.
Cette scène me paraît propre à inspirer la photographie et je pense à celle qui aime arpenter les aurores.
"Ici la mer s'achève et la terre commence" : c'est la toute première phrase par où commence 'L'année de la mort de Ricardo Reis', l'un des hétéronymes que Saramago achève, roman que j'entame dans la foulée de celui de Tabucchi. Ici aussi je vois de quoi inspirer tel photographe proche de la mer.
Aux appareils, salut!
4 comments
Christel Ehretsmann said:
voyager avec les livres...
et photographier et mériter les aubes...je ne saurais m'en priver
je vais terminer par ces quelques mots de Pessoa sur sa façon sensuelle de vivre la nature et les mots:
"ouvrez toutes les fenêtres !
arrachez toutes les portes !
je veux vivre libre dans les airs!
je veux avoir des gestes en dehors de mon corps !
je veux courir comme la pluie le long des murs !
je veux aller comme une chose lourde jusqu'au fond des mers, avec une volupté qui est déjà loin de moi ! "
pimlico said:
Hier j'ai lu la dernière ligne du roman de Saramago, pessoa est venu chercher ricardo reis, Ici, où la mer finit, et où la terre attend.
La ponctuation pratiquée par Saramago est pour moi une révélation et une révolution, favorisant la polyphonie, une Vielschichtigkeit.
Je reporte la lecture des autres, d'autres, romans de Saramago, pour ne pas être excessivement influencé par lui, sauf en ponctuation où j'adopte sa manière, et je reprends Dostoïevski, et aborde Beppe Fenoglio.
Christel Ehretsmann replied to pimlico:
suis en train de lire pour ma part, le journal de Julien Green...qui couvre presque tout un siècle
Georges. said: